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I
Le Spécialiste
13-16
9 octobre 2013
www.lespecialiste.be
A
près l'avis rendu à titre purement
consultatif par le Comité de l'As-
surance (qui rassemble e.a. des
représentants des prestataires de soins
et des mutuelles), le budget aurait éga-
lement dû être avalisé lundi dernier par
le Conseil Général de l'Inami, où siègent
les responsables financiers et les organi-
sations des employeurs et des travailleurs.
A l'heure de mettre sous presse, aucune
information n'avait toutefois encore filtré
à ce niveau.
Le Dr Marc Moens, vice-président de l'Ab-
sym, déplore que le budget ne prévoie au-
cune marge pour de nouvelles initiatives
à moins de rogner sur d'autres postes...
alors que l'Inami a tout de même trouvé
le moyen de dégager 4,7 millions tout
frais pour le fameux centre de psychia-
trie légale destiné aux détenus qui devrait
prochainement ouvrir ses portes à Gand.
ECG
Le syndicat médical n'a toutefois pas
voulu voter contre le texte. «Tout d'abord,
parce que nous avons tout de même pu
obtenir l'annulation d'une décision prise
en cabinet restreint le 30 mars dernier»,

explique le Dr Moens. «L'ECG ne sera ni
rayée de la nomenclature, ni mise à la
charge du patient, ni incorporée au Budget
des Moyens Financiers (BMF). Cette der-
nière option était d'ailleurs juridiquement
inacceptable et nous y étions fermement
opposés.»
Ce poste aurait dû rapporter
16,05 millions. Ce montant sera finale-
ment réduit de moitié (sur un budget
total de 7,7 milliards pour les honoraires),
mais touchera toujours le secteur de la
cardiologie par le biais d'un alignement
des honoraires de la coronarographie sur
d'autres prestations comparables, d'une
harmonisation du remboursement des
échographies de stress, etc. «L'ABSyM le
déplore, mais l'économie à réaliser a tout
de même diminué de moitié et passera par
des mesures complètement différentes»
,
commente le Dr Moens.
Le syndicat a également réussi son coup
dans le secteur de l'imagerie médicale.
«Pour nous, le gros problème était la déci-
sion prise par le gouvernement le 12 juillet
dernier de supprimer la numérisation des
mammographies (pourtant déjà approu-
vée il y a deux ans par le Conseil Technique
Médical), une mesure correspondant à un
budget d'environ 8,3 millions d'euros. La
numérisation présente toutefois une foule
d'avantages: exposition au rayonnement
réduite d'un tiers, précision accrue, facilité
de stockage, possibilité de meilleures com-
paraisons en cas d'examen de contrôle...
Les autorités ont entendu nos arguments et
la numérisation sera donc préservée, ce qui
est indéniablement un point positif.»
Index
Le Dr Moens se dit également satisfait
du maintien d'un index de 1,39% en
2014. «Il y a quelques semaines, l'Absym
a eu une rencontre très constructive avec
la ministre à propos de l'organisation des
gardes en médecine générale, de la sécurité
des médecins de famille durant la nuit, du
développement des services de garde, etc.
Pour nous, il était toutefois exclus de finan-
cer ces initiatives au moyen de la masse
d'index. Cette question a d'ailleurs été une
importante pierre d'achoppement lors de
la signature du dernier accord.»
L'index sera donc conservé. «La note qui
accompagne le budget stipule toutefois
qu'il est conservé pour répondre aux `be-
soins urgents'. J'ai donc bien insisté, au Co-
mité de l'Assurance, sur le fait que l'index
des médecins ne sera pas raboté»
, précise
Marc Moens.
Le vice-président de l'ABSyM a également
très mal digéré le fait que le texte évoque
la quête d'un «modèle de financement
approprié»
pour les soins de santé. «J'ai
également souligné que notre syndicat
ne prêtera en aucun cas son concours à la
mise en place d'un système de financement
forfaitaire `all-in',»
conclut-il.
Geert Verrijken
JS0806AF
L'Inami planche sur un budget de crise
pour 2014
Le Comité de l'Assurance de l'Inami a approuvé pour l'assurance-
maladie un objectif budgétaire 2014 de 27,8 milliards d'euros.
L'ABSyM s'est abstenue, notamment parce que ce montant ne
prévoit aucune marge pour financer de nouvelles initiatives.
VOTRE ACTUALITÉ SOCIO-PROFESSIONNELLE
«N
ous avons constaté en
2011 que les hôpitaux
se sont de nouveau mis à
investir davantage (1,2 milliard d'euros)»,
commentent les auteurs de l'étude finan-
cière Maha. «Outre les investissements
d'entretien ordinaires, les hôpitaux ont
investi dans des projets de construction
plus vastes. On a ainsi noté une augmenta-
tion des immobilisations en cours de 39%
ou 308 millions d'euros. Bon nombre de
ces investissements ont été mis en service
en 2012. Les amortissements ont dès lors
également progressé. Mais les nouveaux
investissements et les investissements de
remplacement se poursuivent aussi. En
2012, le montant des investissements s'est
de nouveau accru d'1,3 milliard d'euros ou
8,3%.»
L'étude Maha indique que le niveau des in-
vestissements est pratiquement identique
en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. Et
d'ajouter que les hôpitaux publics ont in-
vesti davantage que le secteur privé. «Un
mouvement de rattrapage est clairement
en cours. Leur infrastructure est nettement
plus obsolète et les investissements sont
plus que nécessaires»
, souligne l'étude.
Ces investissements ont été financés en
premier lieu par des dettes financières à
long terme, contractées auprès des éta-
blissements de crédit (+12,8%). Un finan-
cement qui, comme nous le soulignions
récemment (lire Le Spécialiste N°13-14)
est de plus en plus difficile à obtenir parce
que les banquiers historiques demandent
des garanties.
Le réflexe de l'écureuil
De nombreuses institutions financent
également leur projet grâce au cash-flow
libre engrangé par le secteur (544 mil-
lions d'euros). Plus ou moins 280 millions
d'euros ont été ainsi libérés par les hôpi-
taux pour investir. En 2012, les Commu-
nautés ont injecté 63 millions d'euros de
subsides pour les investissements... Selon
l'étude Maha, réalisée depuis 19 ans par
Belfius, de plus en plus d'hôpitaux consti-
tuent des provisions afin de faire face aux
fluctuations et aux incertitudes dans le
financement de leur fonctionnement. En
2012, les provisions au bilan des hôpitaux
généraux ont progressé de près de 120
millions d'euros.
Vincent Claes
JS0806BF
Quand le bâtiment va, tout va
La santé financière des hôpitaux généraux n'est pas florissante
(lire en Une) mais ceux-ci continuent néanmoins à investir et
à (re)construire. Les hôpitaux belges continuent visiblement à
avoir une brique dans le ventre.
Données financières des hôpitaux généraux en 2012
Revenus
13,9 milliards e
+3,5% (par
rapport à 2011)
Chiffre d'affaire
12,9 milliards e
Infrastructure existante (*)
7,7 milliards e
+8,61%
Investissement en 2012
1,3 milliard e
+10,83%
Croissance du chiffre d'affaires des services médico-techniques
+2,9%
Equivalents temps plein (médecins non compris)
84.918
Activités
Nombre d'admissions classiques
1.582.113
+0,45%
Nombre d'accouchements
128.111
-1,82%
Nombre de jours de séjour
12.016.076
-0,57%
* Bâtiments et terrains, équipements médicaux, équipements non-médicaux et en construction.
Source: Etude Maha 2012, Belfius.