![]() au cerveau, l'ensemble de ce réseau neuromédiateurs. Libérés par des fibres nerveuses mais aussi par certaines cel- lules présentes au niveau de l'épiderme, leur synthèse serait essentiellement acti- vée dans des circonstances pathologiques. Dans le cas d'une peau sensible ou réac- tive, la substance P et le VIP libérés par les fibres nerveuses et les cellules de Merkel agissent en modulant directement les propriétés des cellules cutanées. En se fixant sur des récepteurs de neuromé- diateurs présents au niveau des kérati- nocytes, des cellules de Langerhans, des fibroblastes, ces deux neuromédiateurs sont à l'origine d'une inflammation neu- rogène, conduisant à une vasodilatation et à la dégranulation des mastocytes. Cette meilleure connaissance des neuromédia- teurs permet d'envisager des possibilités cosmétiques ou thérapeutiques nouvelles. PATIENT AYANT UNE «PEAU SEN- SIBLE» SUITE À L'UTILISATION DE PRODUITS DE BEAUTÉ patient présentant une réaction indési- rable à un produit cosmétique consiste à exclure une cause objectivable, notam- ment un eczéma de contact irritant ou allergique ou de l'urticaire de contact. Outre un questionnaire approfondi concernant les produits utilisés et l'appa- rition ou non de symptômes apparents, il convient d'effectuer un examen cutané précis afin de déceler d'éventuelles der- matoses concomitantes (acné rosacée, atopie, eczéma séborrhéique...). Les tests épicutanés à batterie standard et batte- rie cosmétique doivent être complétés avec tous les produits de beauté utilisés. Si tous les tests épicutanés sont positifs et les allergènes pertinents, il s'agit d'un eczéma de contact allergique ou d'urti- caire de contact. Eviter les produits qui contiennent l'allergène incriminé peut dès lors offrir une solution. En cas de tests épicutanés négatifs chez des patients qui présentent (ou mentionnent) des signes cliniques d'eczéma, il s'agit générale- ment d'un eczéma de contact irritant. Toutefois, il faut rester attentif aux tests faussement négatifs ou à la possibilité d'une réaction photoallergique. Le test ou les tests épicutanés photoallergiques peuvent être une solution à cet égard. Si aucune lésion cutanée clinique pro- noncée n'apparaît et si aucun test épi- cutané n'est positif chez des patients qui signalent une hypersensibilité suite à l'uti- lisation de produits de beauté, on peut conclure qu'il s'agit d'une peau sensible. CONSEILS POUR LES PEAUX SENSIBLES pour une peau réactive ou sensible. Le rôle du dermatologue consulté est donc d'éli- miner les facteurs déclenchants ou aggra- vants que l'interrogatoire a pu retrouver, y compris le traitement local par corti- costéroïdes. Prescrite très souvent par les médecins pour ce qu'ils croient être une allergie, la corticothérapie rend la peau de plus en plus fragile, amincie, sujette à un érythème rapidement permanent et à une intolérance à tous les produits cos- métiques, réalisant alors le tableau de la «dermatite des corticoïdes». Les conseils à donner aux patients portent essentiellement sur le choix de soins dermocosmétiques sûrs. La règle générale veut que les produits destinés à l'hygiène quotidienne contiennent le moins possible d'ingrédients. Les aller- gènes les plus fréquents ainsi que les substances irritantes doivent être évités (produits sans parfum, nombre réduit de conservateurs, sans alcool...). Il faut exclure les savons et pains de toilette, et leur préférer les lotions nettoyantes sans rinçage et les brumisateurs d'eau ther- male. Les crèmes hydratantes seront de texture légère et d'application aisée ou, éventuellement, bien que plus gras, des cold-creams ou des cérats. Par ailleurs, il convient de respecter la date de validité des produits de beauté et dans certains cas, il est même conseillé de ne pas conserver les produits au-delà de trois mois car l'oxydation risque de les transfor- mer en produits allergisants ou irritants. Les crèmes au benzoyl péroxyde, à la vitamine A acide ou aux acides de fruits (acide gly- colique), doivent être évitées. De même, le choix du maquillage importe. Les produits waterproof doivent être écartés. Il faut plu- tôt conseiller un maquillage sous forme de poudre plutôt que sous forme de crème en tant. Enfin, on déconseillera la pratique souvent souhaitée de peelings, dermabra- sion, laser. On prendra en compte le terrain anxiogène, parfois objectivé par d'autres signes cliniques (oro- ou glossodynie), qui justifie la prise en charge psychothérapique ou psychiatrique. MAIS AVEC DES IDÉES EN PLUS... fond en cosmétique. Sans paraben, sans phénoxyéthanol, sans PEG, sans phtalates, sans silicones, sans conservateurs, sans colorants, sans nanoparticules. Telle est la lignée actuelle des soins dermocosmé- tiques. Mais attention, on ne peut (bien) faire «sans» si on n'a pas quelques «plus» à proposer en contrepartie. Ainsi, plusieurs laboratoires de dermo-cosmétiques ont pu développer et formuler des alternatives au «sans», c'est-à-dire des ingrédients qui peuvent remplacer, si possible avec la même efficacité et sans risque de toxicité ni d'intolérance, les substances mises à l'index. Le challenge du sans pousse éga- lement les formulateurs à l'innovation technologique. Et certains laboratoires ont décidé de prendre l'avenir de vitesse en sortant les premiers soins 100% sté- riles. Les formules sont imperméables à la moindre bactérie et ce depuis la concep- tion jusqu'à l'utilisation. Résultat: les soins ne contiennent ni conservateur, ni par- fum, ni alcool, rien que des actifs néces- saires à la soigner la sensibilité de la peau. On ne peut qu'encourager cette prouesse qui annonce sans doute un nouvel avenir à la cosmétique. |