![]() tation du MAU est une mélanonychie longitudinale, témoignant de l'origine matricielle de celui-ci (15) (Figure 5). Afin d'aider le clinicien à détecter les mélanonychies suspectes, un algorithme anglophone reprenant les premières lettres de l'alphabet a été proposé: A pour Age, Asiatique et Afro-américain, B pour Brun et noir («Black»), C pour modification («Change») de l'ongle ou absence de modification malgré un trai- tement bien conduit, D pour Doigts les plus fréquemment concernés, E pour Extension du pigment (débordement pigmentaire ou signe de Hutchinson), F pour antécédents Familiaux de méla- nome (21). L'examen dermoscopique est particulièrement utile: des lignes brunes à noires, irrégulièrement espacées ou d'épaisseur variable, avec une interrup- tion du parallélisme doivent pousser à la biopsie (17). Différentes techniques de prélèvement ont été développées de manière à assurer le diagnostic histolo- gique et limiter les risques dystrophiques séquellaires pour une lésion qui pourrait toutefois se révéler bénigne (22). Dans 30% des cas, le MAU se développe à partir du lit unguéal, sous forme d'un nodule, pigmenté ou non, d'une ulcéra- tion, d'une pigmentation isolée d'un re- pli, d'une paronychie inexpliquée mono- dactylique ou d'une destruction partielle de la tablette (15). La présentation clinique la plus traître est celle du mélanome amélanotique qui est rencontrée dans 20 à 30% des MAU (Figure 6 onychorrhexis monodactylique (23). DE L'AMPUTATION À LA CHIRURGIE FONCTIONNELLE consistait jusqu'il y a peu à réaliser une amputation à la jointure métacarpopha- langienne. Plusieurs études ont démon- tré que l'amputation interphalangienne proximale était une alternative accep- table à des amputations plus proximales, sans affecter la survie, pour autant que la lésion était excisée en entier (14, 24). Il n'existe pas d'études randomisées ou prospectives comparant l'amputation à l'excision locale ou les niveaux d'amputa- tion entre eux. Les données scientifiques tives où l'on observe un biais dans le choix du traitement qui a généralement consisté à proposer une amputation plus distale ou une excision locale dans le cas de lésions moins invasives, alors que dans le groupe des amputations, le Breslow moyen était nettement plus élevé. méta-analyse a montré qu'il n'y avait pas de différence statistiquement signi- ficative de la survie et de la rémission entre les deux groupes ayant fait l'objet d'une excision étroite (1-2cm) ou d'une excision large (3-5cm). Cependant, des différences significatives sur la survie et le risque de récidive étaient individuel- lement notées en fonction de l'épaisseur de la lésion (indice de Breslow) (14). Il convient de distinguer deux groupes: celui des mélanomes in situ et celui des mélanomes invasifs. Le mélanome in situ doit faire l'objet d'une exérèse chirur- gicale complète de l'appareil unguéal, incluant la tablette unguéale, le lit de l'ongle et la matrice unguéale, idéale- ment complétée par une greffe de peau (25). Quelques séries de cas ont fait l'objet d'une chirurgie de Mohs avec des résultats encourageants (14). Les mélanomes invasifs imposent l'am- putation, la plus fonctionnelle possible, en fonction de l'épaisseur de la tumeur (25, 26). Dans l'étude de Moehrle et al., deux groupes de patients avec un méla- nome unguéal ont été étudiés, l'un sou- mis à une amputation interphalangienne distale et l'autre à une excision fonction- résection partielle de la phalange distale. Après un suivi médian de 54 mois, le taux de survie du groupe «résection fonction- nelle» n'était pas inférieur à celui du groupe «amputation», mais montrait par contre un bénéfice en termes de résultat cosmétique et fonctionnel (26). Plusieurs et micro-invasifs (Breslow inférieur à 0,5mm) suivie d'une greffe de peau épaisse avec un excellent résultat cosmétique et fonctionnel sans modification du pro- nostic (27). Une attention particulière devra être portée à la chirurgie du gros orteil, qui essaiera de préserver dans la mesure du raisonnable la phalange proxi- male, point d'appui et site d'insertion de muscles importants pour l'équilibre. La même attention devra être consacrée à la chirurgie du pouce, qui est le seul doigt opposable aux autres doigts permettant d'attraper et de tenir des objets. L'enjeu réside prioritairement dans l'exérèse chirurgicale complète, mais également dans la tentative de préserver la meil- leure fonctionnalité possible. Enfin, l'as- pect cosmétique final devra être pris en considération (25). BASOCELLULAIRE unguéal est très rare: une vingtaine de cas sont seulement rapportés dans la lit- |