de passage du stade de sclérose en plaques cliniquement avérée (CDMS) sclérose en plaques secondaire progressive (SPMS)(2). Ils cumulent également les fac- teurs de risque de handicap à court terme (3), tandis que le tabac est probablement à lui seul un facteur de risque de sclérose en plaques (4). Enfin, si les études en imagerie ont montré que les porteurs de sclérose en plaques ont un nombre plus important de plaques ainsi qu'une atrophie cérébrale et une charge lésionnelle plus marquée à l'IRM même après avoir arrêté le tabac (5, 6), on sait aussi que les fumeurs ont un index de sévérité de la maladie plus élevé part rapport aux sujets n'ayant jamais fumé (Figure 1) (7, 8). Ils ont un risque doublé d'atteindre un score EDSS4 et plus élevé d'atteindre le score EDSS6 (RR = 1,63) (8). Le tabagisme passif expose aussi à un risque augmenté de sclérose en plaques (6), probablement parce que le tabac augmente l'activité des cellules pro-inflammatoires dans les poumons, ce qui est susceptible d'entraîner une rupture dans les mécanismes de tolérance (9). Cela dit, on sait aussi que le tabac est associé à d'autres maladies auto-immunes (lupus érythéma- teux, arthrite rhumatoïde, maladie de Crohn), la nicotine ayant été incriminée dans ce phénomène parce qu'elle augmente la per- méabilité de la barrière hémato-encéphalique et permet ainsi l'influx de lymphocytes auto- réactifs dans le tissu cérébral. Enfin, l'expérimentation animale a montré mation cérébrale chez les animaux exposés, tout en exerçant un effet toxique direct sur les gaines de myéline par le cyanide et le thiocyanate qu'elle contient. Les fumeurs ont également un taux plus élevé d'oxyde nitrique (NO) dans leur sang. Or, les axones démyélinisés sont très sensibles au NO qui peut provoquer des blocs de conduction ner- veuse et une dégénérescence des fibres ner- veuses. Ces phénomènes pourraient expliquer l'entrée plus rapide en phase secondaire et l'atrophie cérébrale plus importante observée en IRM. Last but not least, le tabagisme peut favoriser les infections des voies respiratoires supérieures qui, elles-mêmes, sont des fac- teurs déclenchants de certaines poussées (9). équivoque neurologie clinique de l'Université de Not- tingham a, sous la direction de Ali Manou- chehrinia, suivi de manière prospective 1.126 patients souffrant de sclérose en plaques et comparé les données démographiques des patients décédés à ceux qui sont toujours en vie. Très logiquement, les patients décédés sont généralement plus âgés et ont un score EDSS exprimant leur handicap plus élevé. «Il est cependant frappant de constater, signale- t-il, que tous les patients décédés en RRMS étaient fumeurs ou ex-fumeurs, alors qu'ils ne sont que 49% dans le groupe des patients encore en vie.» Le taux de mortalité est par ailleurs multiplié par 2,13 chez les fumeurs, sans que le sexe, l'âge de début de la maladie ou le mode d'entrée dans la maladie n'aient d'influence. Enfin, la courbe de survie est particulièrement impressionnante et se traduit dans cette étude anglaise par la perte de 1.779 années de vie pour l'ensemble de la cohorte... personnes souffrant de sclérose en plaques, conclut Manouchehrinia, et clairement expli- quer aux enfants dont l'un des parents souffre de cette maladie, que le risque lié au tabagisme sera chez eux multiplié par un facteur 25 (2)!» présentation d'Ali Manouchehrinia (Université de Nottingham) lors du congrès annuel de l'ECTRIMS 1. Manouchehrinia Ali, et al. Smoking is a potentially in patients with multiple sclerosis. ECTRIMS 2012. Abstract#65. 3. Sundström P, Nyström L. Mult Scler. 2008 7. Manouchehrinia A, et al. ECTRIMS 2012. rapport à la population générale (1). Quel est l'impact du tabac dans ce surrisque? Résumé de la présentation d'Ali Manouchehrinia, dans le cadre du congrès annuel de l'ECTRIMS (European Committee for Treatment and Reserch in Multiple Sclerosis), qui s'est tenu à Lyon du 10 au 13 octobre 2012. d'arthrite rhumatoïde globale ajustée en fonction de l'âge plus élevée. Cette mortalité accrue est par- tiellement attribuable à l'apparition fréquente de complications telles que des infections opportunistes chez ces patients. Certains facteurs prédictifs potentiels d'infection les patients atteints d'arthrite rhumatoïde, n'ont pas encore été examinés. Cyn- thia Crowson (Mayo Clinic, Minnesota, Etats-Unis) et collègues ont estimé qu'un score de risque permettant d'évaluer précisément le risque d'infections graves constituerait un instrument utile en la matière. Ils ont tenté de mettre au point et de valider ce type d'outil assurant une estimation adéquate du risque d'infections graves parmi la population de personnes souffrant d'arthrite rhumatoïde. Dans cet objectif, ils se sont fondés sur les données de patients du Comté d'Olmsted (Min- nesota) chez qui une arthrite rhumatoïde a été diagnostiquée entre 1955 et 1994. Cette cohorte a fait l'objet d'un suivi longitudinal et les données médicales ont été minutieusement actualisées jusqu'en janvier 2000. Parmi les 584 personnes souffrant d'arthrite rhumatoïde de la cohorte d'origine (72% de femmes, âge moyen de 57,5 ans) ayant fait l'objet d'un suivi moyen de 9,9 ans, 252 ont développé au moins une infection grave pendant cette période (total de 646 infections). Dans leur score de risque, les chercheurs ont pris en compte l'âge, les antécédents d'infections graves, la corticothérapie, la sédimen- tation accrue des érythrocytes, les manifestations extra-articulaires de l'arthrite rhumatoïde et la comorbidité (cardiopathie coronarienne, insuffisance cardiaque, maladie vasculaire périphérique, maladie pulmonaire, diabète, abus d'alcool). En conclusion, les auteurs estiment que les caractéristiques pathologiques et la comorbidité peuvent être utilisées pour évaluer précisément le risque d'infections graves chez des personnes atteintes d'arthrite rhumatoïde. Ils pensent que la connaissance de ce risque peut se révéler utile pour la prise de décisions cliniques ainsi que pour mettre au point des stratégies de prévention de ces infections. patients with rheumatoid arthritis. Arthritis Rheum 2012;64:2847-55. personnes souffrant de sclérose en plaques, et clairement expliquer aux enfants dont l'un des parents souffre de cette maladie, que le risque lié au tabagisme sera chez eux multiplié par un facteur 25!» |