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l
Neurone
·
Vol 17
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N°9
·
2012
lettique isolé d'une grenouille. Cette
augmentation faisait suite à des contrac-
tions isométriques stimulées. Plus tard,
Fleckenstein et al. (13) ont mentionné le
premier phénomène similaire chez
l'homme in vivo, après quoi Fisher et al.
(14) ont indiqué que cet allongement du
temps de relaxation T2 pouvait s'utiliser
comme une mesure quantitative du tra-
vail musculaire fourni. De nos jours,
cette technique porte le nom d'IRM de la
fonction musculaire (IRM-fm). L'IRM-fm
s'est avérée être un excellent outil pour
évaluer le degré de travail musculaire
fourni et le mode de recrutement muscu-
laire pendant la réalisation d'une tâche
donnée, ainsi que pour dresser la carte
de la modification des types d'activation
musculaire résultant d'interventions thé-
rapeutiques.
Cet article a pour but d'analyser les mé-
canismes sous-jacents et les méthodes
de l'IRM-fm, de commenter la validité et
les avantages de la méthode et d'offrir un
aperçu des études publiées jusqu'ici,
lors desquelles l'IRM-fm a été utilisée
pour dresser la carte du travail muscu-
laire au cours de différents exercices.
Enfin, on démontre comment cette tech-
nique s'utilise pour évaluer l'effet de la
kinésithérapie sur les modes de recrute-
ment musculaire.
Mécanismes et méthodes de
l'IRM-fm
Principes fondamentaux de
l'IRM
Pour comprendre les mécanismes fonda-
mentaux de l'IRM-fm, il est nécessaire
de donner quelques explications sur la
physique de la résonance magnétique
nucléaire. Un signal de résonance ma-
gnétique nucléaire naît de l'activité ma-
gnétique des noyaux d'hydrogène (pro-
tons) dans l'eau contenue dans le tissu et
les molécules de graisse (15, 16).
Lorsqu'une substance est placée dans un
champ magnétique puissant (B0), dans
ce cas le tube magnétique du scanner, la
plupart des protons s'aligneront dans ce
champ. La situation des protons peut
alors être considérée comme un état
d'énergie faible. Le résultat en est un
vecteur de magnétisation net sur l'axe Z
longitudinal. Dans cette phase, les pro-
tons sont en état d'équilibre lors duquel
ils tournent à la fréquence du champ
magnétique statique (B
0
).
Les protons sont chargés suite à l'envoi
d'une onde de radiofréquence (RF) (B1)
ayant une amplitude et un temps donnés.
Suite à cette onde de radiofréquence, les
z
y
x
z
y
x
z
y
x
L
ongitudinale
magnetisa
tion %
Time
z
y
x
z
y
x
z
y
x
T
r
ansv
erse
magnetisa
tion %
Time
Figure 1: Définitions de la relaxation T1 et T2.
T1, ou temps de relaxation longitudinale, représente le degré de rétablissement
de la composante longitudinale (axe Z) du vecteur de magnétisation et est
défini comme le temps (en millisecondes) nécessaire pour que la magnétisation
longitudinale atteigne 63% de sa valeur finale. T2, ou temps de relaxation
transversale, caractérise le degré de déclin du vecteur de magnétisation dans
le plan transversal ou XY. T2 est défini comme le temps (en millisecondes)
nécessaire pour que le signal transversal atteigne 37% (1/e) de sa valeur
initiale.