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OrthO-rhumatO | VOL 11 | N°5 | 2013
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lE SéCUkiNUMab
daNS la SPoNdylarthritE aNkyloSaNtE
Le sécukinumab, un anti-interleukine-17A, est la première alternative ciblée aux anti-TNF qui se montre efficace
et sûre dans une étude de phase 2 évaluant le traitement de patients présentant une spondylarthrite ankylosante
active. C'est la conclusion rapportée dans The Lancet par Dominique Baeten et une équipe de recherche interna-
tionale.
Les AINS et la kinésithérapie constituaient jusqu'ici la pierre
angulaire du traitement de la spondylarthrite ankylosante,
une maladie inflammatoire chronique auto-immune, dont la
prévalence à travers le monde oscille entre 0,2 et 0,5%.
CoMMUNiCatioN MédECiN-PatiENt:
la Clé dU MESSaGE...
Les études semblent indiquer que des personnes recevant une même information ne retiennent pas toujours le
même message clé. Mieux comprendre les facteurs qui influencent le message clé que les personnes retiennent
parmi les informations données permettra d'optimiser la communication entre le médecin et le patient en matière
de risques et d'effets favorables des médicaments. Un thème développé plus en détail dans la revue Arthritis Care
& Research
.
Les recommandations actuelles pour le traitement de la po-
lyarthrite rhumatoïde (PR) préconisent une prise en charge
agressive de la PR précoce par des DMARD. Les effets favo-
rables d'un traitement agressif sont cependant associés à des
risques éventuels. Il est important que les patients soient
bien informés des effets favorables et des risques liés aux
différentes options thérapeutiques, afin qu'ils puissent effec-
tuer un choix éclairé.
Il existe une vaste littérature consacrée à la communication
des risques, mais seul un nombre limité d'études met l'accent
sur la communication patient-médecin en matière de risques
liés aux médicaments, en particulier dans le contexte des
pathologies locomotrices. En d'autres termes, nous dispo-
sons de peu d'informations indiquant dans quelle mesure les
rhumatologues parlent à leurs patients des risques liés aux
médicaments, et encore moins de quelle manière les patients
retiennent le message clé parmi les informations reçues lors
de ces discussions.
Susan Blalock (University of North Carolina, Chapel Hill) et
collègues ont fait appel à la théorie des traces floues (fuzzy
trace theory ou FTT) pour mieux comprendre le message clé
que les patients retiennent des conversations avec leur rhu-
matologue lors d'une consultation de contrôle. La FFT est un
modèle utilisé pour évaluer la manière dont une personne
prend une décision en matière de risques. Selon ce modèle,
développé sur la base d'observations réalisées dans le cadre
d'études cognitives, le stockage d'informations importantes
dans la mémoire s'effectue de deux façons: d'une part, la
personne retient des mots et des chiffres, et d'autre part, elle
retient ce que ces mots et ces chiffres signifient pour elle. Le
message clé qu'une personne retient parmi les informations
reçues dépendra donc de ses connaissances préexistantes, de
ses expériences antérieures, de son état émotionnel, de son
niveau d'éducation, etc. D'après le modèle FFT, lorsqu'une
personne prend une décision, elle a tendance à retomber sur
les messages clés enregistrés dans sa mémoire par le passé.
Blalock et son équipe ont rassemblé des enregistrements de
conversations entre des patients (n = 365) et leur rhuma-
tologue, et ont demandé à d'autres personnes atteintes de
PR d'en extraire à chaque fois le message clé. A cette fin, ils
ont développé un système de codes (14 messages clés liés à
l'efficacité, à la sécurité et à la nécessité du traitement). Cette
étude nous apprend que si différentes personnes reçoivent la
même information, elles en retirent des messages clés diffé-
rents. Les auteurs concluent que la communication médecin-
patient consacrée aux effets favorables et aux risques liés aux
médicaments peut être améliorée par une meilleure com-
préhension des facteurs qui influencent la manière dont les
personnes retirent l'information essentielle d'un message. Ils
espèrent que le schéma de codes qu'ils ont développé à cet
effet s'avèrera utile.
Blalock s, slota C, deVellis B, et al. patient-rheumatologist communication concerning
prescription medications: getting to the gist. arthritis Care & research online, september 2013.