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Onco
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Vol 7
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N°2
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2013
également très fréquente. Par ailleurs, l'association d'une amplifi-
cation MYC et d'un taux élevé d'expression de MEK est corrélée
à un taux de survie faible. La même remarque vaut pour la pré-
sence d'une amplification JAK2. Ce qu'il faut retenir de cette
analyse, c'est que 90% des patientes ont une mutation qui peut
être prise en charge par l'une des thérapies ciblées actuellement
disponibles (Figure 1).
La 2
e
étude part du constat que les mutations ERBB2
sont décrites dans les tumeurs n'amplifiant pas HER2
Sont-elles pour autant importantes sur le plan clinique? Pour le
savoir, l'équipe menée par Ron Bose (Univ. Washington) a re-
pris les données des 8 publications (1.499 patients) avec sé-
quençage pour montrer que la prévalence de mutations HER2
dans ce type de cancers est de 1,6%, la plupart du temps dans
le domaine kinase, certaines de ces mutations étant par ailleurs
récurrentes et associées à une augmentation d'activité de la
kinase (3). L'autre constatation est que ces mutations, résis-
tantes au lapatinib, ne le sont pas au neratinib, un pan-ERB TKI
qui est actuellement évalué dans un essai de phase II à la dose
de 240mg po/jour de J1 à J28.
Comment caractériser les cancers du sein
multifocaux?
Fréquents, ces cancers sont aussi associés à une plus grande
fréquence de métastases ganglionnaires. Ces cancers sont-ils
du même clone? Sont-ils différents? Faut-il les traiter en fonc-
tion des caractéristiques de la lésion la plus étendue? Pour y
répondre, l'équipe de l'Institut Bordet menée par Christine
Desmedt a analysé les cancers multifocaux de 5 patientes se-
lon diverses techniques (4). On ne va pas revenir ici sur la
complexité de l'analyse mais bien sur ses conclusions: «Toutes
les lésions analysées sont reliées à un clone commun, mais leur
expression génomique et épigénomique n'est pas nécessairement
corrélée à leur expression clinique, de telle sorte que des diffé-
rences pertinentes sur le plan clinique peuvent être observées
entre deux lésions de la même patiente. Ce qui implique qu'une
analyse multifocale pourrait être nécessaire pour définir la
meilleure stratification thérapeutique.
»
Est-il possible de réaliser ce séquençage sur les
échantillons fixés des cancers métastatiques pour
orienter le traitement?
Est-il possible aussi de caractériser les cellules tumorales circu-
lantes? Les échantillons prélevés chez une même patiente
montrent-ils tous le même résultat? Massimo Cristofallini (Phi-
ladelphie) et son équipe ont étudié ces questions et démontré
que l'on pouvait trouver au moins une anomalie chez toutes
les patientes, que les anomalies les plus fréquentes concernent
P53 et MYC et que l'on peut retrouver des discordances chez
certaines patientes (5). Il est également possible d'interroger
les cellules tumorales circulantes: dans la plupart des cas, les
résultats sont concordants.
Mieux connaître la cellule tumorale par le
séquençage «unicellulaire»
Enfin, Nicholas Navin (MD Anderson) a abordé la question de
savoir s'il valait mieux séquencer un échantillon unique chez
toutes les patientes d'une cohorte définie (avec l'avantage de la
40
30
20
10
0
Number of samples with aber
r
a
tions
~90% of all patients
had an aberration
in at least one of
these pathways
PI3K/mTOR
inhibitors
DNA-repair
targeting agents
RAF/MEK
inhibitors
Cell cycle/mitotic
spindle inhibitors
Targeted RTK
inhibitors
PI3K/mTOR
DNA repair
Ras/MAPK
Cell cycle
GFRs
ATM
BRCA2
BRCA1
NF1
CRAF
BRAF
KRAS
RB1
AURKA
CDNK2A
CCNE1
CCND3
CCND2
CCND1
CDK6
CDK4
TSC1
AKT3
AKT2
AKT1
RAPTOR
RICTOR
PTEN
PIK3R1
PIK3CA
FGFR4
MET
FGFR1
KIT
IGF1R
FGFR2
EGFR
Figure 1: TNBC en récidive après chimiothérapie néoadjuvante.