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Skin
Vol 16
N°6
2013
30
En résumé, nous pouvons affirmer que
la PDT est un traitement sélectif et non
invasif qui donne d'excellents résultats
cosmétiques. Les principales indications
approuvées sont les kératoses actiniques,
la maladie de Bowen et le CBC superfi-
ciel. Le champ de cancérisation, la photo-
réjuvénation et l'acné font partie des
indications émergentes.
COMPARAISON AVEC D'AUTRES
TRAITEMENTS
Hugo Boonen (Geel)
Les traitements en question sont quatre
préparations différentes: le fluoro-uracile,
l'imiquimod, le diclofénac et le mébutate
d'ingénol.
Le diclofénac est un AINS non disponible
en Belgique. Il inhibe la cyclo-oxygénase
et l'angiogenèse, et induit l'apoptose. Le
produit doit être appliqué deux fois par
jour pendant 60 à 90 jours. Inconvénient:
traitement de longue durée, avantage:
moins d'irritation.
Extrait d'une plante appelée «euphorbia
peplus
», le mébutate d'ingénol pro-
voque une nécrose rapide de la tumeur
primitive (destruction des mitochon-
dries et de la membrane plasmique) et
stimule la réponse immunitaire médiée
par les neutrophiles, qui a un effet
cytotoxique sur les cellules tumorales
résiduelles. Les modalités d'application
sont les suivantes: pour le visage et la
tête: 1 x 150mcg/g par jour pendant
trois jours consécutifs, pour le torse et
les membres: 1 x 500mcg/g par jour pen-
dant deux jours consécutifs.
Effets secondaires: érythème, desquama-
tion, sécheresse et croûtes (pic le jour 4,
atténuation à partir du jour 8 et retour à
la normale après environ 29 jours).
THÉRAPIE PHOTODYNAMIQUE
PAR LA LUMIÈRE DU JOUR
Hendrik Roelandts (UZ KU Leuven)
L'un des aspects majeurs de la PDT est
évidemment la possibilité de choisir
entre différentes sources lumineuses:
LED rouge à spectre étroit (630nm),
lumière fractionnée (lumière disconti-
nue) ou lumière du jour. Cette dernière
permet une activation continue de la
protoporphyrine IX. Dans le cadre des
kératoses actiniques, cette activation par
la lumière du jour se révèle tout aussi ef-
ficace et moins douloureuse que la PDT
conventionnelle. L'étude comparative de
Wiegell et al. (1), dans laquelle 29 pa-
tients ont été traités par PDT conven-
tionnelle sur la moitié du visage et par
MAL sous pansement occlusif pendant
30min et 2h30 d'exposition à la lumière
du jour sur l'autre moitié, a montré que
le traitement par la lumière du jour ne
donnait pas un résultat sensiblement dif-
férent et était moins douloureux.
Avantages
: moins de temps passé chez
le dermatologue, le traitement est par
essence moins douloureux (max. 1 à 2
sur l'EVA, le patient vit mieux le traite-
ment, la douleur est le principal inconvé-
nient de la PDT) du fait qu'il n'y a pas de
grandes quantités de Pp IX exposées à la
lumière à un même moment (le score de
douleur dépend aussi de la luminosité),
et le patient ne doit pas revenir chez le
dermatologue pour les séances de photo-
thérapie (plus facile pour le patient et le
médecin ne doit pas utiliser de dispositif
de photothérapie).
La variabilité des conditions atmos-
phériques fait naturellement partie des
inconvénients
. Le traitement ne peut
pas être réalisé par temps pluvieux. Il y
a une limite minimale d'intensité lumi-
neuse à respecter pour que la D-PDT soit
aussi efficace que la LED-PDT. Aussi, elle
sera moins efficace par temps sombre ou
nuageux. La réussite de ce traitement dé-
pend également du patient (suit-il bien
les instructions?).
Y a-t-il une différence entre la véritable
lumière du jour et la lumière artificielle?
Dans une étude incluant 20 patients, des
lampes au xénon 4H4, qui produisent
une sorte de lumière du jour artificelle,
ont été utilisées. Celles-ci se sont révé-
lées moins efficaces que la PDT par LED
rouge.
Conditions
d'utilisation de la D-PDT: ne
peut être utilisée qu'en cas de kératoses
actiniques superficielles (pour les lésions
de KA plus volumineuses, plusieurs
séances sont nécessaires), uniquement
sur les régions du corps exposées, d'avril
à octobre (> 10°C) et par tous les temps,
sauf en cas de pluie.
La procédure consiste à appliquer un
écran solaire d'indice SPF 20 (le patient
ne peut pas attraper de coups de soleil!),
pas sous la forme de poudre (ou alors
un écran solaire organique, pas d'agents
bloquants) afin de ne pas interférer avec
la lumière rouge. On attend ensuite
15 minutes avant de réaliser la prépa-
ration classique (curetage, etc.), après
quoi on peut appliquer une couche de
1mm d'ALA/de MAL et ce, sans panse-
ment
(remarque du public: une couche
de 1mm de MAL ne serait pas une ab-
solue nécessité; bon nombre de derma-
tologues affirment, sur la base de leur
expérience personnelle, que l'application
de couches plus fines est tout aussi effi-
cace). Dans les 30 minutes qui suivent,
le patient doit s'exposer de manière
continue à la lumière du jour pendant 2
à 3 heures, après quoi il doit enlever la
crème à l'ALA et rester à l'intérieur.
Le consensus international sur la D-PDT
pour les kératoses actiniques (2) révèle
qu'en cas de D-PDT, 87% de l'activation
de la Pp IX est due à la lumière bleue et
que la douleur dépend de la dose effec-
tive de lumière du jour, la douleur étant
moins forte au cours des trois premières
heures que par la suite. L'érythème ap-
paraît surtout au bout de deux jours et
dépend de la dose de lumière reçue. Pour
l'instant, l'application de la D-PDT se
limite exclusivement aux kératoses acti-
niques. Les études sur la D-PDT pour le
CBC ou la maladie de Bowen (pénétra-
tion?) sont actuellement insuffisantes.
DOULEUR ET PDT
Gertruud Krekels (Eindhoven)
La douleur est le principal effet secon-
daire et se ressent essentiellement pen-
dant le traitement. Toutefois, les patients
ayant reçu une greffe de rein ressentent
souvent aussi des douleurs après la PDT.
Une intervention pour calmer la douleur
a été nécessaire dans 44% des cas: spray
à l'eau froide (35%) ou interruption
momentanée de la photothérapie, voire
bloc nerveux (9%). La douleur la plus
forte est ressentie lorsque de grandes