niques randomisés contrôlés de phase III/ IIIb comparant le degarelix aux agonistes de la LHRH, la méta-analyse présentée par Kurt Miller en session orale ne manque pas (dont 1.491 sous degarelix), elle a montré que le degarelix entraîne une chute pré- coce et soutenue du taux de testostérone, cet effet étant significativement plus rapide que sous leuprorelide (7). Il provoque autant une réduction plus rapide du taux de PSA qu'un délai plus long avant progres- sion. Il retarde la progression PSA de ma- nière significative (p = 0,0255) lorsque le PSA de départ était > 50ng/ml. La même remarque vaut pour le taux des phospha- tases alcalines sériques (p = 0,0383). Par ailleurs, la survie globale est significa- tivement meilleure (0,0329) (5). Quant aux évènements osseux, ils se produisent moins souvent sous degarelix, avec signi- laires (p = 0,0116) d'arthralgies (p 0,05) ou de fractures (p = 0,0234). Enfin, la probabilité de présenter des symptômes urinaires est significativement moindre également sous degarelix (p < 0,001) (5). augmente le risque de maladie cardio- vasculaire (essentiellement au cours de la première année de traitement), au point de convaincre la FDA d'émettre C088F r obabilit d'un décès de cause cardiovasculaire chez les hommes traités par degarelix ou agoniste de la LHRH, avec antécédents cardiovasculaires. d'un point de vue urinaire, la diminution De manière intéressante, l'impact de l'orchidectomie est plus limité, suggé- rant un effet de classe des agonistes de la LHRH (7). Présentés en session orale par le Pr Bertrand Tombal (UCL) (6), les résultats de la revue des données car- diovasculaires des études de la meta- analyse semblent confirmer cet effet de classe. En effet, le risque d'évènement cardiovasculaire sévère (nécessitant une hospitalisation ou mettant la vie en danger) est significativement plus faible chez les patients recevant du degarelix que chez les patients recevant un ago- niste de la LHRH (p = 0,0383). Cela est particulièrement marqué dans le sous-groupe des patients avec antécé- dents cardiovasculaires (Figure 1) qui, au cours de la première année de trai- tement, voient une réduction de moitié du risque cardiovasculaire (HR = 0,414, 95% CI 0,2270,755; p = 0,0040) (6). nécessaire? données cardiovasculaires), la méta-analyse a d'abord et avant tout montré que le traitement hormonal du cancer de la prostate n'est pas qu'une affaire de testostérone..., et que le mode d'action des antagonistes de la LHRH, tel le degarelix, est profondément différent de celui des agonistes. On pensait au début que la seule différence était l'absence d'augmentation initiale de la testostérone ("flare") avec les antagonistes. Sur le long terme, il n'y a pas de différence en termes de contrôle de la testostérone. Avec plus de 2.000 patients distribués dans 6 études prospectives randomisées, on dispose aujourd'hui d'une autre vision de cette molécule. Elle prolonge en effet la réponse PSA chez les patients avec une maladie avancée (PSA 20 ou avec métastases) (2), elle diminue l'incidence des effets secondaires osseux (peut-être via son effet suppressif chronique de la FSH) et possède une action plus marquée sur les symptômes urinaires... Mais de manière plus intéressante et plus importante pour nos patients, elle n'entraîne pas d'augmentation du risque cardiovasculaire chez les patients qui ont des antécédents cardiovasculaires... Cet effet secondaire des agonistes (moins marqué en cas de castration chirurgicale) est bien connu, au point qu'en mai 2010 la FDA a émis un "Warning" demandant aux firmes pharmaceutiques de modifier leur notice scientifique. C'est très intéressant de noter que malgré ce warning, l'industrie a été très silencieuse sur ces effets secondaires. La méta-analyse que j'ai présentée démontre que les antagonistes augmentent nettement moins, de l'ordre de 50% en moins, le risque d'évènement cardiovasculaire chez des patients qui ont déjà présenté un évènement de ce type, soit 30 à 40% de la population de patients habituels. Les urologues doivent en être informés, car ignorer ce fait pourrait avoir des implications médicolégales si un patient présente une complication cardiaque. L'explication physiologique n'est pas connue mais des pistes commencent à émerger: on sait qu'il existe des récepteurs à la GnRH dans les lymphocytes des plaques d'athéromatose et dans le myocarde. Et il ne faut pas oublier que les agonistes stimulent ces récepteurs en permanence. Cela explique l'impact négatif rapide des agonistes dans les 6 à 12 mois, indépendant de l'induction d'un syndrome métabolique. Sur base de ces nouvelles données, on peut clairement identifier les patients qui devraient bénéficier d'un effet additionnel des antagonistes, comme le met en évidence l'algorithme en annexe (Figure 2).» |