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I
Le Spécialiste
12-11
5 décembre 2012
www.lepsecialiste.be
«L
es efforts consentis en 2012 repré-
sentent déjà 553 millions pour le
budget 2013. Nous réalisons un
nouvel effort de 370 millions pour 2013», a
expliqué la ministre des Affaires sociales et de
la Santé publique, Laurette Onkelinx, lors de
la présentation du budget à la presse. «Mais
- et c'est très important à mes yeux - sans
toucher aux remboursements pour les patients
et sans prendre des mesures qui menaceraient
l'emploi dans le secteur.»
«L'élaboration
d'un budget ne concerne pas uniquement
les finances de l'État. Cet exercice influence
également, et surtout, le budget des familles
»,
a souligné Elio Di Rupo dans sa déclaration
de politique générale, le 21 novembre à la
Chambre. «Le Gouvernement est parfaite-
ment conscient du fait que les personnes
réfléchissent à deux fois avant de dépenser le
moindre euro. Même lorsqu'il s'agit de consul-
ter pour sa santé un médecin. Certains citoyens
ne disposent pas d'une situation financière leur
permettant de payer la totalité de la facture du
médecin et d'attendre le remboursement de
la mutualité. Le budget comporte des mesures
qui visent la maîtrise des dépenses en santé
publique mais ne prévoit aucune augmentation
du ticket modérateur et la qualité exception-
nelle de nos soins de santé est préservée. En
outre, le gouvernement entend soutenir l'em-
ploi et améliorer les conditions de travail dans
le secteur non marchand: 800 emplois supplé-
mentaires y seront créés principalement dans
le secteur des soins aux personnes âgées.»
26,328 milliards
Comment le gouvernement compte-t-il
réaliser 370 millions d'euros économies dans
le secteur de la santé? «En prenant toute une
série de dispositions. D'abord en n'utilisant pas
la nouvelle norme de croissance prévue pour
les soins de santé
dans l'Accord de
gouvernement.
Nous dépense-
rons donc 26,328
milliards d'euros
au lieu des
26,677 milliards
d'euros léga-
lement prévus.
Ensuite, pour les
médicaments,
nous allons im-
poser une baisse
de prix modulable de 1,99% en moyenne en
mai prochain (53 millions d'économie: NDLR).
Nous voulons aussi arriver à une diminution des
volumes de prescription en maisons de repos et
de soins (à hauteur de 5 millions) et à une res-
ponsabilisation des firmes pharmaceutiques au
niveau de leurs actions de marketing.»
Le gouvernement Di Rupo prévoit aussi de
récupérer 82 millions d'euros sur les dépas-
sements d'honoraires de certains médecins
spécialistes (biologistes, radiologues...)
constatés en 2012.
20 millions d'euros vont également être éco-
nomisés, «dans un souci de santé publique»,
au niveau des examens d'imagerie médicale.
Quant au financement des hôpitaux, la
prise en compte de l'évolution de certaines
charges et l'optimalisation de la dialyse
devraient rapporter 25 millions d'euros.
Comme pour l'ensemble du budget de l'Etat,
certaines initiatives prévues vont être repor-
tées. Cette mise au frigo devrait rapporter
84 millions d'euros.
Création de 800 emplois
Les ministres ont débloqué 50 millions pour
l'accord non-marchand 2013. 40 millions de-
vraient permettre de créer 545,84 ETP dans
le secteur privé et 254,16 dans le secteur
public. 75% de ces emplois devraient concer-
ner les services soignant des personnes âgées
(MR et MRS). 10 millions d'euros supplémen-
taires, négociés dans le cadre du contrôle
budgétaire de juillet dernier, vont permettre
de soutenir le 2
e
pilier de pension pour les
contractuels du secteur public et d'harmoni-
ser les barèmes des aides-soignants.
Vincent Claes
JS0247F
BUDGET 2013
Un effort de 370 millions imposé aux soins de santé
Le budget 2013 des soins de santé s'élève à 26,328 milliards d'euros.
Le gouvernement a décidé de réaliser 370 millions d'euros d'écono-
mies dans ce secteur. Celles-ci se concentrent principalement sur
les dépenses pharmaceutiques, les dépassements d'honoraires de
certaines spécialités, la biologie, la radiologie... Certaines dépenses
initialement prévues ont aussi été gelées.
A
la lecture des grandes lignes du bud-
get 2013 pour les soins de santé et
l'assurance-maladie, le Dr Moens re-
marque tout d'abord que le gouvernement ne
touche pas au budget annuel d'un peu plus
de 1,1 milliard d'euros dont bénéficient les
mutualités. Par contre, les services adminis-
tratifs de l'Inami voient leur budget diminuer.
Le syndicat médical se déclare davantage
préoccupé par les décisions concernant le
projet de loi interdisant des suppléments en
chambres communes et à deux lits et impo-
sant l'obligation du tiers payant social que
par les décisions relatives aux économies qui
devraient être prises dans le cadre de la
Commission nationale médico-mutualiste.
L'Absym constate qu'il y a tout de même un
groupe professionnel qui doit accepter une
réduction d'index: les médecins. La ministre
laisse à la Commission nationale médico-
mutualiste le soin de déterminer le méca-
nisme. «De nouveau dividi ut imperes? Méde-
cins généralistes contre spécialistes? Certains
médecins recevront un index et d'autres aucun
index ou juste un index partiel comme dans
l'Accord actuel 2012.»
Quid du financement des postes
de garde?
En outre, le budget 2013 réduit de moitié la
prime télématique pour les médecins géné-
ralistes et ne mentionne plus les 8 millions
d'euros promis pour les postes de garde.
«Cela signifie-t-il que les 8 millions d'euros ne
seront plus attribués? Que les postes de garde
existants auront des problèmes financiers?
Et que les postes prévus ne seront pas envisa-
geables?»
L'Absym regrette que - de nouveau - le
gouvernement demande aux radiologues de
lourds sacrifices budgétaires. En effet,
le gouvernement réclame non seulement
une partie de leur index, mais également des
économies supplémentaires pour 20 millions
d'euros. «L'Absym ne peut que conclure qu'il
ne s'agit pas d'une mesure pour protéger la
population des effets néfastes de l'irradiation,
mais d'une revanche de la part du gouverne-
ment. En effet, pour l'année 2012, grâce à
notre syndicat, les économies demandées aux
radiologues avaient été réduites de 47 millions
d'euros à 30,5 millions d'euros.»
Le Dr Moens prévient: «Le cadre légal et le
cadre budgétaire actuel rendent le début des
négociations pour un accord médico-mutua-
liste 2013-2014 quasi impossible».
V.C.
JS0247BF
RÉACTION DE L'ABSYM
«Seuls les médecins perdent
(une partie) de leur index»
«Contrairement à ce que le gouvernement veut faire croire, dans la
déclaration du Budget 2013, il y a un seul groupe professionnel qui
doit accepter une réduction de l'index: il s'agit à nouveau des méde-
cins»
, regrette Marc Moens, président de l'Absym.
20 millions d'euros vont
également être économisés,
au niveau des examens
d'imagerie médicale.
Le Dr Moens prévient: «Le cadre légal et le cadre
budgétaire actuel rendent le début des négociations
pour un accord médico-mutualiste 2013-2014 quasi
impossible».
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