background image
Skin
Vol 16
N°1
2013
8
ment le port du préservatif aux hommes
sous finastéride qui ont des rapports
sexuels avec une femme enceinte. Lors
des consultations de contrôle, je de-
mande activement aux patients si des
effets secondaires sexuels et/ou des pro-
blèmes psychiques sont apparus. Chez
les hommes qui souhaitent prendre du
finastéride, on peut envisager de faire
effectuer un spermogramme avant et
pendant le traitement.
Le finastéride fait baisser le taux de
PSA (antigène prostatique spécifique).
Pour les hommes de plus de 45 ans qui
souhaitent prendre du finastéride, un
contrôle du PSA est nécessaire. Pour
pouvoir interpréter la valeur du PSA chez
les hommes sous finastéride, il convient
de la multiplier par 2.
Les directives européennes relatives au
traitement par finastéride sont les sui-
vantes (1):
«La prise de finastéride 1mg/j per os est
recommandée pour prévenir ou freiner
l'AAG chez les hommes de minimum
18 ans qui présentent une AAG légère à
modérée (stades IIv-V selon l'échelle de
Hamilton-Norwood). L'effet du traite-
ment doit être évalué après 6 mois, même
si chez certains hommes, un effet positif
n'est clairement visible qu'après 2 ans de
traitement. Si les résultats sont bons, il
doit être poursuivi. Les preuves scienti-
fiques de l'efficacité de l'usage local du
finastéride sont actuellement insuffi-
santes. Pour un meilleur résultat théra-
peutique, le finastéride 1mg/j per os peut
être associé à 2ml/j d'une solution locale
de minoxidil 2 à 5%.»
Les directives européennes concernant le
dutastéride sont les suivantes (1):
«La prise de dutastéride 0,5mg/j per os
est recommandée pour prévenir ou frei-
ner l'AAG chez les hommes de minimum
18 ans qui présentent une AAG légère à
modérée (stades IIv-V selon l'échelle de
Hamilton-Norwood). Des études com-
parant le finastéride 1mg/j et le dutasté-
ride 0,5mg/j sont nécessaires.»
La directive européenne relative à l'utili-
sation du finastéride chez la femme est
la suivante (1):
«Le finastéride 1mg/j per os n'est pas re-
commandé pour le traitement de l'AAG
chez la femme après la ménopause.
Des études évaluant l'administration
de finastéride à différents dosages sont
nécessaires.»
TRAITEMENTS HORMONAUX
Toute forme d'hormonothérapie pour les
hommes souffrant d'une AAG est évi-
demment exclue, dans la mesure où ce
type de traitement a un effet anti-andro-
génique et conduit à une féminisation. Il
existe peu de bonnes études sur le résul-
tat des traitements hormonaux de l'AAG
chez la femme. Toutefois, il va de soi que
ce type de traitement est toujours judi-
cieux en cas de bilan hormonal anormal.
D'après les directives européennes pour
l'AAG (1), il n'y a pas suffisamment
d'éléments qui prouvent que les anti-
androgènes oraux (acétate de cyproté-
rone, drospirénone, spironolactone, flu-
tamide) sont utiles dans le traitement
de l'AAG féminine. Pourtant, d'après ce
que j'ai pu constater, ces médicaments
se révèlent souvent utiles. Dans tous les
cas, il convient de vérifier si la patiente
utilise un contraceptif à effet anti-an-
drogénique, notamment un contraceptif
oral, un SIU (système intra-utérin) hor-
monal, un anneau vaginal, etc. Si c'est le
cas, il convient d'adapter le contraceptif.
L'acétate de cyprotérone (ACP) est à
l'origine d'une hausse du taux de SHBG
(Sex Hormone-Binding Globuline) et
entre en concurrence avec les andro-
gènes pour se lier au récepteur androgé-
nique (RA) intracellulaire. La prise d'ACP
cause des effets secondaires chez 40%
des femmes: prise de poids, mastody-
nie, cyclothymie, céphalées. Ces effets
sont toutefois réversibles à l'arrêt du
traitement. L'ACP doit être administré
de manière cyclique selon un schéma
séquentiel inversé (schéma d'Hammer-
stein), de préférence en combinaison
avec un contraceptif oral. Après une hys-
térectomie ou après la ménopause, on
peut envisager une administration conti-
nue. Les doses varient de 2,5 à 100mg
par jour, 10 ou 15 jours sur 28 selon le
schéma d'Hammerstein. Des analyses
sanguines avec détermination de la
fonction hépatique, de la glycémie et des
lipides sont recommandées pendant la
durée du traitement (7, 8).
Une bonne alternative à l'ACP est la
spironolactone (SPL). La SPL est un
stéroïde 17-lactone synthétique qui,
sur le plan structurel, s'apparente à
l'aldostérone. Ce diurétique d'épargne
potassique a une structure stéréochi-
mique très proche de celle de l'ACP.
La SPL freine la production de corti-
costéroïdes, cause une augmentation
du taux de SHBG, inhibe la 5-a-R et
entre en concurrence avec les andro-
gènes pour se lier au RA intracellulaire.
Les dosages varient de 25 à 100mg par
jour. Pour les doses plus élevées, un
ionogramme ainsi qu'un contrôle de
la tension artérielle et de la fonction
rénale sont conseillés! La prise d'un
contraceptif est indiquée (7-10).
Le flutamide est un puissant antagoniste
des RA mais a un effet hépatotoxique,
raison pour laquelle je ne l'utilise prati-
quement jamais. Certaines publications
font néanmoins valoir l'avantage du
flutamide (11, 12). Il est recommandé
de commencer par une dose de 250mg
par jour, puis de passer progressivement
de 125 à 62,5mg par jour comme dose
d'entretien. Dans ces publications, le
flutamide a été bien toléré. Il est recom-
mandé de procéder tous les 3 mois à
une analyse sanguine avec contrôle de la
fonction rénale.
Chez la femme, l'application
biquotidienne de 1ml de
lotion de minoxidil à 2% est
recommandée pour ralentir
ou stopper l'AAG, et ce à
partir de l'âge de 18 ans.
La prise de finastéride 1mg/j
per os est recommandée
pour prévenir ou freiner
l'AAG chez les hommes de
minimum 18 ans qui pré-
sentent une AAG légère
à modérée (stades IIv-V
selon l'échelle de Hamilton-
Norwood).