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OrthO-rhumatO | VOL 11 | N°5 | 2013
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PolyarthritE rhUMatoïdE:
qUEl traitEMENt EN CaS d'éChEC dU MéthotrExatE?
La trithérapie composée de méthotrexate + sulfasalazine + hydroxychloroquine ne produit pas moins de bénéfice
clinique que l'association méthotrexate + étanercept chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde (PR) qui
ne réagissent pas suffisamment au traitement standard par méthotrexate. C'est tout du moins ce que suggèrent
les résultats d'une étude de non-infériorité randomisée et en double aveugle, parue dans The Lancet.
Seules de rares études en aveugle ont comparé le traitement
conventionnel reposant sur une association de DMARD
avec des produits biologiques chez des patients atteints de
PR chez qui la maladie reste active sous méthotrexate en
monothérapie. James O'Dell et collègues ont réalisé une
étude de non-infériorité en double aveugle. Ils ont rando-
misé 353 personnes atteintes de PR active et sous métho-
trexate pour recevoir soit une trithérapie (méthotrexate +
sulfasalazine + hydroxychloroquine), soit une bithérapie à
base d'étanercept + méthotrexate. Les patients qui ne pré-
sentaient pas l'amélioration visée au bout de 24 semaines
ont été transférés sous l'autre traitement selon une procé-
dure en double aveugle. Le critère d'évaluation principal
était une amélioration du score DAS 28 à la semaine 48.
Les chercheurs ont constaté que les deux groupes ont
présenté une amélioration significative par rapport à la
situation initiale au cours de la période des 24 premières
semaines (p = 0,001). Au total, 27% des participants de
chaque groupe ont dû passer à l'autre traitement après 24
semaines. Les participants des deux groupes qui étaient
passés à l'autre traitement ont présenté une amélioration
après le transfert (p = 0,08). La différence en termes de
score DAS 28 entre la semaine 0 et la semaine 48 était
comparable dans les deux groupes (-2,1 sous trithérapie
contre -2,3 sous étanercept + méthotrexate; p = 0,26).
Les auteurs concluent que la trithérapie n'était pas infé-
rieure à l'association avec l'étanercept. Par ailleurs, ils
n'ont constaté aucune différence significative entre les
deux groupes sur le plan des critères d'évaluation secon-
daires, incluant la progression radiographique, la douleur
et la qualité de vie liée à la santé, ni sur le plan des princi-
paux effets indésirables liés au traitement.
lES aNti-tNf aPrèS UN aNtéCédENt d'iNfECtioN
Par la tUbErCUloSE (tb)
Les patients présentant une maladie inflammatoire auto-immune (MIAI) et un antécédent d'infection par la TB
peuvent utiliser des anti-TNF associés à une incidence acceptable de TB, pour autant qu'une série de conditions
soient remplies. C'est ce que suggère une étude coréenne parue dans la revue Respiratory Medicine.
Les anti-TNF sont de plus en plus souvent utilisés dans le
traitement des MIAI, dont la polyarthrite rhumatoïde (PR),
la spondylarthrite ankylosante (SA), la maladie de Crohn
(MC) et la rectocolite hémorragique (RCH). Etant donné que
le TNF est un composant essentiel des défenses naturelles
contre Mycobacterium tuberculosis, les patients sous traite-
ment anti-TNF sont exposés à un risque accru de tuberculose.
Dans la plupart des cas, il s'agit toutefois d'une réactivation
d'une infection latente par la tuberculose. Le risque d'une telle
réactivation d'une TB latente peut être considérablement ré-
duit si, avant d'instaurer un traitement anti-TNF, les patients
sont soumis à un dépistage de l'infection tuberculeuse latente
et si, en cas de résultat positif, un traitement prophylactique
est mis en place rapidement.
Qu'en est-il des personnes ayant présenté une infection active
par la TB dans le passé? Les tests diagnostiques actuels pour
la TB latente, dont le test cutané à la tuberculine et les tests
IGRA, ne sont pas recommandés dans cette population en
raison du risque considérable de faux positif.
La British Thoracic Society recommande que les patients qui
ont un antécédent de TB et ont bénéficié d'un traitement adé-
quat reçoivent un anti-TNF sans traitement préalable de la
TB latente. Toutefois, dans un pays caractérisé par une pré-
valence élevée de la TB, le risque est réel que les personnes
soient réinfectées après la fin d'un traitement antérieur. A
cela s'ajoute la question de l'adéquation réelle du traitement
o'dell J, mikuls t, taylor t, et al. therapies for active rheumatoid arthritis after methotrexate
failure. n engl J med 2013;369:307-18.