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MEDI-
SPHERE
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18 avril 2013
CaHiEr
aGEiNG
documenter l'existence d'un événement
thrombo-embolique veineux ou d'un
risque cardio-embolique élevé (CHadS2
2/6) par fibrillation auriculaire pour
envisager de prescrire des anticoagulants.
Pour le traitement à dose préventive, le
risque de complication thrombo-embo-
lique doit être suffisamment important
pour justifier le recours à un traitement
antithrombotique.
absence de contre-indications
les contre-indications communes aux
anticoagulants comportent l'existence
d'un saignement évolutif, l'allergie au
produit et des antécédents de thrombo-
pénie à l'héparine.
absence de dysfonction rénale
les HBPM sont contre-indiquées en cas
d'insuffisance rénale sévère (clairance de
la créatinine < 30ml/min) en raison d'une
majoration du risque hémorragique par ac-
cumulation de la molécule; les HNF sont
alors souvent conseillées à l'hôpital pour
un traitement court (phase aiguë de l'in-
farctus, angor instable) ou relayées par un
anti-vitamine K (thrombophlébite, embo-
lie pulmonaire ou fibrillation auriculaire).
Pour les patients avec clairance de la créati-
nine entre 30 et 60ml/min, les HBPM sont
déconseillées ou doivent être utilisées avec
une grande prudence. l'alternative est le
recours aux héparines non fractionnées ou
l'utilisation d'une HBPM avec surveillance
biologique de l'activité anti-Xa, en veillant
à limiter la durée d'utilisation.
recherche de facteurs de risque
hémorragique
l'âge supérieur à 75 ans, l'insuffisance
rénale, un traitement curatif prolongé
au-delà de 10 jours, le non-respect des
modalités thérapeutiques conseillées
(doses, poids) sont autant de facteurs de
risque hémorragique d'un traitement par
HBPM.
Prescription appropriée
En prévention du risque thrombo-
embolique veineux chez le patient médical,
l'enoxaparine (40mg/jour) et la daltéparine
(5.000 unités/jour) ont été rigoureusement
validées pour des durées relativement brèves
et chez des sujets relativement jeunes. Chez
les sujets âgés, il existe un risque d'accumu-
lation, d'autant plus que le traitement est
prolongé.
il n'existe aucune donnée concernant
l'efficacité et la sécurité d'une prophy-
laxie prolongée au-delà de 14 jours. En
cas de persistance des facteurs de risque
thrombo-embolique veineux, il est né-
cessaire d'envisager un autre traitement
(avK) ou de s'assurer de l'absence d'ac-
cumulation de l'HBPM par une mesure
de l'activité anti-Xa.
Avant d'envisager
un traitement par
HBPM à dose curative
(angor instable ou
pathologie veineuse
thrombo-embolique),
il faut peser le
patient et calculer
la clairance de la
créatinine.
avant d'envisager un traitement par HBPM
à dose curative (angor instable ou patholo-
gie veineuse thrombo-embolique), il faut
peser le patient et calculer la clairance de la
créatinine: si celle-ci est inférieure à 30ml/
min, il vaut mieux utiliser une héparine non
fractionnée. dans les autres cas, la dose sera
calculée en fonction du poids et une sur-
veillance biologique (activité anti-Xa) est
préconisée afin d'éviter un surdosage chez
les sujets à risque, c'est-à-dire les sujets
âgés, avec insuffisance rénale. Une même
attitude est recommandée pour les patients
avec des poids extrêmes (maigres, obèses).
Si un traitement prolongé (plus de 10 jours)
est prévu, il faut envisager un relais par
avK. dans tous les cas de traitement par
HBPM, la dose prescrite doit être adaptée
au poids mesuré (et pas anamnestique).
le taux de plaquettes doit être surveillé une
fois par semaine, du moins au début du trai-
tement. la durée du traitement ne doit pas
excéder 10 jours. En cas de traitement à dose
curative chez un patient avec insuffisance ré-
nale modérée ou poids extrême, une activité
anti-Xa évaluée dans les bonnes conditions
(prélèvement 2-4 heures post-injection),
après la 2
e
ou la 3
e
injection, sera mesurée.
Si l'on retient l'indication d'instaurer un
traitement anticoagulant chez une personne
âgée suite à la présence d'une fibrillation
auriculaire, un traitement initial par HBPM
avant la prescription d'un avK (sans dose
de charge) n'est pas nécessaire, le risque
absolu de survenue d'un avC dans les
3 jours étant minime.
références sur demande
LE GRAPA
le GraPa (Groupe de Réflexion consacré A
la Prévention de l'Athérothrombose
) réunit des
spécialistes des Cliniques universitaires Saint-luc (UCl) intéressés par le risque
cardiovasculaire.
Ses objectifs prioritaires sont, d'une part, de diffuser des recommandations de bonne
pratique concernant la prise en charge du risque cardiovasculaire, en particulier dans
ses aspects multidisciplinaires et, d'autre part, d'organiser des réunions destinées aux
médecins généralistes et spécialistes concernant des aspects «brûlants» ou complexes
de la gestion du risque cardiovasculaire.
Ce chapitre est extrait du manuel GraPa 2012 (coordination: a. Persu, service
de Pathologie cardiovasculaire et B. Boland, service de Gériatrie) consacré à la
prévention cardiovasculaire chez les plus de 75 ans.
Pour tout renseignement ou pour obtenir un exemplaire de ce nouveau manuel, vous
pouvez vous adresser au Pr alexandre Persu: alexandre.persu@uclouvain.be.