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I
Le Spécialiste
12-11
5 décembre 2012
www.lespecialiste.be
P
rogressivement mais sûrement, la
technologie se met au service des
patients dans de nombreux hôpitaux
du pays. L'Hôpital André Vésale à Charleroi
vient ainsi d'acquérir trois écrans tactiles
mobiles pour son unité de soins palliatifs, qui
est intégrée au service de médecine interne
du CHU de Charleroi, au bénéfice de patients
en fin de vie privés de l'usage de la parole.
C'est le signe de la créativité quotidienne
de l'équipe soignante, estime Alexandra
Van Hemeldonck (Fondation Belfius). Par ce
mécénat de solidarité, celle-ci a déjà soutenu,
depuis 2006, une cinquantaine de projets
similaires et très variés, toujours axés sur le
bien-être des patients, leur confort et leur
qualité de vie. Sans cet argent (don de 14.800
euros), ces patients trop affaiblis par leur état
de santé, souffrant d'un cancer de la gorge
ou trachéotomisés, ne pourraient s'exprimer.
C'est précisément ce que leur permet de faire
ce système ingénieux de communication, de
surcroît parfaitement adapté à leur situation,
et mis au point par la société d'informatique
SBIM (Groupe Comase) installée à Mont-sur-
Marchienne.
Les concepteurs du projet sont partis de
l'idée du très populaire «tableau magique»
utilisé par les enfants et s'en sont inspirés
pour les patients en fin de vie. Posée sur un
socle, à la fois légère, maniable et robuste
pour éviter la casse en cas de chute, cette
tablette tactile présente un système
ingénieux d'arborescences multiples
présentant à la fois des images et des mots,
pouvant être enrichi au fil du temps.
Pas moins de huit langues
La communication avec son utilisateur
peut se faire à l'heure actuelle en pas
moins de huit langues différentes, parmi
lesquelles l'arabe, voire le russe. Quelques
effleurements de l'écran suffisent à bien
cerner les besoins du patient: s'il a soif, faim,
s'il veut être changé, s'il a froid ou chaud...
Cela permet aussi de comprendre
ses sentiments ou ses envies.
Par exemple, s'il veut un objet,
un vêtement, la visite d'une personne de
l'hôpital ou de sa famille.
Cet appareil est aussi utile au patient pour
la localisation de sa douleur, son intensité
et sa nature. Il peut en effet indiquer la zone
du corps où il a mal, évaluer son degré de
souffrance sur une échelle de 0 à 10, afficher
le type de douleur qu'il ressent (brûlure,
crampe, lourdeur...) et ainsi aider le personnel
soignant à ajuster son traitement. Un autre
«plus» de cette solution informatique, très
simple d'utilisation, est l'accès à Internet,
voire à des jeux et même à une bibliothèque
virtuelle dont les livres disponibles peuvent
être écoutés. Elle a été conçue de fait pour
pouvoir évoluer tout le temps, améliorer
les arborescences, en créer de nouvelles
en fonction des demandes. Ce qui la rend
par ailleurs parfaitement transposable en
chirurgie maxillo-faciale, auprès de patients
trachéotomisés, ainsi qu'en support à la
médiation interculturelle pour des malades
ne maîtrisant pas le français.
«Nous soignons beaucoup de patients avec
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COMMUNICATION ENTRE MÉDECINS ET PATIENTS
Des
écrans tactiles
pour
mieux se comprendre
La Clinique des Soins palliatifs du CHU de Charleroi vient de faire
l'acquisition, grâce à la Fondation Belfius, de trois écrans tactiles
mobiles du même type qu'une tablette renforcée. Des outils
destinés à faciliter la communication avec les patients privés de
la parole, suite à un cancer et une trachéotomie, ou un accident
vasculaire cérébral. Mais d'autres applications sont déjà prévues.
LA VIE DES HÔPITAUX
Le patient peut indiquer la zone du corps où il a mal, évaluer son degré de souffrance sur
une échelle de 0 à 10, afficher le type de douleur qu'il ressent et ainsi aider le personnel
soignant à ajuster son traitement.