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Skin
Vol 16
N°6
2013
31
surfaces sont traitées, en particulier en
cas de lésions de KA sur le cuir chevelu
chez l'homme et sur le dos de la main,
ainsi que chez les personnes ayant reçu
un rein. La plupart du temps, la PDT est
moins douloureuse en cas de CBC et
encore moins (?) en cas de maladie de
Bowen.
Les patients aux cheveux roux sont sou-
vent plus sensibles à la douleur ther-
mique et ont dès lors besoin, dans la
plupart des cas, de davantage de lido-
caïne (détermination génétique poten-
tielle: notamment récepteur à la méla-
nocortine de type 1, mutations chez les
roux). Il y a souvent aussi une différence
homme-femme (cyclique). La douleur
dépend fréquemment aussi du moment
et de la dose. Il existe un lien avec la fluo-
rescence de la Pp IX et une fluence (den-
sité d'énergie) supérieure, et la douleur
est souvent à son pic au début et dans les
premières minutes du traitement.
ATTÉNUATION DE LA DOULEUR
La douleur peut être atténuée en trai-
tant des surfaces plus petites en plu-
sieurs fois, en pratiquant l'anesthésie
verbale ou en effectuant le curetage
quelques jours avant le traitement
plutôt que directement avant la PDT!
Anesthésie superficielle, notamment au
moyen de la crème Emla
®
(peut nuire
à l'efficacité), vasoconstriction; une
étude a montré que cette crème ne
permettait pas de réduire suffisamment
la douleur (3). Le gel à base de diclo-
fénac et d'autres produits similaires ne
fonctionnent pas; de même, le paracé-
tamol 1.000mg donne rarement des
résultats concluants.
En revanche, le refroidissement au
moyen d'un spray à l'eau froide (peut
également nuire à l'efficacité dans la
mesure où le refroidissement entraîne
une vasoconstriction) fonctionne gé-
néralement très bien (4, 5), de même
que le fractionnement du traitement
(pauses) dans certains cas. Naturelle-
ment, on peut avoir recours aux diffé-
rentes formes d'anesthésie: anesthésie
locale, anesthésie par blocage nerveux
dans le champ opératoire, bloc nerveux
ou de conduction, anesthésie tumes-
cente (pour les grandes surfaces à trai-
ter), anesthésie générale.
Le refroidissement, le paracétamol, le
tramadol et naturellement l'absence
d'exposition à la lumière du jour peuvent
contribuer à réduire les douleurs après le
traitement.
ANESTHÉSIE
Locale: dose maximale de 30cc de lido-
caïne ou 50cc de lidocaïne avec adré-
naline; l'anesthésie par blocage nerveux
dans le champ opératoire présente deux
avantages: la tumeur n'est pas stimulée et
l'anesthésie nécessaire pour les grandes
surfaces à traiter est moins importante.
Pour l'anesthésie de conduction, on ap-
plique un dépôt autour de la gaine ner-
veuse afin d'obtenir un bloc nerveux. De
cette manière, l'anesthésie nécessaire
pour une grande surface à traiter est limi-
tée. Krekels a également fait la démon-
stration de divers blocs nerveux du visage.
PRISE EN CHARGE DU PATIENT
SOUFFRANT D'UN CANCER
CUTANÉ NON MÉLANOMATEUX
Gertruud Krekels (Eindhoven)
Le cancer de la peau est une nouvelle
maladie chronique
: il touche une per-
sonne sur 4; le nombre de nouveaux cas
augmente chaque année de 5 à 10% et
souvent, un même patient développe
plusieurs cancers cutanés non mélano-
mateux (CCNM). Les dermatologues
consacrent déjà la moitié de leur temps
au dépistage et au traitement de ces
patients; les coûts financiers qui y sont
associés occupent déjà la cinquième
place aux Etats-Unis (6). Sombre tableau
pour le cancer de la peau: augmentation
croissante de la population, toujours plus
de cancers de la peau et à un âge tou-
jours plus jeune!
Chimioprévention
au moyen de l'ALA-
PDT chez les patients présentant une
KA et des antécédents de cancer de la
peau!? Possible aussi pour la prévention
secondaire: des patients à haut risque
ont reçu de façon cyclique des séances
d'ALA-PDT toutes les 4 à 8 semaines,
avec à la clé une baisse significative du
nombre de nouveaux cas de CCNM.
Des innovations en termes de proces-
sus
pourraient également être apportées.
A cet égard, une proposition de prise en
charge «one-stop shop
» (diagnostic et
traitement le même jour) a été formu-
lée. D'un point de vue organisationnel, la
mise en oeuvre de cette proposition n'est
toutefois pas évidente.
RÔLE DU TRAITEMENT À DOMICILE
Fluoro-uracile, imiquimod, mébutate
d'ingénol, D-PDT et ambulight: traite-
ment à domicile au moyen de diodes
lumineuses (mais prix d'achat élevé).
COLLABORATION
Télédermatologie (télépathologie): amé-
lioration des réorientations et soutien
dans le cadre du diagnostic et du traite-
ment, consultation en ligne, accès direct
au dossier, accès plus rapide aux infor-
mations, informations plus complètes.
Pose du dignostic de CCNM en faisant
appel au personnel infirmier et à des
modèles prédictifs: modèle prédictif sta-
tistique avec questionnaire sur le cancer
de la peau éventuellement complété par
un infirmier. Cela permet de prédire de
manière relativement précise l'absence/
la présence de KA et de CBC (prévision
correcte dans 85 à 90% des cas): en
combinant les prévisions des infirmiers
er des modèles prédictifs statistiques
avec un nombre limité d'indicateurs, on
pourrait obtenir le niveau de précision
potentiellement le plus élevé (> 90%).
Systèmes IT offrant davantage de possi-
bilités à l'avenir dans les domaines sui-
vants: présentation des données, proac-
tivité, feedback, datamining, pathologie
numérique, applications «cancer de la
peau» et workflow management.
QUAND L'ÉPIDÉMIE S'ARRÊTERA-T-ELLE?
Il ne faut pas s'attendre à une baisse au
cours des prochaines années (notam-
ment en raison du vieillissement de la
population). Cependant, avec la globa-
lisation, dans 500 ans, l'homme ne sera
plus blanc ou noir, mais couleur café et
disposera donc d'une meilleure protec-
tion naturelle contre le soleil.
Références
1. Wiegell SR, et al. Br J Dermatol 2008;158:740-6.
2. Wiegell SR, et al. JEADV 2012;26:673-9.
3. Langan. Br J Dermatol 2006;154(1):146-9.
4. Wiegell, SR. Acta Derm Venereol 2009; 89:145­9.
5. von Felbert. BJD 2010.
6. JAAD 2003