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Percentile
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Vol 18
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N°6
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2013
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Les techniques initialement décrites:
qu'en reste-t-il?
septostomie selon rashkind
La déchirure de la cloison inter-auriculaire au moyen d'une sonde à bal-
lonnet, décrite en 1967, reste toujours d'actualité pour améliorer dans
les premières heures de vie le mélange de sang oxygéné et non oxy-
géné, par exemple dans la transposition des gros vaisseaux (1). Cette
intervention se fait aujourd'hui le plus souvent au lit du malade (en
réanimation ou parfois au bloc d'accouchement), sous contrôle écho-
cardiographique. Chez le nouveau-né, la voie ombilicale, si celle-ci est
encore perméable, permet une entrée facile dans l'oreillette gauche via
le foramen ovale et est souvent favorisée.
Les angioplasties et valvuloplasties
sténose valvulaire pulmonaire
La dilatation percutanée, décrite dans les années 1980, reste le traite-
ment de choix et de première intention quel que soit l'âge du patient, la
chirurgie étant réservée aux échecs du traitement par cathétérisme (2).
De nos jours, l'efficacité de la technique dépasse 90% et les complica-
tions sont rares. La raison majeure d'échec reste la présence de valves
très dysplasiques, comme par exemple dans le syndrome de noonan (3)
(Figure 1). Dans le suivi, il faut s'assurer de l'absence de fuite valvulaire
significative, celle-ci pouvant avec le temps entraîner une surcharge volé-
mique, délétère pour le ventricule droit.
sténoses des artères pulmonaires
Ce sont des lésions difficiles à gérer pour le chirurgien mais également
pour le cathétériseur. Les premières angioplasties au ballon (années
1980) s'avéraient souvent peu efficaces et porteuses de risques élevés
(4). L'introduction des stents dans les années 1990, en réduisant la sur-
dilatation traumatique au vaisseau et en permettant de mieux maintenir
la perméabilité des vaisseaux, a nettement amélioré les résultats (5).
Ces dernières années les matériaux utilisables se sont grandement di-
versifiés, augmentant ainsi le spectre des lésions pouvant être traitées
efficacement. Ceci sera abordé ultérieurement.
La coarctation de l'aorte
L'angioplastie au ballon, introduite également dans les années 1980,
est depuis toujours controversée en raison de la déchirure de la paroi
aortique quasi obligatoire qu'elle engendre (6). Chez le nouveau-né et
le nourrisson avec coarctation native, le traitement reste à ce jour quasi
P1080F
Le cathétérisme interventionnel
dans les cardiopathies congénitales:
mise à jour
Caroline Ovaert
hopital de la timone Enfants, Ap-hm, marseille, France
Le cathétérisme cardiaque interventionnel chez l'enfant ou l'adulte atteint de
cardiopathie congénitale garde depuis 50 ans le même principe: la réalisation, essentiellement
sous contrôle fluoroscopique, d'interventions dans les vaisseaux et dans le coeur via les
cathéters introduits par voie vasculaire et en général non chirurgicale.
Le matériel, les techniques et les résultats ont tous évolué de façon significative. Cela reste
toutefois des gestes délicats qui doivent rester limités aux centres spécialisés en cardiopathies
congénitales, par des spécialistes experts en la matière, en présence de chirurgiens cardiaques
congénitaux, d'une unité de réanimation adaptée et d'anesthésistes expérimentés. Plus que
jamais, l'aspect de complémentarité par rapport aux techniques et interventions chirurgicales
est d'actualité.
d o s s i e r : a r y t h m i e s
Figure 1: Ventriculographies droites en profil. A: la valve pulmonaire
est fine, en dôme (flèche), et répondra bien à la dilatation
percutanée au ballon. B: la valve est très épaisse (flèche) et
l'anneau pulmonaire est hypoplasique chez un enfant avec
syndrome de Noonan. Chez cet enfant, la dilatation au ballon n'a
pas permis de lever l'obstacle.