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Percentile
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Vol 17
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N°3
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2012
42
Avantage clinique de l'aciclovir
en cas d'herpès néonatal SNC
Les nouveaunés atteints d'herpès simplex impliquant le système
nerveux central (herpès sNC) ont un risque de mortalité de 6% et pas
moins de 70% d'entre eux présentent une lésion neurologique irréver
sible. Menée par le dr david Kimberlin (pédiatrie, university of alabama
at Birmingham, usa) et ses confrères, l'étude de phase iii contrôlée
avec placebo a analysé si un traitement suppressif à base d'aciclovir
(un analogue nucléosidique pour le traitement des infections au virus
herpès simplex) avait un impact clinique sur le développement du sys
tème nerveux central chez les nouveaunés atteints d'herpès touchant
le sNC (4). au terme d'une période (14 à 21 jours) d'aciclovir par voie
parentérale, les nouveaunés souffrant d'herpès affectant le sNC ont
été randomisés en deux groupes: une suppression immédiate à l'aci
clovir (300mg/m
2
, prise orale, 3 fois par jour pendant 6 mois) ou un pla
cebo. Le statut de développement du système nerveux central a été
mesuré via le Mental Development Index of the Bayley Scales of infant
Development (pour lequel un score plus élevé sur une échelle de 50150
signifie un meilleur résultat de développement neurologique). L'étude
révèle qu'à l'âge de 12 mois, les patients du groupe aciclovir avaient
un score sur l'échelle Bayley bien supérieur à celui des sujets du même
âge du groupe placebo (88,24 c/ 68,12; p = 0,09). Les patients du groupe
aciclovir présentaient en revanche davantage de neutropénie (p = 0,09),
une valeur qui n'est toutefois pas statistiquement significative.
Le manque de sommeil peut mener
à l'obésité
une étude intéressante menée en NouvelleZélande par le Department
of Women's and Children's Health de l'université d'otago a déclenché
des réactions auprès des pédiatres du monde entier (5, 6) (Figure 2).
L'essai apporte en effet de nouvelles données et renforce le lien déjà sug
géré par le passé entre le manque de sommeil et l'obésité. 244 enfants
ont été suivis depuis leur 3
e
jusqu'à leur 7
e
anniversaire dans le cadre
de l'étude FLaMe (Family Lifestyle, Activity, Movement and Eating), qui
a notamment analysé les paramètres suivants: indice de masse corpo
relle, masse graisseuse (kg), masse maigre (kg), activité physique et
durée du sommeil (mesurée via accélérométrie), ainsi que les habitudes
alimentaires, le nombre d'heures devant la télévision et les facteurs
familiaux (notamment iMC maternel, poids de naissance, tabagisme
pendant la grossesse), déterminés sur la base de questions aux parents.
Les résultats (après correction pour tous les facteurs contribuants)
indiquent que chaque heure de sommeil supplémentaire entre 3 et 5
ans est associée à une réduction de l'iMC de 0,48 (iC 95% 0,010,96)
et à une diminution du risque d'obésité (iMC 85
e
percentile) de 0,39
(95% iC 0,240,63) à l'âge de 7 ans. Ceci correspond chez un enfant de
taille moyenne à une différence de 0,7kg de poids corporel. en d'autres
termes, les jeunes enfants qui ne dorment pas suffisamment sont expo
sés à un risque accru d'obésité par lequel la prise de poids (chez les
deux sexes) est le résultat d'un dépôt adipeux accru plutôt que d'une
accumulation de masse maigre. Les auteurs fournissent plusieurs expli
cations pour le lien entre le manque de sommeil et l'obésité:
·
une baisse du taux de leptine, une hormone pléiotrope qui inter
vient notamment dans la régulation énergétique et est associée à
l'obésité;
·
une concentration accrue de ghréline, une hormone responsable de
la sensation de faim;
·
une diminution de l'activité physique en raison de la fatigue.
a suivre très certainement...
Figure 2: schématisation de l'interdépendance complexe entre la privation de sommeil et l'obésité. L'importance de nombreux facteurs n'est
encore étudiée que de manière sporadique. une étude néo-zélandaise apporte déjà de nouvelles preuves (5).
Privation de sommeil
Sensation de faim accrue
Plus d'opportunités de manger
Thermorégulation modi ée
Fatigue accrue
Plus d'hormones de stress
Ghréline
Catécholamines
Cortisol
Leptine
Absorption accrue de calories
Dépense énergétique diminuée
Réduction en cas de
concentration/vigilance accrue
Obésité
Références
1.
Léauté-Labrèze C et al. propranolol for severe hemangiomas of infancy. N Engl J med 2008;358:2649-
51.
2. hogeling m et al. A randomized controlled trial of propranolol for infantile hemangiomas. pediatrics
2011;128(2):e259-66.
3. price C J et al. propranolol vs corticosteroids for infantile hemangiomas: a multicenter retrospective
analysis. Arch Dermatol 2011;147(12):1371-6.
4.
Kimberlin D W et al. oral acyclovir suppression and neurodevelopment after neonatal herpes. N Engl J
med 2011;365(14):1284-92.
5.
Carter p J et al. Longitudinal analysis of sleep in relation to Bmi and body fat in children: the FLAmE
study BmJ 2011;342:d2712.
6.
Cappucio F p & miller m A. is prolonged lack of sleep associated with obesity? BmJ 2011;342:d3306.