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Skin
Vol 16
N°6
2013
20
FORME CONGÉNITALE
Au cours de la phase néonatale, la peau
est colonisée par des saprophytes tels
que des levures, en particulier Malas-
sezia furfur
. La prolifération de la levure
Malassezia est favorisée par une hyper-
séborrhée.
La pustulose
céphalique néonatale a
été décrite pour la première fois en 1991
par Aractingi et al comme une «pustu-
lose néonatale à Malassezia furfur». Par
la suite, il a été démontré que la levure
Malassezia n'était pas la seule cause de
cette affection (1). La pustulose cépha-
lique néonatale est une réaction indirecte
à des micro-organismes colonisateurs de
la peau, dont la levure Malassezia n'est
qu'un exemple. Le tableau clinique se
compose de papules monomorphes et
de papulopustules avec un halo érythé-
mateux, localisées au niveau du cuir
chevelu, du visage, du cou et de la partie
supérieure du tronc. Il n'y a toutefois pas
de comédons. Cette dermatose se mani-
feste généralement quelques jours à un
mois après la naissance (1). Elle est auto-
limitante et ne laisse pas de cicatrices. En
cas d'éruption latente sérieuse, un traite-
ment à l'aide d'imidazoles topiques est
efficace. Le diagnostic différentiel avec
l'acné s'appuie sur l'aspect monomorphe
et l'absence de comédons.
La dermatite séborrhéique
se distingue
par l'érythème aux limites floues, recou-
vert de squames (2). Elle touche le plus
souvent le cuir chevelu, mais peut aussi
affecter le visage, le cou et les fesses.
Il est souvent difficile de la distinguer
d'une dermatite atopique naissante (2).
Au cours de la période périnatale, des
lésions périorificielles (périorales, périna-
sales et au niveau des fesses) et acrales
(doigts, orteils, paumes et plantes des
pieds) peuvent être dues à une carence
en zinc. Les formes congénitales et ac-
quises (acrodermatite entéropathique)
présentent le même tableau clinique (3).
La lésion classique se présente comme un
érythème érosif, croûteux, aux contours
bien définis, avec des croûtes centrales et
des vésicules ou pustules périphériques
(3). Les lésions résistent aux corticoïdes
locaux. Il est souvent difficile de distin-
guer cette affection d'une infection à
Candida albicans. Le traitement consiste
à administrer un supplément de zinc par
voie orale.
L'érythème toxique du nouveau-né
est
l'éruption pustulaire la plus fréquente
chez les nouveau-nés (2). Son incidence
s'élève de 40 à 70%. L'affection touche
principalement les nourrissons nés à
terme et se manifeste généralement du-
rant les 2 premiers jours de vie (3). Les lé-
sions cutanées typiques se caractérisent
par de grandes macules érythémateuses
de 2 à 3 mm, qui évoluent ensuite en pa-
pules et pustules (2, 3). Chaque pustule
est entourée d'un halo érythémateux.
Les lésions apparaissent sur le visage, le
CONGRES
Séminaire de Dermatologie Pédiatrique de l'hôpital
Necker-Enfants Malades, Paris, juin 2013
Visage érythémateux chez
le jeune enfant
Charlotte Lambrecht
1
, Hugo Boonen
2
, Marianne Morren
1
d'après un exposé d'Olivia Boccara, Paris
1. Service de Dermatologie, UZ Leuven
2. Service de Dermatologie, Erica ziekenhuis Mol-Geel
L
'érythème est un symptôme non spécifique en dermatologie. Contrairement
au purpura, il disparaît sous l'effet d'une pression. L'érythème résulte d'une
hyperémie d'origine vasculaire, inflammatoire ou mixte. Lorsque nous employons
le terme «visage érythémateux», nous désignons des lésions érythémateuses qui
apparaissent exclusivement ou principalement sur le visage. La topographie, l'âge
de l'enfant et les facteurs environnementaux sont déterminants pour établir
correctement un diagnostic différentiel. L'érythème peut être congénital ou
acquis, aigu ou chronique, permanent ou évolutif. Il peut être associé à d'autres
symptômes systémiques ou lésions cutanées primaires.
S1
251F