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MEDI-
SPHERE
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18 avril 2013
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utilisation des traitements
anticoagulants chez le sujet âgé:
les héparines de bas poids moléculaire
Pr Cedric Hermans
(Service d'Hématologie et Unité d'Hémostase-Thrombose,
Clin Univ St-Luc, Bruxelles, UCL)
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Sous-nutrition: la bouteille à encre?
Dr Dominique-Jean Bouilliez,
sur base de la présentation du Pr Stéphane Schneider (Nice)
cAHIER
AGEING
MS7456F
De la sieste à l'Alzheimer...
o
n connaît la fréquence des troubles du sommeil
et des anomalies du rythme circadien au cours
de la maladie d'alzheimer. de récents travaux
expérimentaux laissent penser qu'ils pourraient
être directement liés à la présence du peptide amyloïde bêta
(aß). Neurologues et chercheurs de l'Université de Saint-louis
(Missouri) ont tenté de savoir si ce lien était retrouvé chez
l'homme, et ce dès le stade préclinique de la maladie.
leur travail a porté sur 142 adultes de plus de 45 ans (âge
moyen: 65,6 ± 8,2 ans), sans troubles cognitifs apparents. tous
avaient en effet un score clinique de démence nul, évaluation
faite sur la base d'entretiens semi-structurés menés par des
cliniciens expérimentés. À noter que près de la moitié de
ces volontaires avaient des antécédents familiaux de maladie
d'alzheimer.
durant deux semaines, le rythme veille-sommeil, la quantité
et la qualité du sommeil de ces sujets ont été enregistrés par
actimétrie. la quantification était basée sur les temps de sommeil
totaux enregistrés. le sommeil a aussi été évalué d'un point de
vue plus qualitatif, sur l'efficacité subjective du sommeil (rapport
du temps de sommeil total sur le temps passé au lit, exprimé
en pourcentage) ainsi que sur l'analyse des agendas de sommeil
tenus par les participants.
tous les sujets inclus avaient également eu une ponction
lombaire pour dosage du peptide amyloïde a
1-42 dans le
liquide céphalo-rachidien. Un taux supérieur à 500pg/ml, seuil
retenu comme reflet de la présence de dépôts amyloïdes, était
retrouvé chez 22,5 % des participants à cette étude.
Ces 32 patients avaient un sommeil de moins bonne qualité, avec
une efficacité subjective moyenne de 80,4%, versus 83,7% chez
les sujets ne présentant pas de dépôts amyloïdes (p = 0,04).
ils étaient également 31,2% à faire trois siestes ou plus par
semaine, versus 14,7 % en l'absence de dépôts amyloïdes
(p = 0,03). En revanche, le temps de sommeil total était
équivalent dans les deux groupes.
ainsi, au stade préclinique de la maladie d'alzheimer, la
présence de dépôts amyloïdes ne serait pas associée à une
diminution du temps total passé à dormir, mais à une moins
bonne qualité de sommeil.
Dr Arielle le Masne
www.jim.fr
référence
Ju YE, Mcleland JS, toedebusch Cd et al. Sleep quality and Preclinical alzheimer disease.
JaMa Neurol 2013;11:1-7. doi: 10.1001/jamaneurol.2013.2334.