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MEDI-
SPHERE
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18 avril 2013
D
aniel Bacquelaine a été contaminé très jeune par le virus
de la politique. a 17 ans, il s'engage dans les groupes des
étudiants libéraux de l'Université de liège. il y recrée la
Fédération des étudiants libéraux, qui était à l'époque en léthargie, et
préside ensuite de 1976 à 1978 la Fédération des étudiants libéraux
francophones. «La Faculté de médecine de Liège était relativement peu
politisée. Nous avions plus de membres dans les Facultés de droit et de
sciences économiques. C'était à l'époque des grèves contre les projets des
ministres De Croo et Humblet. Nous avons joué un rôle majeur dans ce
conflit opposant les étudiants et le gouvernement. A cette époque, nous
offrions une alternative aux mouvements d'extrême-gauche
Ensuite, le dr Bacquelaine mènera de front une activité politique
locale (conseiller communal, échevin, bourgmestre, conseiller pro-
vincial, président de la fédération provinciale du Mr liégeois...) et
fédérale (député, chef de groupe Mr de la Chambre des représentants
depuis 1999).
un esprit indépendant
durant une dizaine d'années, il exerce la médecine générale à temps
plein. «Je souhaitais d'emblée exercer une profession libérale parce que
je voulais garder une certaine indépendance. Je me suis installé en 1978
dans ma commune, là où je suis né et habitais depuis ma naissance. Cela
fait aujourd'hui 35 ans que j'ai un cabinet médical à Chaudfontaine. J'y
tiens encore mes consultations, 3 fois par semaine durant 2 heures. Cette
activité me permet de garder un pied dans la profession et de sentir les
évolutions et les attentes des professionnels du secteur
le dr Bacquelaine a pu continuer la médecine générale parce qu'il
s'est spécialisé en mésothérapie. «Je peux travailler sur rendez-vous.
Il n'y a pas véritablement d'urgence en mésothérapie
.» Une technique
médicale qu'il a apprise à l'Université de Bordeaux et qu'il enseigne à
ses confrères belges et étrangers. il a introduit cette pratique en Bel-
gique et préside depuis des années la Société scientifique belge de
mésothérapie, qui regroupe plusieurs centaines de médecins.
accrédité et membre d'un Glem et d'un cercle de MG, le dr Bacque-
laine prend le temps de se recycler et de participer aux enseignements
post-universitaires. «Je veux suivre les évolutions de la médecine. C'est
aussi important lorsque l'on veut se pencher sur la politique de santé
publique
Garder un pied dans la société civile
«En tant que chef de groupe des parlementaires MR, je m'occupe de
tous les dossiers. J'ai acquis une expertise au niveau des soins de santé
puisque je suis cette matière depuis 20 ans et siège en Commission de la
Santé publique. J'ai toujours voulu garder un pied dans la société civile.
Dans une démocratie, il est important d'avoir des parlementaires enga-
gés qui conservent une expertise professionnelle dans la vie `normale'
».
Cette proximité nourrit son action politique. depuis ses différents
postes d'observation, daniel Bacquelaine pointe deux problématiques
qui empoisonnent les médecins généralistes: la charge administrative
et la problématique des gardes. «En 35 ans de médecine générale, j'ai
pu remarquer une évolution fulgurante de la charge administrative. Le
nombre d'heures durant lesquelles les médecins généralistes remplissent
des documents s'est fortement amplifié. Cette tâche réduit le temps
consacré aux contacts avec les patients et l'attractivité de la profession
»,
commente daniel Bacquelaine.
le député-généraliste pointe également l'évolution de l'attitude de la
profession à l'égard des gardes. «A l'époque où j'ai commencé à travail-
ler, les médecins de famille ne se posaient pas de question sur la partici-
pation à la garde. J'étais de garde un week-end sur deux. Je trouvais cela
normal. Cette disponibilité faisait partie du cursus classique du jeune
médecin. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le problème de l'organisation
des gardes est récurrent et majeur. Quel est le rôle des pouvoirs publics
dans l'organisation des gardes? A partir du moment où les autorités
considèrent qu'il s'agit d'un service public, n'ont-elles pas l'obligation
de créer les conditions de fonctionnement de ce service? Des initiatives
ont été prises. Les postes de garde ont été financés pour apporter une
PEoPlE
MS7529F
«La médecine générale
m'a appris beaucoup
sur la
nature humaine
»
Vincent Claes
Le député Daniel Bacquelaine, chef du groupe MR de la chambre et bourgmestre de chaudfontaine,
continue à pratiquer, à temps partiel, la médecine générale. une manière pour lui de rester en contact étroit
avec la population et ses confrères et de pouvoir être à l'écoute de leurs véritables préoccupations.