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·
Rappeler l'importance des émollients:
leur usage peut freiner de 50% le
renouvellement de l'épiderme et diminuer
les démangeaisons.
·
Pour l'hygiène du corps, les syndets et
autres pains de toilette pour peaux irritées
se prêtent bien à la toilette des peaux
psoriasiques.
·
Rappeler d'éviter les facteurs déclenchants
comme le stress, les infections, la prise
de médicaments, l'abus d'alcool ou de
tabac, les traumatismes cutanés ou encore
l'exposition solaire, et rappeler que le
psoriasis n'est pas une maladie contagieuse.
·
Une eau trop dure constitue une source
supplémentaire d'irritation pour la peau.
·
Les shampoings kératolytiques sont
à conseiller pour soulager et traiter le
psoriasis du cuir chevelu.
Dermatite atopique:
éviter la surinfection
Combinant altération de la fonction de
barrière et perturbation du système
immunologique de défense, la dermatite
atopique se manifeste avec d'autant plus
d'acuité que certains facteurs extérieurs
sont présents: vent, froid, port de vêtements
irritants, infection cutanée... Elle atteint
10 à 25% des enfants et se manifeste
généralement avant l'âge de 6 mois, pour se
résoudre dans 75% des cas à la puberté. Le
risque de surinfection n'est pas mince, entre
autres par colonisation par staphylocoque
doré (70 à 90% des cas, contre 10% sur
peau saine). Les corticoïdes topiques seront
utilisés durant les périodes inflammatoires
uniquement, en évitant les corticoïdes forts
en cas d'atteinte du visage. Lorsque l'eczéma
est humide, la préférence sera donnée aux
crèmes, les pommades étant réservées aux
cas de peau sèche et le traitement sera arrêté
dès que possible selon le schéma prescrit
par le médecin.
L'alternative, en cas d'échec
des corticostéroïdes, est constituée par les
immunomodulateurs. Le tacrolimus et le
pimecrolimus, provoquant tous les deux
une sensation de brûlure (que la pose d'un
cold pack peut largement soulager), seront
administrés préférentiellement en début de
soirée, après avoir été testés sur une portion
de peau limitée. Ils ne provoquent pas
d'atrophie cutanée.
En cas de surinfection, on donnera la
préférence aux traitements locaux, à
base d'acide fucidique avec ou sans
hydrocortisone, ou à un traitement par voie
générale (flucloxacilline, clindamycine,
clarithromycine) en cas d'échec. Lorsque
la surinfection est virale, l'aciclovir a
montré des résultats intéressants. Enfin,
le prurit sera pris en charge avec des
antihistaminiques peu sédatifs le jour, ou
plus sédatifs en soirée. Enfin, ce traitement
sera toujours complété par des instructions
de soin de peau drastiques et les émollients
accompagneront tout traitement.
Notre conseil
·
Le traitement passe prioritairement par des
mesures générales: éviction des allergènes
responsables, port de vêtements ne
contenant ni laine, ni fibres synthétiques,
couvertures légères, gants en coton lors des
périodes de prurit...
·
Pas de bains ou de douches de longue
durée, à température obligatoirement <
35°C, accompagnés de l'utilisation d'huile
de bain et de savons non agressifs. Le
séchage sera fait par tamponnement et non
par frottement, en évitant tout grattage.
·
Les émollients (crèmes, laits, baumes)
doivent répondre aux trois principaux
problèmes de la peau atopique: la
sécheresse, l'inconfort et l'irritation
(rougeurs). Les actifs hydratants fixent l'eau
avec des humectants (glycérol, sorbitol) et
les NMF (acides aminés). Ils retiennent l'eau
avec des agents filmogènes (hyaluronate
de sodium, vaseline, squalènes, cires
végétales). Ils reconstruisent la barrière
cutanée avec des céramides et des
phospholipides contenus dans des huiles
végétales. Les émollients s'utilisent en
complément d'un traitement médical lors
des poussées ou seuls pendant la phase de
rémission. Ils s'appliquent de préférence
après le bain.
