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l
Neurone
·
Vol 17
·
N°9
·
2012
l'éducation du patient à «l'auto-rééduca-
tion». Enfin, la rééducation est essen-
tielle afin d'optimaliser tout traitement
médical ou chirurgical de la spasticité.
Les orthèses ne traitent pas durablement
la spasticité mais pallient à ses répercus-
sions fonctionnelles et aux rétractions.
Les orthèses les plus utilisées sont les
orthèses de type «mollet-plante» en cas
de pied varus équin. Au niveau de la
main, les orthèses nocturnes peuvent
éviter les rétractions. Des orthèses dyna-
miques autorisant une traction constante
mais indolore sont également prescrites
en cas de rétractions secondaires à la
spasticité au niveau du coude, du genou
et de la cheville.
Les traitements de la
spasticité généralisée
Les médications orales
Bien que les médications orales soient
le traitement le plus connu (et proba-
blement le plus prescrit), leur efficacité
est souvent mitigée, principalement en
raison d'effets secondaires de type
somnolence et hypotension. Le baclo-
fène, la tizanidine ou les benzodiazé-
pines ont en commun de devoir être
administrés de façon progressive en dé-
butant avec des doses faibles à répartir
sur la durée du nycthémère afin d'éviter
autant que possible la survenue d'effets
secondaires. Il convient d'expliquer au
patient que la dose optimale correspond
à la dose qui lui procurera le plus d'effet
sur sa spasticité, pour le moins d'effets
secondaires. Ce sera donc au patient,
conseillé par son médecin traitant et son
kinésithérapeute, à déterminer la dose
qui lui convient, sans pour autant devoir
recourir à la dose maximale. A l'inverse,
dans les spasticités sévères, ces diffé-
rentes médications peuvent être cumu-
lées. Les meilleures indications sont pro-
bablement les spasmes en flexion et les
douleurs liées à la spasticité. Par contre,
il est illusoire de vouloir améliorer la
fonction (marche ou préhension) avec
un traitement médicamenteux. Si la
spasticité d'origine médullaire répond
habituellement bien, la spasticité d'ori-
gine cérébrale, particulièrement après
accident vasculaire cérébral ou trauma-
tisme crânien, se montre souvent plus
résistante. Dans ces indications, un essai
thérapeutique reste indiqué, mais son
efficacité devra être soigneusement réé-
valuée afin de ne pas poursuivre inutile-
ment un traitement parfois accompagné
d'effets secondaires désagréables (7).
Figure 2: La pompe à baclofène.