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Skin
Vol 16
N°6
2013
21
tronc et les extrémités proximales. Les
paumes et les plantes des pieds sont
épargnées. Chez les bébés en bonne san-
té, cela implique un diagnostic clinique,
éventuellement confirmé par l'analyse
cytologique d'un frottis d'une pustule
avec une éosinophilie. Une régression
spontanée sans formation de cicatrices
ni hyperpigmentation est généralement
observée après une semaine.
Un érythème du visage chez un nou-
veau-né indique rarement un lupus
érythémateux néonatal
(LEN). Celui-
ci apparaît chez les nourrissons dont la
mère est toujours porteuse d'anticorps
anti-Ro et, occasionnellement, d'anti-
corps anti-La ou anti-U1 RNP (3). Envi-
ron 5 à 15% des enfants de ces mères
développent un LEN (3). Le risque de
récidive est de 25%. Le LEN est dû à des
auto-anticorps maternels transmis par
voie transplacentaire (3, 4). Les lésions
cutanées se caractérisent par des mani-
festations érythémateuses, confluentes,
habituellement annulaires ou circinées,
avec un bord squameux et parfois des
vésicules centrales sur le visage et le
tronc (Figure 1) (3).
Au départ, les lésions font souvent sus-
pecter une dermatite séborrhéique ou
une infection fongique (4). Les symp-
tômes cutanés se manifestent générale-
ment 4 à 6 semaines après la naissance.
Les lésions cutanées disparaissent pro-
gressivement au cours de la première
année de vie, jusqu'à ce que les anticorps
maternels aient été éliminés de la circu-
lation (3). La mère est saine ou connue
comme présentant une maladie auto-
immune telle qu'un «lupus érythéma-
teux cutané subaigu», un «lupus érythé-
mateux systémique» ou une autre affec-
tion vasculaire du collagène telle que la
maladie de Sjögren. La peau, le coeur,
ainsi que les systèmes hépatobiliaire et
hématologique peuvent être atteints (4).
Dans 10 à 25% des cas, l'affection donne
lieu à une complication de type bloc
atrioventriculaire congénital.
FORME ACQUISE
A partir de 18 mois, il faut envisager
une rosacée. Il s'agit d'un état cutané
chronique d'instabilité vasomotrice
caractérisé par un érythème facial des
zones convexes centrales du visage (5).
La prévalence chez les enfants est rare,
mais elle est sous-estimée en raison d'un
manque de critères diagnostiques. Les
lésions cutanées présentent un caractère
persistant ou récidivant et sont symé-
triques. Le tableau clinique se compose
d'un érythème facial, de télangiectasies,
d'une bouffée congestive, ainsi que de
papules et pustules limitées aux joues,
au menton et à la région nasolabiale (6).
Nous distinguons les sous-types vascu-
laire, papulopustulaire et granulomateux.
Les formes phymateuses ne sont pas
observées chez l'enfant. Dans 20 à 55%
des cas, les lésions cutanées sont précé-
Figure 1: Lupus érythémateux néonatal.
© Photo du Dr Morren (UZ KU Leuven)
Figure 2: Granulome aseptique facial idiopathique; nodule solitaire indolore sur la joue.
© Photo du Dr Morren (UZ KU Leuven)
L'érythème toxique du
nouveau-né est l'éruption
pustulaire la plus fréquente
chez les nouveau-nés.
Son incidence s'élève
de 40 à 70%. L'affection
touche principalement les
nourrissons nés à terme et
se manifeste généralement
durant les 2 premiers jours
de vie.