1950 Kraainem 02/785.07.20 www.rmnet.be la part du praticien professionnel, à des prestations de qualité répondant à ses besoins et ce, dans le respect de sa dignité humaine et de son autonomie et sans qu'aucune distinction d'aucune sorte ne soit faite». Pour respecter l'autonomie du patient, la loi précisait que le patient a droit, «de la part du praticien professionnel, à toutes les informations qui le concernent et peuvent lui être nécessaires pour comprendre son état de santé et son évolution probable» (article 7). (1) ce qui relève, pour chacun, de la vie voire de la survie, est évidemment légitime. C'est la raison pour laquelle la très grande majorité des soignants n'ont pas attendu que l'article 7 soit coulé dans le marbre de la loi pour informer leurs patients. Il reste néanmoins que cette exigence a longtemps masqué une partie du problème. C'est que la loi, en affirmant l'autonomie des patients, visait à neutraliser l'attitude paternaliste qui a longtemps prévalu dans la relation patient/soignant. Il s'agissait donc, en la promulguant, d'opérer un rééquilibrage de la relation sans nier l'asymétrie qui existe de fait entre le spécialiste et le profane affaibli et fragilisé par la maladie. l'asymétrie comme d'un fait irrévocable, maintenait le patient dans une posture passive. Une posture où l'essentiel consistait à lui faire comprendre son état de santé pour que, désormais éclairé, il consente, collabore et adhère aux traitements proposés. à comprendre, et surtout à utiliser l'information pour que chacun puisse déterminer la manière dont il entend préserver ou restaurer sa santé, est porteuse d'une conception radicalement différente de l'autonomie. Dans le premier cas, l'autonomie se résume à l'adhésion du patient aux alternatives de soins qui lui sont proposées, dans le second, l'autonomie désigne l'aptitude du patient à prendre de lui-même et pour lui-même les décisions qui le concernent en matière de santé. On retrouve ici le sens de l'autonomie, telle qu'elle a été soutenue par les philosophes des Lumières, souhaitant que les individus ne soient plus seulement éclairés de l'extérieur par les experts et les savants, mais que chacun porte en lui sa propre lumière pour éclairer ses propres choix. C'était à l'époque un véritable défi que l'éducation devait permettre de rencontrer. C'est aujourd'hui encore une gageure, alors qu'on estime que près de la moitié de la population belge ne dispose que de faibles compétences pour trouver, comprendre et utiliser les informations en santé (2). Relever ce défi, par l'information et l'éducation, correspondrait à ne plus vouloir seulement respecter une autonomie qui n'a pas les moyens de ses choix, mais à la faire être. 2. Cf. le rapport de l'OCDE sur la littératie des adultes, p. 27: http://www.educationeconomics.unige.ch/Agenda/Werquin_mar07.pdf |