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Onco
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Vol 7
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N°2
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2013
des anticorps PSA, mais bien une augmentation des cellules T
spécifiques à la vaccination. Un essai a démontré que les pa-
tients avec une multiplication par 6 de ces cellules T spéci-
fiques au PSA présentaient une tendance (p = 0,055) à une
meilleure survie (9). Dans ces essais, la réponse PSA n'était pas
non plus convaincante. Les effets secondaires étaient en géné-
ral modérés, même si 2 patients sont sortis de l'essai à cause,
d'une part, d'un purpura thrombocytopénique potentiellement
lié à la thérapie et, d'autre part, d'un infarctus du myocarde (8).
Autres
Concernant les vaccins basés sur l'ADN, un essai de phase I/IIa
ayant démontré la sûreté et l'efficacité immunologique d'un
vaccin à base d'ADN codant pour la PAP chez 22 patients a
été retenu (16).
En raison de l'omniprésence de l'antigène de la membrane
spécifique à la prostate et du PSA dans le CP, différents pep-
tides de ces protéines peuvent être utilisés pour un vaccin basé
sur les peptides. Ces vaccins sont simples et peu onéreux à
fabriquer, mais exigent la présence d'allèles d'antigènes de leu-
cocytes humains (allèles HLA ­ human leukocyte antigen) pour
être reconnus par les cellules T, ce qui limite le nombre de pa-
tients qui entrent en ligne de compte. Un essai de phase II a eu
des résultats très prometteurs (17).
Des vaccins à base de cellules tumorales entières peuvent être
créés en combinant des lignes de cellules prostatiques allo-
gènes de différents individus. Un avantage est la possibilité de
fabrication en grande quantité, ce qui réduit considérablement
les frais. Un essai de phase II a montré la sûreté d'un tel vaccin
sans en vérifier l'efficacité (18). Deux grands essais randomisés
de phase III ont été mis en place pour étudier le GVAX (mé-
lange de 2 lignes de cellules CP allogènes, LNCaP et PC3).
Dans les premiers essais (VITAL 1), le GVAX a été comparé
avec le docétaxel. Cet essai a été arrêté après une première
analyse intermédiaire, car la probabilité d'obtenir un avantage
en termes d'OS s'avérait inférieure à 30% (19). Un deuxième
essai (VITAL 2) a comparé le docétaxel + GVAX avec le docé-
taxel + prednisone. Cet essai a également été arrêté en raison
d'une hausse de la mortalité et d'une OS plus courte dans le
groupe docétaxel + GVAX. Aucun effet secondaire significatif
n'a été observé (20).
Discussion
Dans les essais randomisés abordés dans cette analyse, seuls 4
sont contrôlés en double aveugle (5-8). La méthodologie des
autres essais de phase II présente de plus une grande variabilité
dans le stade de la maladie, les objectifs finaux et les thérapies
concomitantes, ce qui permet difficilement de comparer ou de
tirer des conclusions définitives.
L'avantage en termes de survie des patients traités par sipuleucel-
T dans 3 essais de phase III (5-7) est considéré comme clinique-
ment pertinent pour les patients atteints d'un CP métastatique, à
tel point que cela pose des questions sur l'utilisation d'un groupe
placebo dans de futurs essais similaires. Il semble improbable que
des effets défavorables dans le groupe de contrôle (par exemple
la leucaphérèse même, ou l'administration de cellules CPA après
avoir été congelées) soient responsables de ce résultat. Par consé-
quent, ce vaccin a été approuvé par la FDA.
Différentes analyses post-hoc ont été réalisées dans cette popula-
tion d'étude. Etant donné que ces analyses post-hoc sont basées
sur des groupes non randomisés, un biais de sélection est toujours
possible et aucune conclusion définitive n'a été tirée. Comme ex-
pliqué précédemment, les patients du groupe de contrôle ont eu la
possibilité de suivre une immunothérapie de sauvetage en cas de
progression de la maladie (essai PB-01). Ce fut le cas pour 109 des
171 patients de contrôle. La survie moyenne était de 25,8 mois
pour le groupe sipuleucel-T, 23,8 mois pour le groupe de sauvetage
et 11,6 mois pour le simple groupe de contrôle, ce qui est un résul-
tat très prometteur pour ce groupe de sauvetage. Une autre ana-
lyse concernant l'influence du docétaxel suggère que, dans le sous-
groupe où les patients ont reçu par la suite du docétaxel, aucun
avantage en termes de survie du sipuleucel-T n'a pu être démon-
tré. Par ailleurs, une analyse par âge a été réalisée où, pour les pa-
tients 65 ans, l'OS dans le groupe expérimental s'élevait à 23,4
mois contre 17,3 mois dans le groupe de contrôle (HR: 0,66). Pour
les patients < 65 ans, l'OS s'élevait à 29 mois contre 28,2 mois. La
différence d'OS n'était statistiquement importante que dans le
groupe 65 ans (4). Tout cela laisse à penser que certains groupes
de patients bénéficient plus de ce genre de thérapie.
Pour le vaccin PROSTVAC-VF, l'avantage en termes d'OS de
8,3 mois est certainement prometteur (8). Cependant, quelques
critiques soulignent la répartition déséquilibrée des patients at-
teints de CP avec uniquement des ganglions lymphatiques positifs
(groupe avec un pronostic plus favorable), qui a favorisé le groupe
PROSTVAC-VF (9,8% contre 0%). Par ailleurs, les données d'essais
de phase II ne peuvent qu'étayer et ne peuvent certainement pas
être utilisées pour confirmer une hypothèse (21).
La réponse PSA ­ pour autant qu'elle soit signalée dans les
différents essais ­ varie beaucoup. En général, la proportion
d'hommes ayant une réponse PSA après la thérapie de vacci-