patients traités par un des médica- ments spécifiques* pour la maladie de 69% à 46,5% (soit une diminution de 22,5%). «Cette baisse importante est la résultante directe de deux mesures suc- cessives», analysent les Mutualités libres (MLOZ), qui ont réalisé une étude longi- tudinale couvrant 7 années (2006 à 2012) à partir des données de 14.855 personnes prenant un médicament spécifique pour la maladie d'Alzheimer*. «En effet, depuis le 1 maladie et, surtout, en 2012, les contrôles des demandes de remboursement ont été renforcés, ce qui a entraîné une diminution de 21,5% du nombre de patients nouvelle- ment traités entre 2010 et 2012.» environ 20.000 Belges étaient traités pour la maladie d'Alzheimer, alors que le chiffre généralement admis dans notre pays est de 130.000 patients. Une fameuse différence. «Il s'agit d'une extrapolation sur base des données dont nous disposons. Ainsi, on a pu évaluer qu'en 2010 y il avait 20% de patients en plus par rapport à 2012 qui prenaient un médicament pour la maladie d'Alzheimer», explique le Dr Ingrid Umbach, médecin expert aux MLOZ. montants économisés par l'assurance ma- ladie soient alloués au soutien des aidants proches. Cette manne financière permet- trait de développer la prise en charge à domicile de cette maladie. Une option qui serait économiquement moins onéreuse puisque le coût total des soins de santé d'un patient Alzheimer est 3 fois plus éle- vé en institution qu'à domicile. Les MLOZ ont ainsi calculé qu'en 2012, la dépense Inami moyenne globale par patient a été de 18.000 par an en institution contre 6.000 à domicile. «Entre 2006 et 2012, ce coût a augmenté de 4.500 par personne en institution, contre 1.500 seulement à domicile. Malgré ce constat favorable à la prise en charge à domicile, la proportion des patients Alzheimer séjournant en institution soins) a continué à croître dans notre pays, passant de 36% en 2006 à 50% en 2012, soit une augmentation de 14%», constate le Dr Umbach. générale, les coûts totaux des soins de san- té des patients Alzheimer vivant à domicile sont plus faibles chez les patients traités par médicaments que chez ceux qui ont ar- rêté le traitement. Une différence évaluée à 20% en 2012. médicaments contre la maladie d'Alzhei- mer, la compliance au traitement est très élevée. «Plus de 90%, tant en institution qu'à domicile», précise le Dr Umbach. «malgré l'insistance des experts sur l'impor- tance d'un dépistage précoce de la maladie et d'une prise en charge rapide, l'âge moyen du début du traitement a augmenté d'un an entre 2006 et 2012: 79 ans à domicile, un diagnostic tardif». avantages de la prise en charge à domicile, tant financiers qu'en termes de confort pour le patient, les MLOZ demandent que les montants économisés par l'assurance maladie (estimés à environ 5,2 millions par an) suite aux mesures de 2011 et 2012 soient consacrés au soutien des aidants proches. «Ces aidants permettent en effet le maintien à domicile des patients et favo- risent le bon suivi du traitement», précisent les auteurs de cette étude. primordial dans la prise en charge des pa- tients Alzheimer et également pour d'autres patients le gériatre Nicolas Berg, président du Modes (le nouveau syndicat des médecins spécialistes, membre du Cartel: NDLR) n'est pas acquis au principe de lier la réduction de la prescription des médicaments contre la maladie d'Alzheimer dans les formes sévères à l'augmentation des moyens alloués aux aidants proches. «Je ne suis pas favorable à ce que l'on mette en balance la prescription des médicaments et le soutien des patients. Pour certains patients atteints de formes sévères, ces médicaments se justifient. Il faut d'ailleurs remarquer que la suppression de ces médica- ments a été mal vécue par certains malades et leur entourage», commente le président du Modes. Quant au renforcement des contrôles de remboursement, le Dr Berg estime que ces contrôles se justifient même s'ils créent une charge administrative supplémentaire. «Les enregistrent ces critères déjà depuis des an- nées dans leurs dossiers», précise le chef du service de gériatrie du CHR de La Citadelle. Et d'ajouter que dans la prise en charge de la maladie d'Alzheimer, l'approche globale est essentielle. «La médication est aussi impor- tante que le soutien de l'entourage. Il faut évidemment aider les aidants, qu'ils soient bénévoles ou professionnels. En consultation, je passe souvent plus de temps à expliquer le suivi aux proches du patient Alzheimer qu'au patient lui-même», souligne le Dr Berg qui re- grette que l'étude des Mutualités libres n'ait pas chiffré le coût des aidants proches dans la comparaison du coût des patients Alzhei- mer soignés à domicile ou en institution. Le gériatre considère également qu'avant de comparer ces deux catégories de patients (vivant à domicile ou en institution), il faut se demander s'il s'agit de patients qui sont au même stade de la maladie. ments de médicaments sur la santé des pa- tients et l'évolution de la maladie ne pourra être déterminé qu'avec le recul nécessaire», conclut le Dr Umbach. «Par rapport à 2010, le niveau des économies devrait se maintenir, mais il sera impacté par l'augmentation de la population vieillissante et de ses besoins.» prescription pour financer l'encadrement? en réduisant les conditions de remboursement des médicaments pour traiter la maladie d'Alzheimer. Les Mutualités libres réclament que l'argent ainsi «gagné» serve à financer la prise en charge à do- micile de ces patients. Pour le gériatre Nicolas Berg, président du Modes, il n'est pas sain de lier une réduction de la prescription à une augmentation du financement du soutien des patients. regrette que l'étude des Mutualités libres n'ait pas chiffré le coût des aidants proches dans la comparaison du coût des patients Alzheimer soignés à domicile ou en institution. parmi tous ceux qui sont atteints de une |