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Percentile
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Vol 18
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N°6
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2013
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de le traverser. Chez le nourrisson, elles seront placées en antéro-
postérieur. Chez l'enfant plus grand, une électrode est placée sous
la clavicule droite, l'autre dans le creux axillaire gauche. Il faut choi-
sir les électrodes les plus larges possibles, en évitant qu'elles ne se
touchent.
Le DEa pose de manière autonome l'indication de la défibrillation.
Il est en général utilisé en extra-hospitalier. Chez l'enfant, il est re-
commandé au-delà de 8 ans, peut être utilisé entre 1 et 8 ans (idéale-
ment en version pédiatrique), et n'est pas recommandé en deçà d'un
an; son utilisation doit toujours être précédée d'une minute de RCp.
Le défibrillateur manuel implique l'intervention d'un opérateur pour
identifier le rythme et sélectionner l'énergie délivrée. Il présente
l'avantage de permettre une analyse de l'ECG et une délivrance plus
rapide du choc.
Les rythmes à défibriller
Il s'agit de rythmes moins souvent rencontrés chez l'enfant que chez
l'adulte, généralement secondaires à un problème cardio-circulatoire
ou métabolique sous-jacent.
·
La tachycardie ventriculaire (TV) (Figure 2): rythme origi-
naire des ventricules caractérisé par des complexes qRs larges,
réguliers et une fréquence de 120 à 400bpm. Elle survient dans
le cadre de troubles du rythme héréditaires, d'ischémie myocar-
dique, de troubles ioniques, hypoxiques ou infectieux. Elle dégé-
nère rapidement en fibrillation ventriculaire.
·
La fibrillation ventriculaire (FV) (Figure 3): rythme chaotique
et désorganisé survenant dans environ 10% des arrêts cardiaques
pédiatriques (la fréquence de la FV augmente avec l'âge de l'en-
fant). Elle résulte d'une hypoxie sévère, d'une ischémie myocar-
dique, d'une maladie cardiaque, d'une hypothermie, d'un trouble
électrolytique ou encore de toxicité médicamenteuse.
Une fois posé le diagnostic de rythme à défibriller, il est urgent d'admi-
nistrer le plus rapidement possible le choc électrique externe: tout délai
compromet les chances de survie. La dose de défibrillation est de 4J/kg.
La RCp doit être immédiatement reprise après le choc, quel que soit
le rythme cardiaque. Une nouvelle évaluation rapide (moins de 5 se-
condes) du rythme est réalisée après 2 min. de RCp. En cas de persis-
tance d'un rythme à défibriller, un 2
e
choc est administré, suivi de 2 min.
de RCp. La prise en charge est poursuivie en répétant les chocs toutes
les 2 min. tant que nécessaire. L'adrénaline [10µg/kg en intra-osseux
(Io) ou intra-veineux (IV)] et l'amiodarone (5mg/kg Io/IV) sont adminis-
trées après les 3
e
et 5
e
chocs. L'adrénaline est ensuite répétée après
tous les chocs impairs.
Les compressions thoraciques ne doivent être interrompues que pour
évaluer le rythme et administrer le choc (en chargeant à l'avance le
défibrillateur, une seule interruption est nécessaire). Le patient n'est
réévalué que s'il présente un rythme compatible avec la vie ou s'il pré-
sente des signes de vie.
En cours de RCp, la qualité de la ventilation et des compressions car-
diaques doit être évaluée, les causes réversibles (métaboliques, hypo-
thermie, hypotension, hypoxie, tamponnade, pneumothorax sous ten-
sion, intoxication, évènement thrombo-embolique) doivent être recher-
chées et traitées.
si, lors de la réévaluation du rythme, le tracé ECG montre un rythme
différent d'une FV ou d'une tV, il n'y a plus d'indication de défibriller. Les
compressions thoraciques et la ventilation artificielle sont poursuivies.
La priorité devient alors l'administration d'adrénaline.
Les rythmes à ne pas défibriller
Il s'agit des rythmes les plus fréquents en cas d'arrêt circulatoire
chez l'enfant, rencontrés au stade terminal d'une insuffisance cardio-
Figure 2: tachycardie ventriculaire sur un tracé eCg complet