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OrthO-rhumatO | VOL 11 | N°5 | 2013
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les patients souffrant de lésions de type I, les ligaments
sont encore intacts et l'articulation est encore stable. En
cas de lésions de type II, on observe des dommages partiels
au niveau des ligaments. Les lésions de type III entraînent
une luxation de l'articulation SC, soit vers l'avant, soit
vers l'arrière. L'épaule atteinte semble étirée par rapport à
l'épaule controlatérale intacte. En cas de lésions de type III,
on peut tenter de réduire la luxation. Les luxations anté-
rieures sont souvent faciles à réduire, mais elles sont géné-
ralement instables et se déplacent à nouveau fréquemment
lorsqu'on lève la pression. Tout comme avec les luxations
acromio-claviculaires, la guérison à long terme des luxa-
tions antérieures instables est le plus souvent bonne. Il est
rare que le patient continue à éprouver une gêne et qu'il
faille pratiquer une stabilisation chirurgicale (7).
Préalablement à une tentative de repositionner une
clavicule présentant une luxation postérieure, il est im-
portant de procéder à un examen du coeur, des poumons
et des autres organes locaux. La réduction doit être effec-
tuée en salle d'opération, sous anesthésie générale, étant
donné la présence des structures neurovasculaires. La ré-
duction d'une luxation postérieure s'avère souvent stable
et il est dès lors rare qu'il faille pratiquer une stabilisation
chirurgicale.
lES PatholoGiES MéNiSCalES
Il existe également un ménisque intra-articulaire qui,
tout comme ceux du genou, a un effet d'amortisseur. Les
études anatomiques montrent une nette dégénérescence
de ce ménisque, à un âge plus avancé, bien qu'il soit éga-
lement vraisemblable qu'un traumatisme puisse entraîner
une déchirure méniscale responsable de gênes ultérieures
persistantes.
Les examens techniques actuels sont encore insuffisants
pour poser un diagnostic correct de cette pathologie, que
la chirurgie arthroscopique permettra peut-être à l'avenir
de déceler et de traiter plus fréquemment (8).
lES affECtioNS atraUMatiqUES
Parmi les affections atraumatiques, la plus fréquente est
l'arthrose.
arthroSE
L'arthrose de l'articulation sternoclaviculaire est une affec-
tion dont la fréquence augmente avec l'âge, et qui touche
essentiellement les femmes après la ménopause. La plu-
part du temps, elle est asymptomatique. L'arthrose symp-
tomatique se manifeste le plus souvent cliniquement par
des douleurs mécaniques qu'on peut susciter via la pro-
traction et les mouvements amenant le bras au-dessus de
la tête. Certains patients ne consultent pas en raison de la
douleur, mais à cause de la tuméfaction palpable. Cette
tuméfaction est non seulement provoquée par un gonfle-
ment de la capsule, mais surtout par une subluxation anté-
rieure de la clavicule par rapport au sternum. L'affection
peut être évaluée au mieux au moyen d'un CT scan (9)
(Figure 3). Le traitement conservateur au moyen d'AINS
et d'une infiltration d'une préparation de cortisone dépôt
peut se révéler fructueux. La cryothérapie et la kinésithé-
rapie sont également susceptibles de soulager la douleur.
Si ces traitements s'avèrent inefficaces, une intervention
chirurgicale peut offrir une solution (résection claviculaire
médiale). Actuellement, elle peut également être pratiquée
par voie arthroscopique. Techniquement, il est important
d'épargner le ligament costoclaviculaire, pour garantir le
maintien de la stabilité de la clavicule. Cependant, cette
technique s'avère insuffisante pour traiter une instabi-
lité SC antérieure. Actuellement, les alternatives sont peu
nombreuses. De plus amples études portant sur un traite-
ment prothétique de cette articulation sont en cours.
l'arthritE SEPtiqUE (10)
Une infection, susceptible de survenir à tout âge, se tra-
duit cliniquement par une tuméfaction spontanément
douloureuse qui peut même s'accompagner d'une luxation
partielle de l'articulation SC. Il faut établir une distinc-
tion entre une arthrite bactérienne aiguë ou chronique.
figure 3: reconstruction tridimensionnelle d'une arthrose SC
dégénérative droite.
figure 4: image de Ct scan d'une arthrite septique
sternoclaviculaire droite.