![]() S'ARRACHENT LES CHEVEUX CONSTITUENT UN GROUPE HÉTÉROGÈNE sous-groupes de patients trichotillo- manes (1, 2). Le plus grand se compose d'enfants de 6 à 12 ans qui développent une forme limitée de la maladie. Le deu- xième groupe, plus petit, englobe des adolescents et des jeunes adultes. Ceux- ci présentent généralement une forme plus sévère et plus étendue de tricho- tillomanie (TTM) (1). Bien que certains auteurs considèrent les formes infantile et adulte de la TTM comme deux entités distinctes, la situation n'est pas claire, dans la mesure où certains patients habitude de mâcher et puis d'avaler les cheveux qu'ils s'arrachent (2), une pra- tique qui peut donner lieu à la forma- tion d'un égagropile ou bézoard. Celui-ci grandit progressivement et cause alors des maux de ventre, des nausées et des vomissements (2). Phénomène rare, le syndrome de Raiponce* se caractérise par la formation d'un bézoard gastrique qui s'étend jusque dans l'intestin et cause une obstruction intestinale ou une perfo- ration (2). Une pancréatite a également été décrite comme complication (1). AUTOMATISME OU OBSESSION? racher les cheveux peuvent aussi être très diverses. La plupart des enfants, TTM s'arrachent les cheveux de manière automatique pendant qu'ils font autre chose, par exemple lorsqu'ils lisent, re- gardent la télévision ou se concentrent sur l'ordinateur. Ces enfants peuvent également présenter d'autres tics, comme le fait de se ronger les ongles ou de sucer son pouce. L'arrachage se fait surtout inconsciemment, mais peut toutefois constituer une réaction à des événements stressants dans l'en- ceinte familiale ou scolaire. Les enfants peuvent par exemple être un peu an- goissés à la suite d'un déménagement ou d'un divorce, ou être confrontés à des difficultés d'apprentissage. Par rap- port aux patients adultes souffrant de TTM, les problèmes émotionnels asso- ciés sont beaucoup moins prononcés chez ces enfants (1, 2). dermatologues, alors qu'en fait, il s'agit d'un trouble psychiatrique. Récem- quelque peu négligée, se sont étoffées. Celles-ci laissent penser que l'arrachage compulsif des cheveux touche plus de monde que ce que l'on pensait initia- lement. La plupart des jeunes enfants en proie à ce trouble développent une forme limitée de la maladie, associée à un pronostic favorable, tandis que les patients adultes qui consultent pour un problème de trichotillomanie présentent généralement une forme étendue. Chez ces derniers, l'arrachage des cheveux a davantage un caractère obsessionnel, est associé à une psychopathologie sous- jacente et constitue un problème chronique. Il est indiqué de distinguer la tricho- tillomanie d'autres formes de chute des cheveux. Diverses approches permettent d'influencer positivement l'évolution de ce trouble compulsif. Des études rando- misées à plus grande échelle sont nécessaires. 64F |