nel des professions de santé est régie par l'article 458 du Code giens, officiers de santé, pharmaciens, sages- femmes et toutes autres personnes déposi- taires, par état ou par profession, des secrets qu'on leur confie, qui, hors le cas où ils sont appelés à rendre témoignage en justice et celui où la loi les oblige à faire connaître ces secrets, les auront révélés, seront punis d'un empri- sonnement de huit jours à six mois et d'une amende de 100 euros à 500 euros."», rap- pellent les organisateurs du récent congrès Confidentialité, secret professionnel et nou- velles technologies (1). À l'hôpital, tous les intervenants, médicaux, infirmiers, paramédi- caux, gestionnaires et administratifs, entrent donc dans le champ de cette disposition, et sont tenus aux règles de comportement qui en découlent. En outre, l'Ordre des médecins impose égale- ment une série de règles dans les articles 55 et suivants du Code de déontologie médicale. Comme le résume, en une formule efficace, Florence Hut, médecin-chef du CHU Brugmann: «Se taire n'est pas un droit ou un privilège mais une obligation». quelques cas concrets que le devoir de discrétion et le secret médical restent l'objet de transgressions fréquentes à l'hôpital. d'actions qui peuvent paraître anodines (véri- fier par curiosité l'âge d'une consoeur dans son dossier médical...) à des actes nettement plus graves (récupérer des informations mé- dicales de son conjoint pour les transmettre à ses avocats dans le cadre d'une procédure de divorce; vérifier régulièrement le taux de HCG de ses collaboratrices pour planifier au mieux les vacances des membres du service; enquêter dans les dossiers d'un confrère «débordé» pour connaître les médecins qui lui réfèrent ses patients; vendre la radio- graphie d'un joueur de foot célèbre à un hebdomadaire...). Et de pointer d'autres manquements à la déontologie, voire simplement à la bien- séance: discuter sans retenue lors des tours structurés de la situation d'un patient devant son voisin de chambre, révéler des résultats d'analyses confidentiels à des collègues... difficultés que rencontre le médecin-chef d'un hôpital pour pouvoir respecter par tous les praticiens le secret professionnel et la confidentialité. «Il s'agit d'une terrible respon- sabilité à l'égard de la collectivité, des patients et sur le plan personnel». Plusieurs disposi- tions légales engagent la responsabilité du médecin-chef. Dans les missions définies par l'Ordre des médecins, le «médecin-chef s'engage à faire tout ce qui est possible pour l'hôpital». Il est responsable du respect par le personnel de l'hôpital, y compris le gestion- naire, de la déontologie; de l'application de la loi du 8 décembre 1992 sur la protection de la vie privée; de la tenue du dossier patient et de l'enregistrement et la transmission des données médicales dans le respect de la loi relative à la protection de la vie privée. Evi- demment, le médecin-chef n'est pas capable de surveiller en temps réel les dizaines de milliers de dossiers médicaux de son insti- tution pour découvrir qui les consulte «sans véritable relation thérapeutique». Sauf, qu'à l'heure actuelle, l'informatisation des dossiers médicaux offre une grande «traçabilité». Ce qui était beaucoup moins le cas jadis avec les dossiers «papier» qui circulaient sur des chariots dans l'hôpital. Le traitement informatique des dossiers de patients encadré par la loi du 8 décembre 1992 relative à la protection de la vie privée à l'égard des traitements de données à caractère personnel et la généralisation des échanges par courriel sont de nouveaux défis par rapport au respect de la confidentialité vérifier l'identité d'une personne qui de- mande «son» dossier par un simple mail? dans certains cas (cours et tribunaux, Inami, inspection d'hygiène, déclaration des nais- sances et des sévices aux enfants, etc.) cer- taines exceptions peuvent être concédées au respect du secret professionnel. Les demandes concernant des patients sont nombreuses et diverses. Il peut s'agir, énu- mère le Dr Hut, de demandes d'informations, de copies de dossier, de liens électroniques de professionnels et de praticiens... Certains demandent même aux praticiens de se délier de leur secret professionnel. Ces sollicitations peuvent émaner de proches (membre de la famille, voisin, ami...) ou des professionnels (journaliste, assureur, fonctionnaire du Forem ou de l'Office des étrangers, policier...) et poursuivre des finalités très différentes. Florence Hut a rappelé lors de son exposé plusieurs principes à retenir: la violation du secret professionnel existe même s'il n'y a pas volonté de nuire; cette transgression est effective même si la révélation du secret ne cause pas de préjudice à l'intéressé; toutes les données sont sensibles; rien de pire que de banaliser la transgression et, enfin, pour consulter un dossier médical, il faut avoir un lien thérapeutique avec le patient. Et de conclure: «Le respect du secret professionnel et de la confidentialité est une tâche ardue, sans fin.» par l'Association belge des hôpitaux. mais une obligation» nel dans nos hôpitaux? A écouter plusieurs témoignages, livrés lors du dernier congrès (1) organisé par l'Association belge des hôpitaux, il n'est pas rare que les professionnels du secteur hospitalier prennent quelques libertés par rapport aux règles qui régissent le secret professionnel. secret professionnel et de la confidentialité est une tâche ardue, sans fin.» |