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I
A
ndrologic
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V
ol
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n° 2
·
2013
des résultats qui ne sont pas forcé-
ment garantis. De leur côté, les traite-
ments pharmacologiques (essentielle-
ment des antidépresseurs de la famille
sérotoninergique) sont beaucoup plus
simples à appliquer, moins onéreux
pour l'utilisateur, et ils permettent
quelques fois d'allonger la durée des
rapports. Cependant, «retarder» ne
signifie pas «contrôler» l'éjaculation.
Le temps de pénétration peut ainsi
rester trop court... ou devenir trop
long. Là non plus, en termes de satis-
faction sexuelle, les résultats ne sont
pas toujours garantis, sans compter
que ces molécules peuvent induire des
effets secondaires indésirables.
Bref, le besoin se fait sentir de mettre
à la disposition du public des traite-
ments à la fois efficaces, simples, faci-
les d'accès, bon marchés, applicables
sans l'intrusion d'un tiers et libres de
toute toxicité.
Le Guide pratique de
l'éjaculation précoce
Notre équipe s'est penchée sur la
question de l'amélioration des traite-
ments de l'EP. En 2004 (3), nous émet-
tions l'idée qu'il était possible de sim-
plifier considérablement le traitement
sexo-comportemental de l'éjaculation
précoce. En 2008, nous avons fait le
pari qu'il était possible d'expliquer
efficacement ce traitement simplifié
dans un petit livret nommé «Guide
pratique de l'éjaculation précoce
»
(cinquante pages A5 au total, illustra-
tions comprises) (4).
Le projet BibliothEP, rétrospective-
ment rebaptisé «BibliothEP-1» (évalu-
ation clinique d'une bibliothérapie de
l'éjaculation précoce), est né d'une
volonté d'éprouver l'efficacité de la
formule. Entre 2008 et 2010, le «Guide
pratique
» a été testé auprès de per-
sonnes présentant un problème d'EP,
dans le cadre d'une étude menée en
collaboration par l'Université de Liège
(unités d'Urologie et de Psychologie
clinique comportementale et cogni-
tive) et la Province de Liège (Départe-
ment Santé et qualité de vie).
L'efficacité du «Guide pratique» a donc
été démontrée sur un échantillon de
128 personnes souffrant d'EP en com-
paraison d'un groupe contrôle de 80
sujets laissés sur une liste d'attente (5).
Nous pouvons à présent affirmer que
nous disposons, avec le «Guide pratique
de l'EP», d'un «instrument efficace sus-
ceptible d'être proposé en traitement de
première ligne et susceptible d'une dif-
fusion de masse afin d'améliorer la santé
sexuelle des populations
».
L'étude
BibliothEP-1
représente
un évènement considérable dans
le champ des études cliniques sur
l'éjaculation précoce, non seulement
quant à l'originalité et la simplicité
de la formule de traitement proposée,
mais encore du fait de l'ampleur de
l'échantillon sur lequel une méthode
de traitement non pharmacologique
a été testée. Signalons également
que, durant cette étude, une série
d'informations à caractère psycho-
métrique et épidémiologique ont été
recueillies sur un échantillon de base
de près de 500 sujets EP et 80 parte-
naires. Ceci représente également une
contribution non négligeable à la con-
naissance du trouble (6).
B
iBLioth
ep-2:
vers
L
'
optimaLisation
du
traitement
en
première
Ligne
L'étude BibliothEP-1 a montré l'efficacité
d'une bibliothérapie simplifiée, tenant
dans une brochure d'une cinquantaine
de pages, le «Guide pratique de l'EP».
De par sa simplicité et son caractère peu
onéreux, la formule présente un intérêt
sur deux fronts: 1) la promotion de la
santé sexuelle des populations via la dif-
fusion de masse et 2) l'amélioration des
traitements de première ligne.
Les traitements de
première intention
Selon des estimations réalisées récem-
ment en Europe et aux Etats-Unis,
seule une minorité des personnes
souffrant d'EP arriverait chez un in-
tervenant spécialisé (7, 8). Lorsqu'elles
consultent, la plupart de ces personnes
ne dépassent pas le niveau du méde-
cin généraliste. Par ailleurs, les interve-
nants dits spécialisés ne sont pas tous
des sexologues ou des andrologues
expérimentés en thérapie sexuelle. Il
s'agit tout aussi bien de psychologues
ou de psychiatres dont rien ne garantit
les compétences spécifiques.
Les traitements sexothérapeutiques
classiques sont d'une complexité telle
qu'il est fort peu probable de les voir
mis adéquatement en oeuvre par des
intervenants non spécifiquement
qualifiés. A côté de cela, les médica-
tions sérotoninergiques comportent
l'avantage de la simplicité: il s'agit
d'une option tentante pour les inter-
venants de première ligne mais qui
ne va pas forcément sans incidences
en termes d'effets secondaires et de
coûts pour la sécurité sociale. A la
fois simple, efficace et non toxique,
une bibliothérapie comme le «Guide
pratique» représente une alternative
crédible à la médication.
Cependant, bien qu'incontestable,
l'efficacité de la bibliothérapie utilisée
seule, sans l'assistance d'un théra-
peute, reste aussi relative. En effet,
environ 34% des sujets ne rappor-
tent aucune ou peu d'amélioration
suite à sa lecture. Partant de ces
considérations, nous nous posons la
question suivante: «N'y aurait-il pas
moyen d'améliorer l'efficacité de la
bibliothérapie, comme traitement de
première ligne, en ajoutant à la lecture
du "Guide pratique" un accompagne-
ment de base par un intervenant non
spécialisé
qui apporterait un soutien à
la motivation du sujet, des précisions
de certaines notions et des démonstra-
tions de certains exercices?
Habiliter à faible coûts
des intervenants de
première ligne à une
intervention efficace
Le modèle théorique et thérapeutique
sur lequel repose le «Guide pratique
L'
objectif
serait
de
tester
La
vaLeur
ajoutée
d
'
un
encadrement
de
La
bibLiothérapie
par
un
intervenant
ayant
reçu
cette
formation
de
base
en
La
comparant
à
La
bibLiothérapie
seuLe
.