ment garantis. De leur côté, les traite- ments pharmacologiques (essentielle- ment des antidépresseurs de la famille sérotoninergique) sont beaucoup plus simples à appliquer, moins onéreux pour l'utilisateur, et ils permettent quelques fois d'allonger la durée des rapports. Cependant, «retarder» ne signifie pas «contrôler» l'éjaculation. Le temps de pénétration peut ainsi rester trop court... ou devenir trop long. Là non plus, en termes de satis- faction sexuelle, les résultats ne sont pas toujours garantis, sans compter que ces molécules peuvent induire des effets secondaires indésirables. à la disposition du public des traite- ments à la fois efficaces, simples, faci- les d'accès, bon marchés, applicables sans l'intrusion d'un tiers et libres de toute toxicité. l'éjaculation précoce question de l'amélioration des traite- ments de l'EP. En 2004 (3), nous émet- tions l'idée qu'il était possible de sim- plifier considérablement le traitement sexo-comportemental de l'éjaculation précoce. En 2008, nous avons fait le pari qu'il était possible d'expliquer efficacement ce traitement simplifié dans un petit livret nommé «Guide pratique de l'éjaculation précoce» (cinquante pages A5 au total, illustra- tions comprises) (4). ment rebaptisé «BibliothEP-1» (évalu- ation clinique d'une bibliothérapie de l'éjaculation précoce), est né d'une volonté d'éprouver l'efficacité de la formule. Entre 2008 et 2010, le «Guide pratique» a été testé auprès de per- sonnes présentant un problème d'EP, dans le cadre d'une étude menée en collaboration par l'Université de Liège (unités d'Urologie et de Psychologie clinique comportementale et cogni- tive) et la Province de Liège (Départe- ment Santé et qualité de vie). été démontrée sur un échantillon de 128 personnes souffrant d'EP en com- paraison d'un groupe contrôle de 80 sujets laissés sur une liste d'attente (5). Nous pouvons à présent affirmer que de l'EP», d'un «instrument efficace sus- ceptible d'être proposé en traitement de première ligne et susceptible d'une dif- fusion de masse afin d'améliorer la santé sexuelle des populations». le champ des études cliniques sur l'éjaculation précoce, non seulement quant à l'originalité et la simplicité de la formule de traitement proposée, mais encore du fait de l'ampleur de l'échantillon sur lequel une méthode de traitement non pharmacologique a été testée. Signalons également que, durant cette étude, une série d'informations à caractère psycho- métrique et épidémiologique ont été recueillies sur un échantillon de base de près de 500 sujets EP et 80 parte- naires. Ceci représente également une contribution non négligeable à la con- naissance du trouble (6). d'une bibliothérapie simplifiée, tenant dans une brochure d'une cinquantaine de pages, le «Guide pratique de l'EP». De par sa simplicité et son caractère peu onéreux, la formule présente un intérêt sur deux fronts: 1) la promotion de la santé sexuelle des populations via la dif- fusion de masse et 2) l'amélioration des traitements de première ligne. première intention ment en Europe et aux Etats-Unis, seule une minorité des personnes souffrant d'EP arriverait chez un in- tervenant spécialisé (7, 8). Lorsqu'elles consultent, la plupart de ces personnes ne dépassent pas le niveau du méde- cin généraliste. Par ailleurs, les interve- nants dits spécialisés ne sont pas tous des sexologues ou des andrologues expérimentés en thérapie sexuelle. Il s'agit tout aussi bien de psychologues ou de psychiatres dont rien ne garantit les compétences spécifiques. classiques sont d'une complexité telle qu'il est fort peu probable de les voir mis adéquatement en oeuvre par des intervenants non spécifiquement qualifiés. A côté de cela, les médica- tions sérotoninergiques comportent l'avantage de la simplicité: il s'agit d'une option tentante pour les inter- venants de première ligne mais qui ne va pas forcément sans incidences en termes d'effets secondaires et de coûts pour la sécurité sociale. A la fois simple, efficace et non toxique, une bibliothérapie comme le «Guide pratique» représente une alternative crédible à la médication. l'efficacité de la bibliothérapie utilisée seule, sans l'assistance d'un théra- peute, reste aussi relative. En effet, environ 34% des sujets ne rappor- tent aucune ou peu d'amélioration suite à sa lecture. Partant de ces considérations, nous nous posons la question suivante: «N'y aurait-il pas moyen d'améliorer l'efficacité de la bibliothérapie, comme traitement de première ligne, en ajoutant à la lecture du "Guide pratique" un accompagne- ment de base par un intervenant non spécialisé qui apporterait un soutien à la motivation du sujet, des précisions de certaines notions et des démonstra- tions de certains exercices? des intervenants de première ligne à une intervention efficace sur lequel repose le «Guide pratique |