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MEDI-
SPHERE
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18 avril 2013
aCtUalitéS PolitiCo-SoCialES
Les hôpitaux
la convention contient un paragraphe spécifiant qu'il convient de mo-
derniser la concertation. Marc Justaert vise les hôpitaux. «Le finance-
ment des spécialistes est déterminant pour la politique de santé et donc
aussi pour l'avenir des hôpitaux. Les pédiatres ont par exemple tendance à
lancer une pratique ambulatoire. Ils font souvent le travail d'un médecin
généraliste, ce qui crée un effet d'éviction et nuit à l'échelonnement spon-
tané. Cela ne peut pas être l'objectif poursuivi. La concertation doit veiller
à ce que les compétences soient disponibles là où elles sont nécessaires.
Les hôpitaux doivent devenir plus attrayants pour les médecins.»
«La réévaluation, une meilleure rémunération des spécialistes (surtout)
intellectuels, cela relève aussi d'une politique de santé»,
souligne M. Jus-
taert. Celui-ci souhaite moderniser le système de concertation en jetant
des ponts vers les hôpitaux, même s'il ne pense pas que les organismes
de coordination doivent devenir de nouveaux partenaires au sein de la
medicomut. «Nous pouvons toutefois étudier les propositions en organi-
sant des réunions communes entre la medicomut et les hôpitaux. Il ne faut
pas néanmoins que cela se transforme en un simple lieu de bavardages.»
«Le contrôle dégénère parfois en ergotage
administratif»
les contrôles liés aux prescriptions de médicaments du chapitre iv
suscitent pas mal de mécontentement. «Nous avons demandé à plusieurs
reprises au ministre de pouvoir appliquer d'autres méthodes. En vain»,
déclare le président de la MC, Marc Justaert. le patron de la mutualité
chrétienne rappelle la finalité du chapitre iv. «L'objectif était de favo-
riser la qualité des prescriptions de médicaments en soumettant le rem-
boursement de certaines d'entre elles aux médecins-conseils des mutuali-
tés.»
Cela a freiné les remboursements et a eu pour effet secondaire de
permettre de réaliser des économies. «Les autorités publiques ont donc
progressivement classé tous les médicaments relativement onéreux dans
le chapitre IV,
ajoute Marc Justaert. Ce qui a eu pour conséquence de
fragiliser la philosophie initiale qui mettait l'accent sur la qualité.»
20 millions
l'an dernier, le mécontentement des (organisations de) médecins lié
à la taxation administrative lors de la prescription des médicaments a
atteint son sommet -- provisoire. Marc Justaert explique: «Le budget
et les estimations 2013 prévoient une économie de 20 millions grâce
au contrôle plus sévère des médicaments du chapitre IV. L'alternative,
c'est que nous économisions ce montant sur nos frais administratifs.
C'est ce qu'a décidé la ministre Onkelinx, les mutualités n'étant pas du
tout satisfaites. Si nous contrôlons de façon insuffisamment sévère, le
bâton financier prendra la forme d'une diminution des frais de fonction-
nement,
ajoute Marc Justaert. Inutile de souligner que cette méthode
n'engendre pas vraiment une attitude positive. Elle a déclenché pas mal
de discussions et suscité la colère des médecins vis-à-vis des mutualités.»
M. Justaert explique que cette méthode avait été élaborée au niveau
intermutualiste. «Parfois, le contrôle se justifiait compte tenu de
l'absence de certaines pièces justificatives. Dans d'autres cas, toutefois,
le contrôle accru s'est transformé en véritable ergotage administratif.
Nous avons demandé à plusieurs reprises, mais en vain, à la ministre
Onkelinx si nous ne pouvions pas appliquer d'autres méthodes»,
conclut le président de la MC.
Le médecin de
famille, par exemple
aussi avec le
médecin conseil de
la mutualité, est
la personne idéale
pour conseiller
correctement les
patients lors du
choix d'un hôpital.
MARc JuSTAERT