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Skin
Vol 16
N°1
2013
6
INTRODUCTION
L'alopécie androgénétique (AAG) est
le problème capillaire le plus fréquent,
tant chez l'homme que chez la femme.
Elle peut survenir dès la puberté et sa
prévalence augmente avec l'âge. On es-
time que 80% des hommes et 42% des
femmes de type caucasien (1) sont tôt
ou tard confrontés à l'AAG. Ce problème
capillaire a un impact majeur sur la qua-
lité de vie (Quality of Life: QoL) de nom-
breux patients, en particulier les femmes.
La chevelure est considérée comme un
aspect important de notre apparence
physique. La chute des cheveux cause
un changement de l'image corporelle,
un sentiment d'infériorité, un manque
d'assurance, des incertitudes et parfois
des problèmes psychiques plus sérieux
tels que la dépression.
ETIOLOGIE
L'AAG est une forme d'alopécie progres-
sive, non cicatricielle et spécifique sur le
plan morphologique. Tous les follicules
pileux du cuir chevelu peuvent être tou-
chés, à l'exception de ceux situés juste
au-dessus des oreilles et au niveau de la
couronne occipitale. L'action des andro-
gènes est essentielle dans le développe-
ment de l'AAG et la maladie est d'origine
génétique, d'où le nom d'alopécie andro-
génétique. L'AAG se caractérise par un
raccourcissement de la phase anagène,
si bien que le patient s'aperçoit qu'il
perd davantage de cheveux par unité de
temps qu'auparavant. Alors que norma-
lement, les cycles pilaires s'enchaînent
sans interruption, en cas d'AAG, on as-
siste à un «décalage» entre ces derniers.
Pendant ce laps de temps, le follicule pi-
leux est inactif et le canal pilaire est vide.
En outre, les cheveux qui repoussent
malgré tout lors des cycles suivants
sont de plus en plus fins et courts, avec
une involution de la papille dermique.
Ce processus est connu sous le nom de
miniaturisation. Petit à petit, les cheveux
deviennent donc de plus en plus clairse-
més, et ce selon un schéma qui varie for-
tement d'un individu à l'autre. On peut
toutefois distinguer trois grands types de
schémas: le masculin (male pattern) éva-
lué sur la base de l'échelle d'Hamilton et
Norwood, le féminin (female pattern)
selon l'échelle de Ludwig et celui dit «en
sapin de noël» (Christmas tree pattern)
décrit par Olsen (1).
TABLEAU CLINIQUE
L'AAG se reconnaît facilement. Les che-
veux sont plus clairsemés sur certaines
parties du crâne et ces zones clairse-
mées ont un aspect particulier. Le cuir
chevelu ne présente aucune anomalie.
Il convient cependant d'examiner le pa-
tient de près, par exemple pour ne pas
passer à côté d'une alopécie fibrosante
frontale ou d'une «scarring alopecia in a
pattern distribution
». En revanche, suivre
correctement l'évolution d'une AAG se
révèle parfois plus difficile, en particu-
lier à court terme. L'échelle de Norwood
et Hamilton ainsi que celle de Ludwig,
la photographie de la densité capillaire
et l'utilisation du phototrichogramme
(assisté par ordinateur) sont utiles à cet
égard. Pour se faire une idée de l'alopé-
cie proprement dite, la réalisation d'un
trichogramme classique peut également
être utile.
INVESTIGATION
En cas de suspicion d'une «scarring alo-
pecia in a pattern distribution
» ou d'une
DOSSIER: CHEVEUX
Alopécie androgénétique:
état des lieux
Véronique Meuleman
Service de Dermatologie, St Andriesziekenhuis, Tielt
L
'alopécie androgénétique (AAG) est le problème capillaire le plus fréquent,
tant chez l'homme que chez la femme. Bien qu'il s'agisse d'un problème
d'ordre purement cosmétique, son impact sur la qualité de vie du patient est
considérable. Le présent article dresse un aperçu de l'état actuel des connais-
sances relatives à l'étiologie, à la clinique, au diagnostic et au traitement de l'AAG.
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On peut distinguer trois
grands types de schémas: le
masculin (male pattern), le
féminin (female pattern) et
celui dit «en sapin de noël»
(Christmas tree pattern).