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Skin
Vol 16
N°1
2013
40
Si le concept de peau sensible est, malgré
des études de plus en plus nombreuses, en-
core mal compris, on ne peut nier la réalité
de ce syndrome dont se plaint un nombre
croissant de patients. Les statistiques
récentes font état de 51,4% des femmes
disant avoir la peau sensible ou irritable,
intolérante à tous les produits cosmétiques
et même à l'eau; 38,2% des hommes se
plaignent également d'inconfort cutané.
Ce syndrome plurifactoriel est majoré à la
fois par des facteurs environnementaux,
phénotypiques et génotypiques.
PORTRAIT D'UNE PEAU
SENSIBLE
Ce sont essentiellement des signes sub-
jectifs localisés presque exclusivement au
visage, beaucoup plus rarement au niveau
du cuir chevelu: sensations de brûlure,
tiraillements, fourmillements et picote-
ments sont d'intensité variable et difficiles
à estimer. Le prurit est en général absent
ou léger. Ces signes fonctionnels peuvent
être déclenchés immédiatement après
l'application des produits cosmétiques
ou quelques heures plus tard, s'aggraver
progressivement avant de devenir parfois
permanents et insupportables. Cette sen-
sation d'inconfort peut également n'ap-
paraître que lors des expositions au chaud
ou au froid ou en raison de facteurs de
stress ou socioculturels. L'évolution se fait
par crises de quelques jours à quelques
mois, voire indéfiniment. Les signes ob-
jectifs sont souvent peu nets: sécheresse
cutanée, couperose, desquamation fine,
érythème peu visible, dermite sébor-
rhéique ou dermatite atopique a minima.
Parfois, la totalité du tableau clinique est
subjective et l'on se trouve alors devant la
«dermatose invisible» de Kligman.
NAÎTRE OU DEVENIR SENSIBLE?
Une des fonctions essentielles de la peau
est de transmettre des informations sen-
sorielles: contacts, chocs, sensations de
chaud, de froid, de pression,... Elle dis-
pose pour cela de récepteurs spécialisés,
situés notamment sur les kératinocytes,
de fibres nerveuses, de neuromédiateurs.
Ce système neurologique cutané est en
interaction avec les vaisseaux, qui sont
eux-mêmes innervés, et avec l'épiderme,
dont la couche superficielle est en pre-
mière ligne contre tous les contacts et
toutes les agressions extérieures. Plu-
sieurs types de facteurs entrent en jeu
dans la caractérisation ou les réactions
des peaux sensibles et réactives.
LA PRÉDISPOSITION ÉPIDERMIQUE
Les peaux sensibles ou réactives sont sou-
vent marquées par leur finesse. La couche
superficielle épidermique s'avère plus per-
méable, perdant ainsi en efficacité dans
son rôle de «barrière» protectrice. Ayant
plus de difficultés à préserver une bonne
hydratation, se montrant plus réceptive
aux facteurs qui sont susceptibles de
l'agresser, mal équilibrée, elle se fragilise
ainsi de plus en plus au fil du temps.
LES ALÉAS CLIMATIQUES...
ET PHYSIQUES
Froid de l'hiver, chaleur de l'été, pollu-
tion environnante, climatisation, air sec,
vent... rien de tout ce qui peut sembler
un tant soit peu excessif ne convient aux
peaux sensibles ou réactives. Les chan-
gements climatiques ou les variations
brusques de température, qui perturbent
son équilibre déjà fragile, non plus. Et
tous ces facteurs sont susceptibles
d'aggraver, plus ou moins, ses réactions
inconfortables.
Les peaux réactives sont également
particulièrement réceptives aux modi-
fications, accidentelles ou régulières, de
la physiologie du corps qu'elles enve-
loppent. Une mauvaise digestion, la
consommation d'un plat épicé ou d'un
DERMATOLOGIE ESTHÉTIQUE
Peau sensible
Sans, sans, sans... mais
avec des idées en plus!
Nathalie Evrard, en collaboration avec Françoise Guiot, dermatologue
L
e cosmétique idéal est celui qui est parfaitement adapté au type de peau
et qui peut lui apporter exactement ce dont elle a besoin pour être tonique,
souple, douce et bien armée pour résister aux diverses agressions extérieures.
Encore faut-il savoir identifier exactement le type de peau de son patient pour
bien le conseiller dans son choix de cosmétique.
PS2622F
Une peau sensible est aussi appelée peau intolérante,
réactive ou hyperréactive. Elle se caractérise par l'apparition
des plaintes subjectives suivantes: sensation de gêne
lancinante, piquante, brûlante ou de tension et, dans une
moindre mesure, aussi de picotement.