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aCtUalitéS MédiCalES
MEDI-
SPHERE
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18 avril 2013
PEoPlE
solution mais nous sommes encore loin du compte. On doit évoluer vers
une organisation différente du système de garde
faut-il sauver la médecine générale?
Plus globalement, daniel Bacquelaine estime que la véritable question
que la société doit se poser est de savoir s'il faut encore se battre pour
conserver une médecine générale à part entière. «Dans certains pays,
la médecine générale n'existe pas. En Belgique, il faudra à un moment
donné dire clairement que l'on veut conserver un système de médecine
générale dans notre pays et se donner les moyens pour y arriver ou dire
que les soins de santé peuvent fonctionner sans la médecine générale.
Pour ma part, je suis favorable à la première option. La médecine géné-
rale offre une plus grande effi cacité au niveau de la prise en charge par
le patient de sa santé. Le généraliste est le conseiller du patient, peut
intervenir en amont de l'ensemble de la chaîne des soins et faire en sorte
que l'utilisation de l'ensemble du système sanitaire ne soit pas excessive.
En outre, le généraliste assure une globalité de l'approche du patient en
tenant compte de son contexte socio-économique
Revalorisation qualitative
Pour le dr Bacquelaine, il est indéniable que les généralistes ont
connu ces dernières années une revalorisation fi nancière. «Nous nous
sommes battus pour cette revalorisation. Néanmoins, il faut remarquer
qu'il n'y a plus aucune autre profession libérale qui travaille dans les
mêmes conditions que les généralistes. Il suffi t de voir le bureau et les
moyens logistiques d'un architecte, d'un avocat, d'un comptable...
Certains généralistes se regroupent pour partager les coûts d'une infra-
structure. C'est une solution pour qu'ils puissent se concentrer sur leur
véritable métier. Si on veut sauver la médecine générale, il faut don-
ner au généraliste les moyens d'exercer sa profession. Il reste encore
un fameux chemin à parcourir
.» il estime, par exemple, qu'il faudrait
réaliser une large étude pour évaluer la charge administrative des
médecins afi n de pouvoir mettre en place des programmes chiffrés
de réduction de cette surcharge. «Il est temps d'avoir une revalori-
sation qualitative de la médecine générale, en réduisant la surcharge
administrative et en réglant les problèmes de la garde
a côté des problématiques de la médecine générale, daniel Bacque-
laine participe également à la réfl exion sur l'évolution du paysage hos-
pitalier liégeois. «Il est nécessaire de favoriser les collaborations et les
synergies et d'éviter les double emplois en créant de véritables pôles
d'excellence et de compétence
un bon choix
avec le recul de trente ans d'une riche carrière politique, daniel Bac-
quelaine ne regrette-t-il pas d'avoir étudié la médecine plutôt que
le droit ou les sciences politiques? «Non, je suis très content d'avoir
choisi la médecine générale. Cette profession m'a beaucoup appris sur la
nature humaine. Cette connaissance m'a permis d'appréhender la poli-
tique d'une manière différente que si j'avais eu une autre formation.
J'ai souvent regretté qu'il y ait trop peu de médecins en politique
«Je veux suivre les évolutions de la médecine.
C'est aussi important lorsque l'on veut se
pencher sur la politique de santé publique.»
DR DANIEL BAcQuELAINE