ploite avec succès le potentiel des nouveaux médias? Nico De fauw avant de citer le Dr Bertho (@DokterBertho), un gynécologue néerlandais de l'hôpital Rad- boud dont les messages sur Twitter sont déjà suivis par plus de 8.000 utilisateurs. vraiment en train de se faire une place dans le monde des soins», explique Nico De fauw. «Un certain nombre d'établissements, de généralistes et de spécialistes organisent même déjà une sorte de consultation sur Twitter une heure de présence virtuelle hebdomadaire où ils peuvent apporter une réponse personnalisée aux questions des patients. Chez nous, ils hésitent au contraire encore à sauter le pas. C'est entre autres pour cette raison que l'utilisation des médias sociaux devrait faire partie de la formation de base des médecins généralistes et spécia- listes. Les jeunes générations sont de mieux en mieux familiarisées avec ces canaux de communication et il est donc important d'apprendre aux prestataires de soins com- ment les gérer et les exploiter dans le cadre de leur prise en charge.» et spécialistes n'ont même pas conscience de ce qui s'écrit à leur propos. Or, lorsqu'un patient consulte son médecin, il en parle sur Twitter et Facebook, publie des photos des autres personnes dans la salle d'attente... Ces commentaires sont souvent positifs, mais il arrive aussi qu'il s'agisse de réserves, de questions ou même de plaintes. Les (organisations de) patients s'orga- nisent aussi de plus en plus pour échanger des expériences et des informations sur les meilleurs dispensateurs. Un site comme medecinbelgique.com, par exemple, donne la possibilité aux utilisateurs d'éva- luer celui qui les soigne et que cela vous plaise ou non, ils ne s'en priveront pas! Dans la mesure où le phénomène est à peu près impossible à endiguer, il y a tout inté- rêt à savoir comment y faire face. Il est donc important d'être présent sur les médias sociaux afin de pouvoir au moins prendre connaissance de ce que les gens disent de vous; s'ils vous critiquent, cela vous per- mettra de réagir de façon adéquate et d'en tirer les leçons. Nos voisins du nord esti- ment que c'est une forme de transparence, et je pense que c'est aussi un peu l'attitude qui est en passe de s'imposer chez nous.» consacrés à la question, Nico De fauw s'est toujours efforcé de lever les ob- stacles à l'utilisation professionnelle des teurs qu'il n'y a vraiment aucune raison de s'en priver si le coeur leur en dit. «Ces canaux sont simplement une autre ma- nière de communiquer avec des confrères, d'autres soignants, des patients, des cher- cheurs... Et pourtant, les travailleurs du monde de la santé semblent presque en avoir peur, craignant notamment qu'ils ne compromettent leur vie privée ou leur fassent perdre trop de temps.» A condition de s'y prendre intelligemment, la confidentialité ne pose pourtant aucun problème, rassure Nico De fauw. «En fait, ce problème peut être résolu très facilement en choisissant judicieusement son outil. En tant que médecin, créer un groupe d'amis sur Facebook n'a sans doute pas grand intérêt, mais pourquoi ne pas ouvrir un compte spé- cifique sur Twitter ou LinkedIn pour discuter avec vos confrères d'un domaine qui vous intéresse plus particulièrement à l'intérieur de votre spécialité?» en ligne des choses que vous ne feriez pas dans la vie réelle. Il ne vous serait jamais venu à l'idée de photographier vos patients pendant le traitement avant l'avènement des médias sociaux, ne le faites donc pas sur Facebook. De même, les ragots à propos des personnes que vous soignez n'ont pas da- vantage leur place sur Twitter que dans une conversation avec vos amis. Vous verrez aussi que ce qui circule sur les médias sociaux fait automatiquement l'objet d'une certaine (auto)censure, puisque vos collègues voire le monde médical tout entier lisent et sur- veillent chacun de vos messages.» Enfin, le recours aux nouveaux médias n'engendre pas nécessairement une fami- liarité malvenue ou cours de la consulta- à des fins professionnelles vont spontané- ment mettre une certaine distance en évi- tant par exemple de parler de leur vie privée. Pour ceux qui souhaitent également exploi- ter cette facette, je recommanderais de créer deux comptes et de trier les contacts en fonction du réseau auquel s'adressent les messages. Tout le monde sait bien que les patients sont aujourd'hui devenus beaucoup plus affirmés et que, grâce à la mine d'infor- mations disponible sur Internet, ils sont aussi extrêmement bien informés. De ce fait, le fossé entre eux et ceux qui les soignent s'est déjà beaucoup réduit... et en soi, c'est plutôt une bonne chose qu'ils puissent et osent plus facilement poser des questions. En outre, utiliser les médias sociaux donne également de vous une autre image: celle d'un médecin accessible, reconnaissable et qui n'a rien à cacher.» nication va sans aucun doute aussi vous obliger à gérer une masse d'informations plus importante. Des études ont toutefois démontré que consacrer un quart d'heure par jour aux médias sociaux suffit à faire un monde de différence. La meilleure manière d'en faire l'expérience est finalement de se lancer, mais je conseille généralement de démarrer en douceur. Commencez par créer un compte et par tout explorer avant de poster vous-même quelque chose une fois que vous vous sentirez en confiance. C'est avant tout un pas à sauter. Les Pays- Bas sont à ce niveau beaucoup plus actifs que la Belgique, où les soignants sont souvent présents sur Internet, mais sans exploiter ses atouts dans leur communica- tion avec les patients alors même que la particularité de ces nouveaux médias est justement leur caractère social! Enfin, on voit tout de même que les choses évoluent. Je pense qu'il est aussi important de bien réfléchir avant de se lancer: quel est votre objectif, quel est l'outil le mieux adapté pour le réaliser, jusqu'où êtes-vous prêt à vous engager? Quelles questions ou gérer via Twitter? Vous verrez qu'il est assez rare que les malades parlent directement de leur problème sur Internet, ce qui est finalement logique et positif en termes de confidentialité: la plupart vous demande- ront surtout des renseignements, l'adresse d'un spécialiste, un avis sur les effets médecins, cette communication virtuelle sera donc surtout un canal pour informer, sensibiliser, éduquer... mais elle ne rempla- cera jamais le contact humain, qui reste le pilier fondamental de la prise en charge.» présents dans les médias sociaux» dans Le Spécialiste N°12-4. les atouts de Twitter, Facebook, LinkedIn et compagnie dans le cadre de leur travail, estime Nico De fauw, psychologue et cadre chez Zorgnet Vlaanderen. Pourtant, ces outils peuvent s'avérer un véritable enrichissement pour leur pratique, «le tout étant généralement de sauter le pas». présent sur les médias sociaux afin de pouvoir au moins prendre connaissance de ce que les gens disent de vous.» |