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Percentile
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Vol 18
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N°6
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2013
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canal artériel persistant ou les collatérales artérielles ou veineuses datent
des années 1990. Divers «coils» ou autres «prothèses» ont été mis sur le
marché, dont certains sont toujours utilisés ce jour (Figures 4 et 5). Lors
d'une fermeture de canal artériel, ces prothèses sont introduites soit par
voie veineuse (antérograde), soit par voie artérielle (retrograde). alors que
ces techniques étaient initialement limitées aux enfants de plus de 10kg
avec un canal de forme conique, la diversification des prothèses et les sys-
tèmes de largage plus petits nous permettent aujourd'hui de fermer les
canaux artériels efficacement chez les enfants de moins de 10kg avec ca-
naux de morphologies diverses (15). En dessous de 5kg, la procédure peut
être plus difficile, en particulier en raison de la petite taille de l'aorte. Chez
les enfants nouveau-nés y compris prématurés, habituellement confiés au
chirurgien, mais chez qui la chirurgie est contrindiquée, la technique peut
être proposée dans certaines circonstances (16) (Figure 6).
Fermeture des communications inter-auriculaires
et inter-ventriculaires
Le principe de fermeture des communications inter-auriculaires (CIa) et
interventriculaires (CIV), décrit dans les années 1990, reste celui d'un
double disque positionné de part et d'autre de la communication.
En ce qui concerne les CIa, la technique ne s'applique qu'aux CIas
de type ostium secundum, c'est-à-dire à distance des valves atrio-
ventriculaires, veines caves et pulmonaires. plusieurs prothèses sont
actuellement sur le marché (Figure 7). Initialement limitées aux en-
fants et adultes de plus de 20kg avec un orifice de moins de 20mm,
les techniques actuelles permettent de fermer des communications
mesurant jusqu'à 38mm (17). L'évolution des techniques d'imagerie
(échocardiographie intra-cardiaque, échocardiographie 3D) a forte-
ment contribué à cette évolution (Figure 8). Lorsque la CIa est peu
symptomatique, il est plus prudent d'effectuer la procédure lorsque
le poids de l'enfant dépasse les 15kg, afin de minimiser le risque de
complications, entre autres vasculaires. Mais la technique est pos-
sible et efficace chez les enfants plus petits, lorsqu'elle se justifie
cliniquement (18).
Les résultats à court et long termes de la fermeture percutanée des
CIas sont excellents, ce qui en fait actuellement la technique de
premier choix (19). La chirurgie garde toutefois quelques indications:
les CIa ostium secundum trop grandes et sans berges suffisantes,
les CIa s'accompagnant d'autres lésions nécessitant une correction
chirurgicale, les enfants trop petits avec CIa large et évidemment les
CIa qui ne sont pas de type ostium secundum.
Les fermetures percutanées de CIVs sont plus complexes, en raison
des localisations, anatomies et morphologies très variées. C'est es-
sentiellement la diversification et le perfectionnement des prothèses
«amplatzer» de diverses formes et tailles qui a permis de propulser
Figure 6: Fermeture de canal artériel chez un enfant né
prématurément avec bronchodysplasie et hypertension artérielle
pulmonaire, contre-indiquant la chirurgie. L'enfant pesait 3,24kg au
moment du cathétérisme. a: aortographie montrant le canal artériel
long et tubulaire (flèche). B: aortographie après mis en place d'une
prothèse AmplatzerTM duct occluder II (St Jude medical) (double
flèche) avec occlusion complète du canal artériel.
Figure 7: images des 2 prothèses de fermeture de Cia les plus
communément utilisées en europe: à gauche l'amplatzertm septal
Occluder (St Jude Medical, Inc), à droite le Gore
®
helex
®
septal
Occluder (W. L. Gore and Associates, Inc).
Figure 8: À gauche, image d'échocardiographie intracardiaque
montrant une très large CIA (pointillé), paraissant non fermable par
voie percutanée par absence de berges. À droite, la reconstruction
3d montre que la Cia est ovale et qu'elle a des berges à certains
endroits. Cette CIA a pu être fermée efficacement. OD: oreillette
droite, OG oreillette gauche, CIA: communication inter-auriculaire.
Figure 9: fermeture d'une CIV musculaire apicale (4mm) au moyen
d'une prothèse amplatzer
®
. A: image échocardiographique (ETO)
montrant la position très apicale de la CiV. B: angiographie du Vg
montrant plusieurs CIV musculaires, dont une très apicale.
C: image échocardiographique montrant la prothèse en place.
D: fluoroscopie montrant la prothèse en bonne position.