![]() d'interpréter les surfaces cutanées. L'oeil analytique est le premier et le plus important instrument du der- matologue. Face à un patient qui se présente avec une affection cutanée, le dermatologue voit exactement ce qu'aurait vu son confrère de 1750. Ce que nous voyons, bien entendu, c'est ce que nos connaissances actuelles nous permettent de voir. Ce que l'on perçoit est déterminé par ce que l'on sait ou par ce que l'on cherche. La signification de ce que l'on voit est déterminée par le contexte actuel, aussi bien pour le dermatologue d'aujourd'hui que pour le dermatologue d'il y a quelques siècles». Le professeur Jean De Bersaques écrit ces mots dans l'introduction de son oeuvre Histoire visuelle de la dermatologie et de la mycologie. pie, mais les paradigmes sont en train de changer. La possibilité de visualiser les structures cutanées in vivo au niveau supra-cellulaire et jusqu'au niveau cellulaire permet au derma- tologue de regarder différemment aujourd'hui. «L'art de regarder» devient l'art de faire le bon choix de l'outil qui permettra de mieux voir. Muni d'un arsenal de nouvelles techniques ne touchant pas à l'intégrité de la peau, le dermatologue pourra bientôt plus précisément choisir l'endroit pour prélever une biopsie, il pourra choisir de manière fiable les marges de l'exérèse d'une tumeur et dans certaines pathologies cutanées avoir la certitude du diagnostic bien avant la confirmation par histologie classique. plus d'informations qu'il n'est capable d'interpréter avec ses connaissances d'aujourd'hui. «Ce que l'on perçoit est déterminé par ce que l'on sait ou par ce que l'on cherche». Et ce que l'on sait se fonde sur toutes les connaissances scientifiques du domaine, y compris la biologie moléculaire, la microbiologie, l'immunologie et aussi l'épidémiologie. Une nouvelle méthode analytique seule ne nous avance dans notre diagnostic que si les résultats s'intègrent dans la compréhension globale de la pathologie. Nous avons toujours besoin des méthodes établies pour avoir une vue globale de la pathologie que nous investiguons. Et soyons conscients que c'est parfois le «regard indirect» qui nous apporte les critères tranchants pour poser le diagnostic correct d'une pathologie cutanée. L'analyse sérologique représente ce «regard indirect» dans le fonctionnement de notre corps et de son enveloppe. volet au dossier de l'arsenal diagnostique du dermato- logue qui nous rappelle deux méthodes d'analyse bien établies nouvelle variante d'imagerie cutanée pour trancher entre nævus bénin et mélanome. Membre du Comité de Rédaction Skin |