·
Lors de la délivrance de topiques formulés
avec des corticoïdes, il faut rappeler au
patient de les appliquer sur peau nettoyée
et sèche, de ne pas les étaler sous un
pansement occlusif (couches) et de se
limiter aux surfaces atteintes (ni trop,
ni trop peu). Il ne faut pas appliquer le
dermocorticoïde destiné aux lésions du
corps sur le visage et vice versa.
Dermatite séborrhéique:
bénigne mais récidivante
Le mécanisme physiopathologique de cette
affection chronique et inflammatoire qui atteint
2 à 5% de la population n'est pas vraiment
connu. Si des facteurs génétiques qui réduisent
les défenses immunitaires (bêtadéfensines)
sont en cause, on sait également que la
croissance exagérée de Malassezia et une
hyperséborrhée productrice de médiateurs
inflammatoires conduisent à une inflammation
chronique dans les zones riches en sébum.
Cosmétiquement désagréable, elle atteint
essentiellement les adultes au-delà de 40 ans
et se traite par des anti-inflammatoires locaux
(corticostéroïdes ou immunomodulateurs) à
utiliser avec parcimonie, de l'acide salicylique
ou la combinaison dermocorticoïde + analogue
de la vitamine D, qui a fait ses preuves dans
le psoriasis. Parallèlement, des antifungiques
locaux (ketoconazole, piroctone olamine,
climbazole) et des agents antiséborrhéiques à
base de zinc contribuent à une meilleure qualité
de vie.
Notre conseil
·
Les objectifs du traitement sont de contrôler
plutôt que de guérir la maladie. Mais il est
possible d'en atténuer ou d'en éliminer
les symptômes en utilisant un traitement
adapté et en modifiant son mode de vie. Il
est important de sensibiliser le patient à la
bonne observance de son traitement.
·
Rappeler au patient de surveiller les
facteurs de risque qui y sont associés et
de suivre rigoureusement le programme
de soins de la peau recommandé. Stress,
fatigue, conditions météorologiques
extrêmes, peau grasse, nettoyage de
la peau ou shampoings peu fréquents,
affections cutanées telles qu'acné, obésité
et utilisation de lotions contenant de l'alcool
sont des facteurs qui augmentent le risque
de dermatite séborrhéique ou l'aggravent.
·
Pour des dermatites séborrhéiques peu
sévères du cuir chevelu chez l'adulte, les
shampoings antipelliculaires sont utilisés en
première ligne, en alternance avec le lavage
régulier des cheveux avec des shampoings
doux.
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E S PA C E
PHARMA
Psoriasis
Le psoriasis, la dermatite atopique et la
dermatite séborréique ont souvent une
influence négative sur la qualité de vie des
patients. Que pouvons-nous leur conseiller
afin qu'ils puissent traiter au mieux leur
affection? Les laboratoires LEO Pharma et
Bioderma ont organisé une série de soirées
scientifiques dans toute la Belgique afin
d'offrir une réponse aux nombreuses questions
posées tous les jours dans les officines.
Psoriasis, rester réaliste
et positif avec le patient
Le psoriasis est une affection cutanée
inflammatoire chronique qui survient chez
environ 2 à 3% de la population. Cette
maladie est caractérisée par des taches
rouges (inflammation), qui sont très souvent
recouvertes de squames épaisses de couleur
gris argenté (hyperkératose). De nombreux
patients se plaignent de démangeaisons.
Normalement, la peau se régénère en 28
jours environ. Chez le patient psoriasique,
ce cycle ne dure que 2 à 3 jours. La cause
précise du psoriasis n'est pas encore connue.
Nous savons toutefois qu'une prédisposition
génétique joue un rôle important et qu'une
poussée est très souvent déclenchée par des
facteurs environnementaux, parmi lesquels
figurent en bonne place certains médicaments
(bêtabloquants, lithium, antipaludiques), les
infections à streptocoques des voies aériennes
supérieures et le stress. 60 à 80% des patients
atteints de psoriasis le sont au niveau du cuir
chevelu; en réalité, 25% des patients ont une
atteinte exclusive du cuir chevelu.
