![]() thalidomide, différents mécanismes ont été avancés, comme un effet inhibiteur central, un effet local sur le tissu nerveux proliférant dans le prurigo nodulaire et une action anti-TNF-a. Les meilleurs ré- sultats obtenus avec le thalidomide pour le prurit chronique ont été observés chez des patients souffrant de prurigo nodu- laire. Plusieurs études ont montré une réduction rapide du prurit avec des doses allant de 50 à 300mg/j (12). Une étude prospective ouverte réalisée avec 100mg de thalidomide par jour, suivis d'une photothérapie UVB TL01, a donné de très bons résultats avec des effets secondaires minimes (13). De bons résultats ont éga- lement été rapportés pour des patients VIH souffrant de prurigo nodulaire. Dans une étude comparative randomisée en double aveugle, le thalidomide a fourni d'excellents résultats pour les déman- geaisons associées à l'insuffisance rénale chronique (14). Cela dit, il ne faut jamais perdre de vue que le thalidomide est tératogène et qu'il existe un risque dose- dépendant de neuropathie, en particulier lorsqu'il est administré à hautes doses (> 100mg/j). Les experts concluent que, malgré les preuves existantes concernant l'effet antipruritique, le thalidomide ne peut pas être recommandé pour le trai- tement de prurit chronique en raison de ses effets secondaires connus. AUX LEUCOTRIÈNES ET INHIBITEURS DU TNF-a cotriènes, comme le montélukast, et les inhibiteurs du TNF-a ont une influence sur la pathogenèse de la dermatite atopique. L'utilisation du montélukast, y compris en combinaison avec des histaminiques, a fait l'objet de différentes études dans le cadre du traitement de plusieurs types d'urti- caire. La combinaison antihistaminiques H1 + antagonistes des récepteurs aux leucotriènes peut réduire les démangeai- sons chez les patients souffrant d'urticaire chronique. Dans leur recommandation, les experts indiquent qu'au vu du manque de données disponibles concernant les preuves, les antagonistes des récepteurs aux leucotriènes et les inhibiteurs du TNF-a ne peuvent pas être recommandés pour le traitement du prurit chronique. aveugle ont montré clairement que la ciclosporine réduit les démangeaisons en cas de dermatite atopique. La ciclo- sporine A est également utilisée pour le traitement du prurigo nodulaire, avec des doses comprises entre 3 et 4,5mg/ kg/j. Dans une étude, une amélioration a été constatée, tant au niveau du prurit que des lésions cutanées, après 2 se- maines de traitement (15). L'action de la ciclosporine sur le prurit associé à ces maladies est logiquement attribuée à ses effets immunologiques. Toutefois, il ne faut pas négliger les effets directs sur les terminaisons nerveuses, étant donné les bons résultats obtenus dans cer- taines affections non immunologiques comme le prurit sénile (16). Les experts concluent dès lors que la ciclosporine peut être recommandée pour le traite- ment du prurit chronique en cas de der- matite atopique et de prurigo nodulaire. cepté pour le prurit et fait appel tant aux UVA qu'aux UVB. Des données sont disponibles concernant les UVB à large spectre, les UVB à spectre étroit, les UVA à large spectre et les UVA1. Les dermatoses inflammatoires, carac- térisées par un prurit, réagissent bien aux différentes UV-thérapies. En cas de dermatite atopique, la photothérapie semble avoir davantage un effet local que systémique: lorsque la moitié du corps était traitée par UVB et l'autre moitié n'était pas traitée, seule la par- tie traitée présentait une amélioration. Dans un essai randomisé contrôlé sur le traitement du prurigo, des résultats les UVA1 et les UVB à spectre étroit, la PUVA et les UVA1 étant toutefois supérieurs aux UVB à spectre étroit (17). Différentes études ont également démontré l'efficacité de l'UV-théra- pie dans le traitement de nombreuses autres affections cutanées, comme le lichen plan, l'urticaire solaire, l'urti- caire idiopathique chronique et l'urti- caire pigmentaire. On part du principe que dans les affections inflammatoires pruritiques, les démangeaisons peuvent être réduites par inhibition de média- teurs pro-inflammatoires et induction de facteurs immunosuppresseurs anti- inflammatoires. Les UVB agissent es- sentiellement sur les kératinocytes épi- dermiques et les cellules de Langerhans, étant donné leur pénétration limitée dans la peau. Les UVA peuvent, quant à eux, atteindre le derme et agir ainsi sur les lymphocytes T, les mastocytes et les cellules dendritiques dermiques. feste dans le traitement du prurit asso- cié à l'insuffisance rénale chronique. Seuls, les UVA n'ont aucune utilité. En revanche, la combinaison UVA/UVB est efficace. Les UVB à large spectre sont eux aussi efficaces dans le traitement du prurit lié à l'insuffisance rénale chronique. Il convient de signaler que malgré le fait qu'une seule moitié du corps ait été traitée, une améliora- tion a été constatée sur l'ensemble du corps, ce qui suggère un effet antipruri- tique systémique. Des études récentes ont par ailleurs démontré l'efficacité des UVB à spectre étroit dans le traite- ment du prurit associé à l'insuffisance rénale chronique (18). Dans une autre étude, par contre, les UVB à spectre étroit se sont révélés inefficaces (19). Les UVB à spectre étroit fournissent de bons résultats dans le traitement de la maladie de Vaquez, de même que la balnéopuvathérapie et la PUVA systé- mique pour le prurit aquagénique. Ré- cemment, une amélioration du prurit aquagénique à la suite d'un traitement par UVB à spectre étroit a également été décrite chez 2 patients. Dans une étude ouverte incluant 21 patients atteints du VIH, le traitement par UVB a permis une amélioration significative du prurit (20). |