![]() pule qu'aucun produit cosmétique com- mercialisé ne peut contenir de cortico- stéroïdes ou de trétinoïne. L'annexe III de cette directive mentionne les substances interdites et qui ne peuvent figurer dans les cosmétiques que si elles répondent aux limitations précisées. Suivant cette annexe, l'hydroquinone n'est autorisée qu'en tant que colorant capillaire oxy- dant, ainsi que pour le modelage d'ongles artificiels. L'utilisation en tant qu'agent dépigmentant est toutefois interdite. En dépit de leur efficacité, les ingrédients susmentionnés ont des effets indésirables être utilisés en toute sécurité sans suivi médical. En outre, il faut tenir compte du fait que ces produits dépigmentants sont le plus souvent utilisés pendant une longue période, essentiellement au niveau du visage, des mains et du décolleté. Ils contiennent également souvent des in- grédients kératolytiques, qui augmentent l'absorption dermique des substances dé- pigmentantes. De ce fait, les cosmétiques dépigmentants qui contiennent ce type d'ingrédients sont non seulement illé- gaux, mais ils représentent également un danger pour la santé de l'utilisateur. COSMÉTIQUES ILLÉGAUX par définition tous les produits cosmé- tiques qui ne sont pas conformes à la législation cosmétique européenne (par ex. conditionnement non conforme, pré- sence d'ingrédients interdits). Le carac- tère illégal des produits décrits ici est dû au fait qu'ils contiennent un ingrédient dépigmentant interdit. teurs de cosmétiques dépigmentants font partie de la population africaine et asiatique et que ces continents jouent un rôle important dans la production et la distribution des contrefaçons mé- dicamenteuses, on admet de manière générale que les cosmétiques illégaux atteignent le marché belge de la même manière que les contrefaçons médi- camenteuses (3). Le transport vers le marché européen est stimulé par les immigrés qui recherchent, dans leur pays d'accueil, les produits qu'ils utilisaient déjà dans leur pays d'origine (4). on Drugs and Crimes (UNODC, 2008), qui traite des contrefaçons, signale que 55% des contrefaçons saisies aux fron- tières européennes proviennent de Chine; 10% proviennent de Thaïlande et 1% de Hong Kong. Parmi tous les pro- duits saisis, 4% sont des cosmétiques qui aboutissent sur le marché belge via deux importantes voies de transport, en l'occurrence la navigation fluviale et le transport aérien (3, 4). transport de 81% de la totalité des contrefaçons. Ceci explique pourquoi les pays européens possédant des ports importants tels que les Pays-Bas (Rot- terdam), l'Allemagne (Hambourg) et la Belgique (Anvers) sont les endroits où le plus grand nombre d'articles sont saisis. que de 6% de toutes les contrefaçons transportées, mais ce canal ne peut néanmoins être sous-estimé. Abstraction saisis, cette voie est cependant respon- sable du plus grand nombre de cas. Cette voie est donc principalement utilisée par des particuliers, afin de transporter illé- galement de petites quantités, souvent destinées à leur utilisation personnelle. le marché européen, ils sont principa- lement vendus dans des magasins dits d'ethno-cosmétique, sur le marché noir et sur Internet (3, 4). tion avec la VUB, un nouveau projet de recherche visant à étudier la probléma- tique des contrefaçons cosmétiques. A cet égard, les anciennes méthodes d'analyse des cosmétiques ont été rem- placées par des techniques modernes, plus fiables. La méthode développée en définitive est basée sur une analyse par spectrométrie de masse lors de laquelle une chromatographie liquide à ultra- haute pression (Ultra High Pressure Liquid Chromatography ou UHPLC) est couplée à un détecteur du temps de vol (Time Of Flight ou TOF). La méthode est capable d'analyser des crèmes, des lotions, des gels, des savons et des huiles, soit les for- mulations dépigmentantes les plus cou- rantes. La méthode développée détecte tant les produits dépigmentants légaux qu'illégaux. Le tableau 1 reprend un aperçu des constituants qui peuvent être détectés. La sensibilité de la méthode varie de 15ppb pour l'hydroquinone à 100ppt pour les corticostéroïdes. suspects saisis par la douane (aéro)por- tuaire ou par l'inspection de la Direc- tion générale Animaux, Végétaux et Ali- mentation (DG4) ont été analysés via cette nouvelle méthode. Les premiers résultats indiquent que plus de la moitié des échantillons contiennent de l'acide salicylique, un agent kératolytique connu qui assure une exfoliation de la peau, ce qui augmente l'absorption dermique des autres ingrédients. Par ailleurs, il s'avère que 2 échantillons sur 3 sont positifs pour un agent dépigmentant illégal. 17-valérate de bêtaméthasone Propionate de clobétasol Dipropionate de bêtaméthasone Trétinoïne |