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Pharma-Sphere 168
Novembre 2011
Physiopathologie de l'acné
Sa physiopathogénie est complexe car elle fait appel à quatre
facteurs en parties interdépendants:
1. l'hyperséborrhée;
2. l'hyperkératose infundibulaire comédonienne;
3. la colonisation par le p-acnes et d'autres micro-organismes dont
le malassesia ovalis;
4. l'inflammation péri- et intra-folliculaire.
Si l'étiopathogénie n'est pas entièrement connue, de nombreuses
pistes sont mises en évidence par les chercheurs. Tous s'accordent
à dire qu'il s'agit d'une pathologie androgéno-dépendante modulée
par un dysfonctionnement génétiquement déterminé, se manifestant
cliniquement au niveau de certains follicules sébacés du visage et
du tronc. Cette hyperréactivité folliculaire aux androgènes peut
siéger au niveau des organes de synthèse des androgènes, au ni-
veau du transport plasmatique ou au niveau du métabolisme intra-
cellulaire dans la glande sébacée et/ou dans l'infundibulum.
Alors que les androgènes sont synthétisés au niveau des testicules, des
surrénales et à un degré moindre par les ovaires, la glande sébacée au
repos y est très sensible et répond par une sécrétion accrue de sébum.
Mais des questions restent encore sans réponse à ce stade. En ef-
fet, ce mécanisme est limitatif car la séborrhée chez la femme peut
être aussi intense que chez l'homme, alors que le taux d'androgènes
circulants est considérablement différent pour les deux sexes et
que tous les hommes, bien qu'ils soient sous une stimulation andro-
génique importante, ne développent pas une acné. De plus, aucune
anomalie des taux circulants d'androgènes n'est présente chez la
vaste majorité des hommes acnéiques.
Nos patients associent volontiers l'acné à l'adolescence, et cela à juste titre. Mais cette éruption cutanée
typique ne disparaît pas toujours une fois passé l'âge de 25 ans. De plus, dans les deux sexes, l'acné
ne diminue pas de manière significative avant l'âge de 44 ans. Au-delà de cet âge, 54% des femmes
présentent une forme quelconque d'acné, contre 40% d'hommes. Dès lors, on constate que cette derma-
tose inflammatoire commune peut nuire plus ou moins fortement à la qualité de vie, influencer les relations
envers autrui, comme lors de demandes d'emploi, ou encore mettre en péril l'image que l'on a de soi.
Dermato
Acné
: la guerre des boutons
à tout âge...
Dr Olivier Vanhooteghem
Service de Dermatologie, Clinique Sainte Elisabeth, Namur
PS2466F_2011
Cependant, les androgènes ne sont
pas les seules hormones ayant une
influence sur les follicules sébacés.
Citons les estrogènes, la progestérone,
la prolactine, l'hormone de croissance
et la thyroxine.