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Skin
Vol 16
N°1
2013
17
préférable de prélever un échantillon.
L'examen histologique d'une zone dégar-
nie due à une TTM révèle spécifiquement
de multiples cheveux catagènes, des
cylindres pigmentaires (pigment casts)
et des follicules capillaires présentant
un traumatisme, sans inflammation ni
cicatrices associées (Figure 1). Les che-
veux arrachés peuvent aussi être visua-
lisés clairement via une dermatoscopie à
lumière polarisée (6). La TTM est carac-
térisée par une alternance entre périodes
de crises et rémissions. Chez les jeunes
enfants, la maladie évolue souvent de
façon favorable. En revanche, les patients
plus âgés connaissent des récidives fré-
quentes et développent généralement
petit à petit une forme chronique (1).
Chez les adultes souffrant de TTM, il est
indiqué de vérifier la présence éventuelle
d'une comorbidité psychiatrique sous-
jacente.
TRAITEMENT
Différentes approches psychothérapeu-
tiques et pharmacologiques possibles ont
été décrites, mais essentiellement dans
le cadre de discussions de cas et d'études
non contrôlées (1, 3). En outre, la plu-
part des études décrivent des résultats à
court terme, sans suivi à long terme (1).
L'identification et ensuite l'élimination
des périodes de stress peuvent avoir un
effet bénéfique chez les enfants. On peut
utiliser la technique de l'«inversion des
habitudes» (habit reversal), une forme
de thérapie comportementale employée
dans le cadre du traitement des tics.
D'après la littérature, cette approche
semble la plus judicieuse pour les enfants
et les adultes chez qui l'arrachage des
cheveux constitue essentiellement un
geste automatique (voir encadré) (1, 3).
L'hypnothérapie peut donner aussi de
bons résultats chez les enfants (1, 7, 8).
Le traitement pharmacologique de la
TTM consiste en des ISRS (inhibiteurs
sélectifs de la recapture de la sérotonine)
et de la clomipramine, un antidépresseur
tricyclique. Certains auteurs indiquent
que l'adjonction d'une faible dose d'un
antipsychotique peut accroître l'efficaci-
té de l'ISRS employé (1). Des données ré-
centes laissent penser que la naltrexone
(antagoniste opioïde) et la N-acétylcys-
téine (modulateur du glutamate) ont un
effet favorable (3). L'action bénéfique
de la N-acétylcystéine a été démontrée
récemment dans le cadre d'une étude
randomisée. Il est probable que cette
molécule influence le niveau de gluta-
mate, un neurotransmetteur associé à
l'impulsivité.
* Raiponce est le titre du conte des frères Grimm dans
lequel une jeune fille avec de longs cheveux blonds
est emprisonnée dans une chambre en haut d'une
tour. Par la suite, elle se marie avec un prince qui est
parvenu à escalader la tour au moyen de ses longues
tresses.
Références
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Figure 5: Résultat après 5 séances.
Figure 4: Garçon de 12 ans avec trichotillomanie étendue.