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Skin
Vol 16
N°6
2013
3
AVANT-PROPOS
B
imestriel
- 6
x
par
an
(
éditions
spéciales
incluses
)
s
kin
est
une
puBlication
réservée
aux
dermatologues
t
irage
1.400 exemplaires
d
irecteur
de
puBlication
Pierre-Emmanuel Dumortier
r
édaction
Nathalie Evrard
Alex Van Nieuwenhove
Philippe Mauclet
p
roduction
Sandrine Virlée
c
oordination
Esther De Groot
s
ales
manager
Catherine Motte
sales@rmnet.be
p
uBlicité
France Neven
Cécile Rysman
Leslie Selvais
m
edical
director
Dominique-Jean Bouilliez
e
diteur
responsaBle
Vincent Leclercq
a
Bonnement
annuel
100
W
eB
www.skin.be
Tous droits réservés, y compris
la traduction, même partiellement.
Paraît également en néerlandais.
c
opyright
Reflexion Medical Network
Varenslaan 6
1950 Kraainem
Tél: 02/785.07.20
SKIN
L'art de regarder
«La dermatologie est l'art clinique de regarder et
d'interpréter les surfaces cutanées. L'oeil analytique
est le premier et le plus important instrument du der-
matologue. Face à un patient qui se présente avec une
affection cutanée, le dermatologue voit exactement
ce qu'aurait vu son confrère de 1750. Ce que nous
voyons, bien entendu, c'est ce que nos connaissances
actuelles nous permettent de voir. Ce que l'on perçoit est déterminé par ce que l'on sait ou
par ce que l'on cherche. La signification de ce que l'on voit est déterminée par le contexte
actuel, aussi bien pour le dermatologue d'aujourd'hui que pour le dermatologue d'il y a
quelques siècles».
Le professeur Jean De Bersaques écrit ces mots dans l'introduction de
son oeuvre Histoire visuelle de la dermatologie et de la mycologie.
Ces constats étaient encore entièrement valables avant la mise au point de la dermatosco-
pie, mais les paradigmes sont en train de changer. La possibilité de visualiser les structures
cutanées in vivo au niveau supra-cellulaire et jusqu'au niveau cellulaire permet au derma-
tologue de regarder différemment aujourd'hui. «L'art de regarder» devient l'art de faire le
bon choix de l'outil qui permettra de mieux voir. Muni d'un arsenal de nouvelles techniques
ne touchant pas à l'intégrité de la peau, le dermatologue pourra bientôt plus précisément
choisir l'endroit pour prélever une biopsie, il pourra choisir de manière fiable les marges
de l'exérèse d'une tumeur et dans certaines pathologies cutanées avoir la certitude du
diagnostic bien avant la confirmation par histologie classique.
Mais un nouveau dilemme se présente: ces nouvelles techniques donnent au dermatologue
plus d'informations qu'il n'est capable d'interpréter avec ses connaissances d'aujourd'hui.
«Ce que l'on perçoit est déterminé par ce que l'on sait ou par ce que l'on cherche». Et ce que
l'on sait se fonde sur toutes les connaissances scientifiques du domaine, y compris la biologie
moléculaire, la microbiologie, l'immunologie et aussi l'épidémiologie. Une nouvelle méthode
analytique seule ne nous avance dans notre diagnostic que si les résultats s'intègrent dans la
compréhension globale de la pathologie. Nous avons toujours besoin des méthodes établies
pour avoir une vue globale de la pathologie que nous investiguons. Et soyons conscients
que c'est parfois le «regard indirect» qui nous apporte les critères tranchants pour poser
le diagnostic correct d'une pathologie cutanée. L'analyse sérologique représente ce «regard
indirect» dans le fonctionnement de notre corps et de son enveloppe.
Voici donc un deuxième
volet au dossier de l'arsenal
diagnostique du dermato-
logue qui nous rappelle deux
méthodes d'analyse bien
établies
la microscopie
électronique et la sérologie
et qui nous présente une
nouvelle variante d'imagerie
cutanée pour trancher entre
nævus bénin et mélanome.
Bonne lecture à tous!
Wolfram Fink
CHU Brugmann, Bruxelles
Membre du Comité de
Rédaction Skin
S1
221F
Wolfram Fink