![]() couleurs très variées, dont certaines sont associées à des caractéristiques particu- lières. Le blond, associé aux saints, à la vierge Marie et aux anges, est assimilé à la réserve et à l'innocence. La préfé- rence pour les cheveux blonds remonte pratiquement à la nuit des temps. En l'an 100 avant Jésus-Christ, les premiers peuples mésopotamiens utilisaient déjà une poudre blanche pour éclaircir leurs cheveux et leur barbe. Les Grecs et les Romains aussi considéraient le blond comme la couleur de cheveux la plus esthétique. Au Moyen Age, on vouait un culte aux jeunes filles blondes. Ce n'est qu'à partir du 18 en Europe. A cette époque, les contacts avec les autres cultures s'intensifient. L'exotisme gagne en visibilité. Les cou- leurs foncées évoquent l'aventure et le suspense. Puis arrive Marilyn Monroe, qui remet le blond platine au goût du jour. Elle sera suivie par Doris Day, Grace Kelly, femmes au visage d'ange. Aujourd'hui encore, les hommes semblent associer la blondeur à la discrétion, à la douceur et à la fragilité, peut-être parce que cela leur permet de se sentir plus virils. Histo- riquement, les rousses sont considérées comme des femmes passionnées, mais aussi infidèles et malhonnêtes. Aussi, elles ont souvent inspiré les artistes. Dans l'expo, on peut voir une magnifique photo d'Isabelle Huppert, prise pendant le tournage de «Violette Nozière», le tient le rôle principal (Figure 2). Le film a pour thème la libération des carcans de la morale traditionnelle. Selon les normes de l'époque, Violette Nozière, qui n'avait aucune envie de vivre la vie de femme au foyer à laquelle elle était destinée, devait avant tout devenir une bonne mère. A la mort de ses parents, elle est accusée de les avoir assassinés au moyen de som- nifères. Elle est finalement condamnée à mort sans la moindre preuve de sa culpa- bilité. Un débat de société s'ensuivra et elle deviendra un symbole de révolte contre l'ordre social. crée à la «PERTE» des cheveux. C'était pour ça que j'étais venue. Toutefois, contrairement à ce qui était écrit dans le prospectus, l'expo n'accorde pas la moindre attention aux aspects médicaux de la chute des cheveux. Malgré cela, je me suis laissée captiver par les autres as- pects. Se tondre ou se faire tondre peut être assimilé à une perte d'une partie de l'intimité et de la personnalité. Cela peut se faire sur une base volontaire, notam- ment lorsqu'une personne entre dans un ordre religieux, par exemple un monas- tère. Pour les religieux, un crâne chauve est un symbole de renoncement à la sexualité et à l'individualité. Les boud- dhistes aussi se rasent le crâne en signe de détachement et d'ascétisme. Il peut aussi s'agir d'une forme de sanction. La figure 3 prise à Chartres en 1944, au lendemain de la libération. Au centre, on peut voir une jeune femme tondue avec un bébé dans les bras, entourée par une foule mo- queuse. Cette femme était une Française de 22 ans qui avait eu un enfant avec un soldat allemand. Rien qu'en France, pas moins de 20.000 femmes auraient été tondues après la guerre, soit parce qu'elles faisaient du commerce avec les Allemands, soit parce qu'elles étaient servante chez une famille allemande. dans le cadre du deuil. Au 17 bague ou un médaillon dans lequel des |