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Percentile
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Vol 18
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N°6
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2013
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patient (histoire familiale, emploi, craintes liées au suivi, etc.). L'onco-
logue pédiatre doit quant à lui rester impliqué afin de coordonner les dif-
férents examens et consultations et de définir les recommandations de
surveillance, de prévention et de dépistage sur base du risque de chaque
patient (risque individuel, lié au diagnostic et/ou relatif aux traitements
reçus). Les médecins spécialistes seront impliqués en fonction du risque
défini par l'oncologue pédiatre. Idéalement, il doit s'agir de médecins
«référents» sensibilisés à la problématique du suivi à long terme. Enfin, le
patient lui-même doit bien entendu être correctement informé et sensibi-
lisé afin de servir de relais entre les différents intervenants.
Un autre aspect primordial est l'importance d'un équilibre entre la
standardisation et la personnalisation du suivi à long terme. En ef-
fet, le type et la fréquence des examens complémentaires proposés
doivent être standardisés sur base des facteurs de risque théoriques
liés au diagnostic et aux traitements reçus dans l'enfance. néan-
moins, il n'est pas toujours facile de mettre en place une surveillance
adéquate sans verser dans la réalisation d'examens inutiles, ou à
une fréquence trop élevée. De plus, il est important de prendre en
compte les souhaits du patient et l'anxiété inévitablement générée
par ce type de suivi. Ceci est particulièrement vrai pour les personnes
n'étant plus suivies depuis plusieurs années ou pour les adolescents
dont les souhaits peuvent différer des attentes de leurs parents.
À côté du suivi médical, il semble également important de prendre en
compte l'impact du cancer pédiatrique sur les aspects psychosociaux
tableau 2: toxicités tardives liées aux traitements et recommandations de surveillance.
Toxicités tardives
Facteurs de risque liés
au traitement
Recommandation de surveillance
Cardiotoxicité
anthracyclines, irradiation
médiastinale
Échographie cardiaque régulière. Fréquence à
intensifier si puberté, grossesse, sport intensif.
toxicité pulmonaire (fibrose pulmonaire,
pneumopathie interstitielle)
Bléomycine, CCnU/BCnU,
busulfan, irradiation pulmonaire,
EFR de base puis selon les résultats et la clinique.
Vaccination grippe et pneumocoque.
toxicité rénale (glomérulaire et/ou tubulaire)
et urologique
néphrectomie, sels de platine,
ifosfamide, cyclophosphamide,
irradiation
Mesure de la ta à chaque consultation.
Évaluation des fonctions glomérulaire et tubulaire de
base puis selon les résultats.
toxicité endocrinienne (atteinte thyroïdienne,
déficit en hormone de croissance, déficit
hypothalamo-hypophysaire)
Busulfan, irradiation cérébrale,
irradiation thyroïdienne
Bilan endocrinien de base régulier, tests dynamiques
selon résultats et clinique
hypogonadisme, infertilité
Cyclophosphamide, ifosfamide,
busulfan, CCnU/BCnU, irradiation
pelvienne/abdominale, irradiation
cérébrale, chirurgie pelvienne ou
génito-urinaire
Bilan endocrinien si signes cliniques et/ou fin de
puberté, spermogramme selon le souhait du patient
neurotoxicité (leucoencéphalopathie, troubles
cognitifs)
Irradiation cérébrale,
méthotrexate, chimiothérapie
intrathécale
IRM cérébrale, bilan neuropsychologique
selon clinique
Cataracte
Irradiation crânienne,
corticothérapie, busulfan
Bilan ophtalmologique annuel
ototoxicité
Cisplatine, carboplatine,
irradiation crânienne
audiogramme de base puis selon résultats et clinique
anomalies dentaires
Chimiothérapie avant acquisition
de la dentition permanente
Examen dentaire annuel
hyperplasie nodulaire focale du foie
actinomycine D, busulfan,
irradiation abdominale
pas de surveillance systématique
ostéopénie, opstéoporose
Méthotrexate, corticothérapie,
irradiation
ostéodensitométrie à 18 ans puis selon résultat et
clinique, avant si fracture pathologique