Prévoir tout d'abord
un traitement topique
Le psoriasis léger à moyen (80% des patients)
sera traité tout d'abord par des moyens
locaux, combinés éventuellement à une
luminothérapie ou un traitement systémique.
Depuis le début du siècle passé, on fait usage
de goudrons et de dérivés de goudrons
(effet anti-inflammatoire; ils combattent la
desquamation et les démangeaisons; l'odeur
est toutefois déplaisante, leur utilisation est
difficile et ils sont peut-être carcinogènes),
suivis quelques années plus tard du ditranol
(effet antiprolifératif, mais irritant et difficile
à appliquer). Une étape importante dans le
traitement du psoriasis a été franchie vers
1950 avec l'apparition des corticostéroïdes
à l'action anti-inflammatoire rapide, mais
souffrant d'éventuels effets secondaires
à long terme (atrophie, tachyphylaxie,
effet rebond). En 1990, les analogues de la
vitamine D ont entraîné une nouvelle percée
majeure. Ils permettent la normalisation de
la division cellulaire au niveau de la peau.
Ils ont toutefois l'inconvénient d'occasionner
parfois une irritation déplaisante de la
peau. Il a fallu attendre 2006 pour réussir à
combiner un corticostéroïde (le dipropionate
de bêtaméthasone) avec un dérivé de
la vitamine D (le calcipotriol) en un seul
produit, le Dovobet
®
onguent, enregistré
pour le traitement du psoriasis corporel (1
fois par jour, de préférence le soir). Le grand
avantage de cette combinaison est que les
deux principes actifs sont complémentaires.
De plus, ils sont à même de diminuer leurs
effets secondaires respectifs. Signalons
également le Xamiol®, un gel lipophile,
enregistré pour le traitement du psoriasis du
cuir chevelu. Le Dovobet
®
gel, enregistré pour
le traitement du psoriasis corporel et du cuir
chevelu, sera commercialisé le 1
er
janvier 2012.
Pour un résultat optimal, comme pour tous les
traitements topiques, il faudra veiller à respecter
scrupuleusement le mode d'emploi et favoriser
une observance thérapeutique maximale.
Pour éviter l'arrêt prématuré du traitement
par Xamiol
®
, il y a lieu de se conformer aux
conseils d'utilisation suivants: tout d'abord, bien
agiter le flacon avant toute utilisation, ensuite
appliquer le gel du bout des doigts sur les aires
à traiter. Le gel doit agir un certain temps (p. ex.
toute la nuit ou, si le patient le préfère, entre le
retour nocturne au domicile et le coucher). Si
le patient désire laver le produit le lendemain
matin (cette action n'est pas requise si le
patient désire s'en passer), il est extrêmement
important (vu le caractère lipophile du gel)
d'appliquer du shampoing sur les cheveux
secs, de le laisser agir quelques minutes et de
ne mouiller les cheveux qu'ensuite afin de les
rincer. Pour les plaques épaisses, le traitement
topique comporte également l'administration
d'émollients et d'urée.
Notre conseil
·
Donner une image réaliste de la maladie
et de son traitement; l'observance au
traitement est primordiale. Aujourd'hui, il
est possible de maintenir le psoriasis sous
contrôle et d'améliorer la qualité de vie des
patients. Tous les traitements demandent
du temps, de la régularité, mais aucun
n'apporte de guérison rapide.
·
Il ne faut JAMAIS interrompre subitement le
traitement, mais l'arrêter progressivement,
en accord avec le médecin.
COMPTE RENDU SOIREES SCIENTIFIQUES LEO PHARMA/BIODERMA
Psoriasis, dermatite atopique et dermatite séborrhéique
La peau sèche
`pathologique'
au quotidien:
que dire à nos patients?
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