E s pa c E
pharma
En 2012, un comité international d'experts
dans le domaine de la dermatite atopique a
publié un texte de consensus sur les critères
d'évaluation à prendre en compte en termes
d'approche clinique (1). Les recommandations
formulées à l'issue de cette initiative intitulée
HOME (Harmonising Outcome Measures for
Eczema) précisent que les aspects à considérer
concernent non seulement les signes et les
symptômes, mais également le contrôle des
exacerbations et la qualité de vie.
Comme l'a précisé le Professeur Carlo Gelmetti
(Milan, Italie), cette préoccupation pour le
caractère chronique de la maladie, la préven-
tion des exacerbations et la préservation de la
qualité de vie pousse à mieux circonscrire la
place des corticoïdes et celle des inhibiteurs de
la calcineurine, comme le pimécrolimus.
Des profils très différents
Plusieurs études montrent que l'effet et les
caractéristiques de ces deux familles ne sont
pas superposables. Ainsi, Wahn et al. ont
comparé le pimécrolimus avec un traitement
conventionnel en termes d'incidence des
exacerbations (2). Ils ont constaté que ces
Dermatite atopique
Les paradigmes
thérapeutiques
sont aujourd'hui revisités
Jean-Claude Binart, d'après un symposium satellite organisé à l'initiative des
laboratoires Meda Pharma, 12
th
World Congress of Pediatric Dermatology,
Madrid, septembre 2013
SC197F
· Silescorticoïdesoccupentuneplaceimportantedanslepaysage
thérapeutiquedeladermatiteatopique,nuln'ignoreleurseffets
indésirables.
· Leprofildupimécrolimus,surleplandel'efficacitéetdelasécurité,
estdésormaisàprendreencompte.
· Lesévidencescliniquesdontnousdisposonsontconduitlesexpertsà
réviserlastratégiepréconiséedanslesformeslégèresàmodéréesde
l'affection.
exacerbations sont significativement moins
fréquentes avec le pimécrolimus (2).
Par ailleurs, l'usage prolongé des corticoïdes
comporte un risque d'atrophie cutanée et a
un effet freinateur sur l'axe hypothalamo-
hypophysaire (3). En revanche, le pimécrolimus
n'induit pas d'atrophie cutanée (4) et permet
de réduire les besoins en corticoïdes (5). Il fait
régresser l'atrophie cutanée induite par les cor-
ticoïdes chez environ la moitié des patients (6).
Cet aspect revêt évidemment une importance
toute particulière dans les zones sensibles.
La dermatite atopique étant une maladie
chronique, l'observance thérapeutique est
déterminante. Elle est souvent compromise
par la corticophobie (7), alors que le pimécro-
limus est mieux accepté (8). Il agit la plupart
du temps dans les 8 jours (9). Septante-sept
pour cent des patients traités par pimécrolimus
décrivent une amélioration de leur qualité de
vie, contre quarante-trois pour cent seulement
pour les corticoïdes topiques (8).
Le pimécrolimus est supérieur aux corticoïdes
locaux en termes de restauration de la barrière
cutanée (10). Cette différence s'expliquerait par
son impact sur l'expression de gènes impliqués
dans la fonction de la barrière cutanée (11).
Enfin, le pimécrolimus diminue le risque
d'infection cutanée (12).
Zones sensibles
et maintenance
Le Professeur Thomas Luger (Münster, Alle-
magne) a souligné l'importance de traiter cor-
rectement la dermatite atopique dès le départ.
Émollients et traitements anti-inflammatoires
locaux par corticoïdes topiques et inhibiteurs
de la calcineurine représentent les piliers de
l'arsenal thérapeutique.
Les inhibiteurs de la calcineurine sont
souvent considérés comme le traite-
ment de première intention dans les
zones sensibles (13). La comparaison
du profil du pimécrolimus avec celui des
corticoïdes a par ailleurs conduit plusieurs
experts à considérer que, si les corticoïdes
demeurent importants dans le traitement des
exacerbations sévères et aiguës, le pimécro-
limus pourrait être plus approprié pour le
traitement de maintenance (11).
Les enseignements
de PETITE
L'étude PETITE a permis de mieux apprécier
l'efficacité et la tolérance à long terme du
pimécrolimus 1% crème et a donc contribué
à affiner l'algorithme de traitement. Cette
étude a porté sur 2.418 enfants âgés de 3 à 12
mois, traités par pimécrolimus ou corticoïdes
topiques en raison d'une dermatite atopique
légère à modérée (14). Sa durée a été de 5 ans.
L'étude a été menée dans des conditions de
vie réelle. La randomisation prenait place dès
les premières manifestations de prurit ou de
rougeur. En cas d'exacerbation, le pimécro-
limus était arrêté, le recours éventuel à un
corticoïde topique étant laissé à l'appréciation
des investigateurs. Il ne s'agissait pas d'un
traitement continu: les patients pouvaient
l'interrompre une fois que les symptômes
s'étaient amendés.
Les inhibiteurs de la
calcineurine sont souvent
considérés comme le traitement
de première intention dans
les zones sensibles.
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