![]() sont bien conscients de leur besoin ob- sessionnel de s'arracher les cheveux (1). Ils indiquent ressentir un sentiment de tension ou d'angoisse qui s'amplifie pro- gressivement jusqu'à ce que l'envie de s'arracher les cheveux devienne irrésis- tible. Le passage à l'acte leur procure un sentiment de soulagement (1). Parfois, la sensation de tension/soulagement n'est pas présente (3). La majorité des patients souffrant de TTM s'arrachent les cheveux tous les jours ou presque, une activité qui peut leur prendre facilement plusieurs heures par jour (1). Certains patients s'adonnent à cette activité à un moment précis ou à un endroit spécifique de leur maison, lui conférant ainsi un caractère rituel (1). sissent d'abord les cheveux qui sont quelque peu différents au toucher, comme les cheveux plus raides ou plus épais (1). Mais pour pouvoir enle- ver ces derniers, ils doivent également en arracher d'autres. Chez ces patients ayant une obsession de l'arrachage, il existe un risque nettement supérieur de trouble psychiatrique complémentaire prononcé. Celui-ci peut prendre diverses formes: trouble anxieux, dépression, trouble panique, trouble obsessionnel compulsif, alcoolisme, toxicomanie ou trouble de l'alimentation (1, 3). Des troubles de la personnalité, du type trouble borderline, peuvent aussi être associés à la TTM (1). MANIE sur la base des mots grecs «thrix» (che- veux), «tillein» (tirer) et «mania» (ma- nie), a été utilisé pour la première fois en 1889 par le dermatologue français François Henri Hallopeau (1). Plus de 100 ans après, l'épidémiologie, la cause et la meilleure approche de cette maladie ne sont toujours pas claires (1). Depuis le premier cas rapporté par Hallopeau, plusieurs cas ont été décrits tant dans la littérature pédiatrique que dermatolo- gique. Dans les revues de gastro-entéro- logie ou de chirurgie, seules les complica- tions spectaculaires d'un trichobézoard ont été décrites. était une maladie rare (1). Les connais- sances en la matière se sont développées par la suite, mais les données relatives à l'épidémiologie divergent toujours for- tement, allant d'une fréquence extrê- mement faible à 1 personne sur 200 à l'âge de 18 ans (1). La fréquence semble toutefois être en constante augmenta- tion. D'après certains, ce phénomène est dû au fait qu'aujourd'hui, les gens osent chercher plus rapidement une assistance professionnelle en raison de l'attention médiatique croissante accordée à la ma- ladie (1). vraisemblablement l'immense majorité des patients, mais la fréquence exacte de la maladie dans ce sous-groupe n'est pas connue (3). Dans la population adulte, la TTM touche nettement plus les femmes (1). Il se peut que la fréquence chez les hommes soit sous-estimée, du fait qu'ils peuvent masquer plus facilement les zones dégarnies en se rasant le crâne (1). Nos confrères psychiatres classent la TTM dans la catégorie des troubles du contrôle des impulsions. La cause exacte de la TTM n'est pas connue pour l'instant. Tout comme l'onychophagie et la scabomanie, la trichotillomanie est liée à une forme de «grooming» exces- sif. Le terme «grooming» fait référence au fait de se toiletter et de s'inspecter mutuellement la fourrure, une pratique que l'on observe fréquemment chez les forme d'hygiène et de contact social. Certains auteurs soulignent que dans le sous-groupe des patients chez qui l'arrachage des cheveux constitue une véritable obsession, la TTM s'apparente à un trouble obsessionnel compulsif (1). Des scans cérébraux ont montré que les patients souffrant de TTM présen- tent une modification de la densité de circuits cérébraux liés à l'apprentissage des habitudes et à la régulation des émotions (4). Il se pourrait également qu'un facteur d'ordre génétique joue un rôle (5). DIAGNOSTIC consultent pour des zones dégarnies sur le crâne. On constate généralement une zone dégarnie sans cicatrice ni inflam- mation, avec des cheveux cassés de taille variable. Ces zones irrégulières de cheveux cassés font penser à une alopécie en clai- rière. Parfois, des cicatrices peuvent mal- gré tout se former de manière secondaire à la suite de petites lésions. Le vertex est généralement la partie du crâne la plus touchée, suivi des zones temporale, occi- pitale et frontale. Souvent, l'arrachage se fait de manière centrifuge au départ d'un certain point, conduisant à l'apparition de zones circulaires avec des parties plus dégarnies sur les bords. Lorsque la zone est tellement grande que le patient n'y |