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l
Neurone
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Vol 17
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N°9
·
2012
difications du comportement et une an-
xiété marquée, engendrant dès lors des
difficultés fonctionnelles dans la vie gé-
nérale, telles que dans la bonne marche
des études, dans les interactions sociales
avec des problèmes associés de com-
portement et des troubles occupation-
nels. Cette description est basée sur la
définition de la dépendance à une sub-
stance ou au jeu pathologique, ce qui
entraîne aussi des problèmes de dépen-
dance tels qu'anxiété, symptômes de
tolérance et de sevrage et modifications
de l'humeur. Jusqu'à présent, les études
concernant le TAI se sont intéressées aux
anomalies psychologiques des per-
sonnes atteintes, et particulièrement aux
troubles du comportement et aux con-
séquences négatives sur la vie de tous les
jours. Ces études étaient basées sur des
questionnaires psychologiques remplis
par les patients et avaient démontré les
conséquences lourdes et pénibles d'une
utilisation exagérée d'Internet sur la psy-
chologie des individus avec même des
problèmes cognitifs associés.
Une publication toute récente, d'origine
chinoise (2) se révèle originale et très in-
téressante, dans le sens de la com-
préhension du TAI mais elle est égale-
ment porteuse d'espoir thérapeutique.
Les auteurs ont investigué l'intégrité de
la substance blanche cérébrale chez des
adolescents démontrant ce trouble,
grâce à l'imagerie du tenseur de diffu-
sion en IRM (ITD). Par ailleurs, cette pub-
lication est assez complète sur le sujet et
comprend plus de 60 références.
Imagerie du TAI
Jusqu'ici peu d'études d'imagerie ont été
réalisées pour investiguer la structure
cérébrale et/ou d'éventuels changements
fonctionnels en rapport avec le TAI.
Quelques études avaient rapporté, chez
des adolescents atteints de TAI, une dimi-
nution de la densité de la matière grise
dans le cortex cingulaire antérieur
gauche, le cortex cingulaire postérieur,
l'insula et le gyrus lingual. D'autres
études avaient retrouvé une association
du TAI avec des changements structurels
et fonctionnels dans les régions céré-
brales concernant les processus émo-
tionnels, l'attention exécutive, la prise
de décisions et le contrôle cognitif.
Ces chercheurs chinois ont dès lors pris
comme hypothèse que les patients at-
teints du TAI ont aussi des anomalies
dans les fibres de la substance blanche
connectant ces régions et que de tels
changements pourraient être détectés
par l'ITD, une technique non invasive
d'IRM capable de donner une mesure
quantitative des dommages de la sub-
stance blanche. Les résultats de cette
imagerie ont été analysés par une mé-
thode spécifique (tract-based spatial
statistics
) et ce, par un observateur in-
dépendant. 17 patients et 16 contrôles
sains ont participé à l'étude. La mé-
thodologie précisée ci-dessus a été réa-
lisée afin de localiser les régions avec
substance blanche anormale dans les
deux groupes.
Cette technique a démontré que les pa-
tients TAI étaient caractérisés par une
diminution significative de l'anisotropie
fractionnelle (AF) diffusément dans le
cerveau par rapport au contrôle sain et
ceci, particulièrement dans la substance
blanche orbito-frontale, le corps calleux,
le cingulum, le faisceau inférieur fronto-
occipital, les corona radiata et les cap-
sules internes et externes. Par contre,
aucune aire cérébrale ne démontrait une
AF plus élevée que chez les contrôles.
Enfin, des analyses de corrélation entre
l'importance des lésions cérébrales et les
troubles du comportement ont été réali-
sées dans le groupe des patients TAI: une
corrélation négative significative a été
trouvée entre les valeurs d'AF dans le ge-
nou gauche du corps calleux et dans la
Une corrélation négative significative a été trouvée entre les
valeurs d'anisotropie fractionnelle dans le genou gauche du corps
calleux et dans la capsule externe gauche par rapport
respectivement aux échelles d'anxiété et d'addiction.