débit sur des biopsies synoviales de patients atteints de polyarthrite rhumatoïde, obtenues prospectivement avant et après instauration de traitements déterminés (25). De cette manière, nous avons pu identifier les voies molécu laires ciblées dans le tissu synovial par ces médicaments. C'est ainsi que nous avons pu montrer que des traitements aussi variés que le methotrexate, le tocilizumab (anticorps antiIL6Récepteur) et le rituximab (anticorps déplétant les lymphocytes B) diminuent de façon très similaire l'ex pression des gènes impliqués dans l'activation lymphocy taire T et B dans le tissu synovial. A l'inverse, l'adalimu mab, un agent bloquant le TNFalpha, montre des effets moléculaires très différents, caractérisés par une profonde diminution de l'expression de gènes impliqués dans la pro lifération cellulaire (probablement celle des fibroblastes synoviaux). Ces observations uniques ouvrent des nou velles perspectives sur la possibilité de sélectionner les cherche à inhiber chez un patient individuel. Nos données s'intègrent par ailleurs très bien dans le cadre de l'expé rience clinique accumulée au sujet de ces médicaments. On connaît par exemple l'efficacité meilleure du tocilizumab ou du rituximab chez des patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, en comparaison aux spondylarthropathies sé ronégatives, ce qui correspond bien avec l'effet de ces trai tements sur les réponses T et B, particulièrement surex primées dans la polyarthrite rhumatoïde et moins dans les spondylarthropathies. Il est également tentant de mettre en rapport les effets cliniques synergiques du methotrexate et des agents bloquant le TNF avec le fait que ces molécules ciblent des voies moléculaires différentes dans la synovite rhumatoïde, alors que ce n'est pas le cas du mathotrexate et du tocilizumab, pour lesquels il n'y a pas de forte évi dence de synergie clinique. tères individuels est donc envisageable chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde, et des initiatives multicentriques voient actuellement le jour afin de dé terminer au mieux les modalités de cette approche. En raison de la pertinence de l'information collectée dans le tissu synovial sur le fonctionnement des traitements de la polyarthrite, il est probable que les stratégies basées sur l'analyse de tissu synovial se révéleront les plus effi cientes dans cette perspective. d'arthrite a généré des concepts utiles à notre compré hension de la pathogénie des maladies rhumatismales. Nos travaux montrent qu'elles permettent également de développer des stratégies cliniques de diagnostic et de gui dance thérapeutique susceptibles d'améliorer la prise en charge des ces affections. Au vu de ces développements, il n'est pas illusoire de penser que, dans un avenir proche, le prélèvement sous contrôle échographique et l'analyse de biopsies synoviales feront partie de l'arsenal diagnostique et théranostique du rhumatologue. 1. nzeusseu toukap a, galant C, theate i, et al. identification of distinct gene expression 2007;56:1579-88. rheumatoid arthritis. arthritis res ther 2009,11:r57. |