théologiques qui portaient sur le thème de la création en six jours. érotiques, son humour spirituel et ses moqueries à l'égard du clergé et de ses représentants; c'est en outre un ouvrage incroyablement bien construit, avec mise en abyme de tous les récits. Cette oeuvre fut déterminante pour la prose italienne du 14 troisième jour est une satire évidente des visions et tentations des ermites dans le désert (6). Rustico, un ermite dans le désert, rencontre une jeune vierge, nommée Alibech, en quête de la vérité et qui a abandonné sa famille et tous ses biens dans la ville Capsa. questions, il s'aperçut bien vite qu'elle n'avait jamais connu d'homme et qu'elle était aussi simple qu'elle le paraissait. Pour quoi, il imagina de la faire servir à ses plaisirs sous le prétexte de servir Dieu. Il commença, en de longs discours, à lui montrer combien le diable est l'ennemi de Dieu; puis il lui donna à entendre que le service qui pouvait être le plus agréable à Dieu était de remettre le diable dans l'enfer, auquel le Tout-Puissant l'avait condamné. La jeune fille lui demanda comment cela se faisait. À quoi Rustico répondit: Tu le sauras tout à l'heure; pour cela, fais ce que tu me verras faire. Et il se mit à se dépouiller du peu de vêtements qu'il avait, de sorte qu'il se trouva com- plètement nu. La jeune fille en ayant fait autant, il la fit placer à genoux, droit en face de lui, comme si elle voulait prier. Tous deux étant dans cette posture, et Rustico se sentant plus allumé que ja- mais de désir en la voyant si belle, survint la résurrection de la chair. Ce que voyant Alibech, elle dit, tout étonnée: Rustico, quelle est cette chose que je te vois poin- dre si fortement en dehors, et que moi je n'ai pas? Ô ma fille, dit Rustico, c'est là le diable dont je t'ai parlé. Et vois-tu? Il me tourmente tellement, à cette heure, que je puis à peine le supporter. La jeune fille dit alors: Loué soit Dieu! Je vois que je suis mieux partagée que toi, car moi je n'ai pas ce vilain diable. Rustico reprit: Tu dis vrai, mais tu as autre chose que je n'ai pas, moi, et tu l'as en place du diable. Et quoi dit: Tu as l'enfer, et je t'assure que je crois que Dieu t'a envoyée ici pour le salut de mon âme, afin que, tandis que ce diable me cause tant de tourments, tu aies pitié de moi et consentes à ce que je le remette dans l'enfer. Tu me donneras un grand soulagement, et tu feras un grandissime plaisir à Dieu, tout en le servant, si tu es venue en ce lieu pour faire ce que je te dis. La jeune fille, dans sa naïve bonne foi, répondit: Ô mon père, puisque j'ai l'enfer, ce sera quand il vous plaira. Rustico dit alors: Ma fille, sois bénie. Allons donc, et remettons-l'y de façon qu'il me laisse en- suite tranquille. Ainsi dit, il mena la jeune fille sur un des deux lits et lui montra comment elle devait se tenir pour laisser emprisonner ce maudit de Dieu. La jeune fille, qui n'avait encore jamais mis au- cun diable en enfer, ressentit la première fois un peu de douleur. Pour quoi elle dit à Rustico: Certes, mon père, ce diable doit être bien méchant et il fait souffrir quand on l'y fait entrer. Ma fille, dit Rustico, il n'en sera pas toujours ainsi. Et pour faire que cela n'arrivât plus, six fois de suite, avant de descendre du lit, ils remirent le diable en enfer, tant qu'enfin ils lui eurent fait baisser la tête, et qu'il se tînt tranquille. Mais le lendemain, ils recommencèrent à plusieurs reprises, et l'obéissante jeune fille se prêtant tou- jours à la chose, il advint que le jeu com- Rustico: Je vois bien qu'ils disaient vrai, ces braves gens de Capsa, en prétendant que servir Dieu était si douce chose. Et certes, je ne me souviens pas avoir jamais rien fait qui m'ait procuré un plaisir si grand que celui de remettre le diable en enfer. Aussi j'estime que quiconque s'occupe de toute autre chose que de servir Dieu est une bête. C'est pourquoi elle allait sou- vent trouver Rustico, et elle lui disait: Mon père, je suis venue ici pour servir Dieu et non pour rester oisive; allons remettre le diable en enfer. Ce que faisant, elle disait parfois: Rustico, je ne sais pourquoi le diable s'enfuit de l'enfer, car s'il y restait aussi volontiers que l'enfer le reçoit et le retient, il n'en sortirait jamais. 1. Verlag, Leipzig, 1986 (version fr: Athanse d'Alexandrie, Vie de Saint Antoine, traduit par C. de Rémondange, 1874 (http://fr.wikisource.org/wiki/Vie_de_saint_Antoine_ (R%C3%A9mondange) bezorgd, vertaald en toegelicht door Vincent Hunink, Uitgeverij P., Leuven, 2002 (Version FR: Saint Jérôme, Vie de Paul de Thèbes, traduction, introduction et notes par P. de Labriolle, Suisse, 1886) (http://gallica.bnf.fr/ ark:/12148/bpt6k916430/f73.image) Imagination", De Historia Urologiae Europaeae, vol.20, p.67-79, History office EAU, Arnhem, 2013 in comparative religion, legend and law. London, 1923. (Version FR: Palladius, Histoire Lausiaque, traduction par A. Lucot, Paris, 1912) (http://www.abbaye-saint-benoit.ch/ saints/palladius/palladius.htm#_Toc199164334) Veen's Uitgeversmaatschappij (Version FR: Boccade, Le Décaméron, traduction par F. Reynard, G. Charpentier et Cie, Éditeurs, 1884) (http://fr.wikisource.org/wiki/ Le_D%C3%A9cam%C3%A9ron). Kunstbezit Vlaanderen, 14, 1969 sont conservés dans des musées, des églises et des collections privées. Retrouvez encore quelques représentations emblématiques de la tentation de Saint Antoine dans les différentes périodes artistiques entre 1500 et 2000 sur www.andrologic.be. |