sez prometteuses, mais il faut admettre que la littérature sur son utilisation chez les patients atteints de maladie rénale chronique reste très limitée. Une étude a cependant montré que le PINP était mieux corrélé que la PALO aux autres mar- queurs de résorption osseuse. De même, une corrélation négative est retrouvée entre PINP et les variations annuelles de la densité osseuse au niveau du radius (61). à la dégradation du collagène de type I et qui sont libérés au cours de la résorption ostéoclastique. Le CTX est, par exemple, utilisé pour suivre et évaluer l'efficacité d'un trai- tement par bisphosphonates chez les patients atteints d'os- téoporose. La diminution de CTX est d'ailleurs corrélée avec une augmentation de la masse osseuse au cours d'un tel traitement (62). Dans une étude de cohorte, prospective et réalisée chez la femme âgée en France, la concentration de CTX urinaire était associée à un risque accru de fracture de la hanche, et ce indépendamment de la masse osseuse (63). Dans la population générale, la concentration de CTX présente un rythme circadien, avec une valeur plus élevée en début de matinée (64). Cette variation nycthémérale est réduite lors du jeûne. Actuellement, la mesure des biomarqueurs de formation et de résorption osseuses n'est pas recommandée dans les KDIGO chez l'insuffisant rénal. La principale raison est l'absence d'arguments forts qui démontreraient une vraie plus-value de ces biomarqueurs par rapport à la PTH ou la PALO pour estimer le remodelage osseux (1). Le coefficient de variation analytique du dosage du CTX (Elecsys, Roche) est inférieur à 2,6%. Cependant, les concentrations de CTX observées chez le dialysé apparaissent 5 fois supérieures à celles observées en population normale. Ceci est expliqué par l'accumulation de CTX (diminution de l'excrétion rénale de CTX) mais aussi par l'hyperparathyroïdie secondaire (65,66). lyse (matin ou après midi) ne semblent pas influencer les concentrations sériques de CTX. Chez les patients dialysés, la corrélation entre CTX et d'autres marqueurs, comme l'ostéocalcine, la TRAP-5B, la PALO et la PTH, est signifi- catif (67, 68). Un désavantage des CTX réside dans le fait que ce fragment est dialysé, ce qui entraine une réduction significative des concentrations de CTX après dialyse (69). Les avantages du CTX sont la relative facilité de mesure (automatisation) et l'absence d'interférence en cas de ma- ladie hépatique. En conclusion, TRAP-5B, PINP et CTX semblent être des marqueurs prometteurs pour évaluer le remodelage os- seux. Nous avons cependant besoin d'études supplémen- taires, incluant la réalisation de biopsies osseuses, pour valider l'intérêt de ces biomarqueurs en clinique dans l'évaluation du remodelage osseux chez le sujet dialysé. aU PraGMatiSME, dES étUdES traNSvErSalES aUx étUdES loNGitUdiNalES évaluer le remodelage osseux du patient dialysé. La biop- sie est également importante dans l'optique de valider les biomarqueurs. Du reste, les biomarqueurs ne sont que des surrogate markers pour l'évaluation du remodelage osseux. De plus, aucun biomarqueur n'est capable de pré- dire avec précision un éventuel déficit de minéralisation tel qu'observé dans la maladie osseuse urémique mixte ou l'ostéomalacie, et ce même si ces deux types de lésions osseuses sont moins fréquentes que l'ABD ou l'OF. En pratique clinique, le recours à la biopsie osseuse pour un diagnostic formel est cependant devenue rare vu l'uti- lisation plus aisée des biomarqueurs. Un tel acte reste in- diqué après une fracture et surtout avant d'envisager un traitement par bisphosphonate chez le dialysé. valider l'utilisation clinique des biomarqueurs est cepen- dant aussi la principale explication des incertitudes qui subsistent quant à l'utilité de la plupart de ces biomar- queurs. En effet, de grandes études multicentriques, avec biopsie, sont encore nécessaires pour valider l'utilisation de la plupart de ces biomarqueurs dans la prédiction du remodelage osseux. D'ici là, nous en sommes réduits à une certaine forme de pragmatisme. Dans la pratique quoti- dienne, il nous reste à essayer d'interpréter au mieux les biomarqueurs osseux proposés. Parmi ces biomarqueurs, la PTH est encore la plus utilisée (y compris, d'ailleurs, dans les essais cliniques étudiant les thérapies interve- nant dans la gestion de la CKD-MBD). Pourtant, la PTH n'est sans doute pas le meilleur biomarqueur du remode- lage osseux, à la fois d'un point de vue physiologique (la PTH est régulée par la calcémie et agit, seulement indi- rectement, sur l'os) mais aussi d'un point de vue biolo- gique (faible stabilité, DC trop élevée). Dans ce contexte, nous ne pouvons qu'être d'accord avec la recommanda- tion du KDIGO, qui propose de mesurer la PALO pério- diquement chez le sujet dialysé. La PALO est un «vrai» biomarqueur osseux. Son profil biologique semble aussi meilleur, même si cela reste à confirmer. Nous avons également discuté de l'intérêt potentiel d'autres biomar- queurs osseux. Leur place dans le diagnostic et le suivi du remodelage osseux doit cependant faire l'objet d'études complémentaires. L'un des risques est de multiplier les tests avec des coûts plus élevés et l'éventuelle possibili- té d'obtenir des résultats discordants entre les biomar- queurs, que ce soit en étude transversale mais plus encore en étude longitudinale, lorsqu'on suit ces résultats chez un même patient. En effet, et c'est une autre conclusion importante de cet article, nous pensons qu'il est sans |